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Automatisation et numérisation : des emplois transformés mais pas menacés

Face au phénomène d’automatisation, beaucoup craignent un futur sans emploi. Pour en savoir plus, le Conseil d’orientation pour l’emploi vient de dévoiler le premier tome d’un rapport intitulé « Automatisation, numérisation et emploi ».

Publié le 18 janvier 2017 - 23h00
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Richard Greenhill et Hugo Elias via Wikimedia Commons (visuel édité par DooFi), CC BY-SA 3.0

Période électorale ou pas, qu’importe : en matière d’emploi, les politiques promettent et se compromettent. Mais d’après plusieurs études, la faute ne leur incomberait pas totalement. En réalité, un caillou se serait glissé dans la botte du plein emploi : celui de l’automatisation (intelligence artificielle, robotique, objets connectés, impression 3D, big data...). Par exemple, selon l’étude The Future Of Employment : How Susceptible Are Jobs To Computerisation?  de deux chercheurs à Oxford (2013), 47 % des postes de travail actuels aux Etats-Unis seront affectés par l’automatisation dans deux décennies, pas plus.

 

Moins de 10 % des emplois vulnérables

Face à ce constat, le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a mené sa propre analyse. Il en résulte, ce début janvier, l’adoption du premier tome d’un rapport intitulé « Automatisation, numérisation et emploi ». Et, déjà, le contraste avec l’étude précédemment citée est flagrant. Selon le CEO, si la moitié des emplois existants pourrait voir son contenu notablement ou profondément transformé, moins de 10% des emplois cumulent des vulnérabilités qui pourraient en menacer l’existence dans un contexte d’automatisation. « Les études prospectives ont jusqu’ici mis l’accent sur le risque de destruction d’emplois, explique Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du conseil. Attention à ne pas avoir une vision trop simplificatrice. »

 

Des métiers touchés peu qualifiés

L’étude dévoile deux autres enseignements. D’une part, le progrès technologique continuerait à favoriser l’emploi qualifié. D’autre part, parmi les emplois « susceptibles d’être vulnérables », les métiers surreprésentés sont souvent des métiers pas ou peu qualifiés (agents d’entretien, manutentionnaires…). Mais là encore, pour la présidente du CEO, il n’y a pas de quoi s’alarmer : « Les transformations d’emplois existants, pour être probablement de très grande ampleur, pourront constituer autant d’opportunités et rendre bien des tâches moins pénibles et plus performantes. Les pertes d’emploi, peut-être significatives, pourront être compensées par des créations d’emploi en France. » Un sérieux rappel à la théorie du déversement déjà avancée par Alfred Sauvy en 1980 dans son ouvrage La machine et le chômage : le progrès technique et l’emploi.

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