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Innovation

Google explore la conduite autonome des poids lourds

Waymo, maison mère de Google, annonce désormais travailler sur la conduite en autonomie des camions, et non plus exclusivement des voitures. L'entreprise est suivie de près par Uber.

Publié le 15 juin 2017 - 09h15

Waymo, la compagnie en charge de développer des systèmes d'autonomies pour les voitures chez Alphabet Inc. (entreprise dirigée par les deux cofondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin), a annoncé fin mai se pencher désormais sur les poids lourds. L'entreprise travaille sur un système qui permet aux camions de rouler en autonomie sur de longues distances, les chauffeurs intervenant uniquement pour les livraisons et les chargements. Sur l'autoroute, les poids lourds peuvent coordonner leurs mouvements en étant liés étroitement les uns aux autres, de manière à former un peloton. La société teste actuellement un seul camion sur une piste privée, mais les essais pourraient être étendus d'ici la fin de l'année aux routes de l'Arizona. 

 

Google avait commencé à travailler sur l'autoconduite dès 2009. C'est ensuite à travers la création de Waymo en 2016 que la célèbre entreprise a continué ses recherches. « La conduite autonome peut transporter les personnes et les choses beaucoup plus sûrement que nous le faisons aujourd'hui et réduire chaque année les milliers de décès liés au camionnage », a déclaré un porte-parole de Waymo dans un communiqué.

 

Une concurrence importante

Google n'est pas le seul groupe à s'intéresser à cette technologie, qui possède un attrait économique important. Uber travaille également sur le concept. L'année dernière, l'entreprise a acheté la start-up Otto, spécialisée dans la conduite autonome, et dont le fondateur Anthony Levandowski, un ancien employé de Google, est maintenant au centre d'un procès avec Waymo. Uber a déjà effectué sa première livraison en octobre 2016 sans aucun conducteur au volant.

Une autre start-up, appelée Embark, travaille également sur le concept du camion autonome. Par ailleurs, des premiers convois internationaux de camions semi-autonomes avaient déjà été réalisés dans le cadre du « European Truck Platooning Challenge ». Un trajet qui s'était révélé être une réussite lors de leur arrivée à Rotterdam, aux Pays-Bas, après être partis de plusieurs points de départs différents. Daimler, DAF Trucks, Iveco, Man Truck 1 Bus, Scania et Volvo étaient les six constructeurs à avoir relevé le défi.

 

De nombreux défis à relever

Le système d'autoconduite comporte plusieurs avantages. Il aide les camionneurs à finir leur trajet plus vite et réduit les risques d'embouteillages ainsi que la consommation de carburant et d’émissions de CO2. Méfiance cependant. Selon la tribune de David H. Freedman sur Technology Review, la mise en place durable de camions autonomes dans l'avenir ne sera pas si aisée, les camions n'étant pas seulement de grosses voitures et demandant une logistique particulière.

 

Les obstacles technologiques auxquels sont confrontés les camions autonomes sont élevés. Waymo, Otto, et d'autres entreprises, devront démontrer que les capteurs et le logiciel d'autoconduite peuvent s'adapter aux contraintes du monde réel : les chauffeurs qui ne seront pas forcément à l'aise avec le nouveau système de pilotage, les dangers de la route, les mauvaises conditions de circulation et les automobilistes imprévisibles. 


Le facteur social risque aussi de jouer un rôle majeur. L'automatisation de la conduite pourrait effrayer les chauffeurs, qui penseront perdre leur emploi.  Il est pourtant peu probable que la technologie remplace les camionneurs entièrement. Mais cela changera quasi certainement la nature de leur travail.

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