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La supply chain joue la « simplexité » aux rencontres internationales de l’Aslog

Organisées le 7 juin par l’Aslog, les rencontres internationales de la supply chain ont montré que celle-ci était au cœur des stratégies d’entreprises. Le début de la journée a mis l’accent sur la gestion d’un environnement complexe, le besoin de maîtriser ses données afin d’obtenir les prévisions de vente les plus fines possibles.

Publié le 8 juin 2018 - 10h04
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/ Bertrand Regnauld, directeur supply chain d'Agromousquetaires

Devant une salle comble de 350 participants triés sur le volet, Jean-Michel Guarneri, le président de l’Aslog, a introduit cet événement : « Nous nous attacherons à faire de l’incertitude un atout pour les entreprises et de révéler aux organes de direction que la supply chain constitue un avantage concurrentiel pour tenir la promesse client, répondre aux besoins de transparence sur le plan sociétal et environnemental afin de garantir une plus grande performance commerciale et financière ».

 

D'une économie de distribution à une économie de l'expérience 

Au cœur des stratégies des entreprises, la supply chain est devenue un levier d’excellence comme l’a détaillé Florent Ménégaux, directeur général exécutif de Michelin. « Sous la pression de la personnalisation de la demande client et de l’augmentation du nombre de concurrents, nous sommes passés d’une économie où l’on distribuait nos produits à une économie de l’expérience », a expliqué le dirigeant. Dans ce contexte, « l’excellence opérationnelle est une condition de survie face au foisonnement de l’offre dans les magasins et online ». Le responsable a insisté sur la nécessité de jouer la « simplexité », à savoir de chercher la manière la plus simple possible de traiter la complexité autour de l’entreprise.

Fort de 120 000 salariés, le leader mondial des pneumatiques repense ses systèmes logistiques en profondeur tous les deux-trois ans autour de ses 70 usines, ses 140 magasins et 30 000 livraisons quotidiennes. Objectif initial : réduire les stocks dont  l’excès nuit. « Dans les prochaines années, les équipes ont pour mission d’aller chercher 1,3 milliard d’euros pour réduire les stocks » souligne Florent Ménégaux avant d'ajouter : « Nous devons arriver à orchestrer cette distribution en passant par des relais et en créant un écosystème avec eux. L’entreprise qui réussira est celle qui sera capable de se connecter avec des partenaires et en mesure de déterminer sa valeur par rapport à ceux-ci. » Pour cela, il faut maîtriser en profondeur ses données afin d’avoir une visibilité en temps réel des stocks, un impératif pour être compétitif et prévoir au plus juste ses ventes.

 

Des prévisions dans une logique de flux

Agromousquetaires est en train de faire sa révolution dans ce domaine au sein de ses 64 usines et de sa direction. « Avant, nous faisions des prévisions dans chaque usine en s’appuyant sur les ventes récentes, a souligné Bertrand Regnauld, directeur supply chain d'Agromousquetaires. Désormais, nous travaillons nos prévisions dans une logique de flux et les consolidons au niveau de chacune de nos dix filières en fonction de la réactivité de chaque marché.» L’horizon à atteindre pour Agromousquetaires est l’installation d’un S&OP (sales and operations planning) efficace. Ce processus, qui à vise à équilibrer la demande prévisionnelle et la capacité nécessaire pour y répondre, cale les prévisions de vente aux capacités de production. « Nous avançons à petits pas et avons mis en place un programme en quatre étapes, a développé Bertrand Regnauld. La première est une discussion entre les équipes commerciales et marketing de chaque filière pour donner leur vision à moyen terme des ventes, avec un focus important placé sur le taux de service. La deuxième étape fait intervenir les services de production dans les usines et leur capacité à fabriquer, avec un focus sur les stocks. Puis une réunion de réconciliation est mise en place pour trouver des solutions aux problèmes éventuels. Enfin, nous faisons une revue de performance où nous déclinons l’ensemble des indicateurs clés et trouvons un consensus pour trouver la bonne prévision en lien avec le budget dont nous disposons. » Ces dernières négociations se font au niveau de la direction générale, comme de nombreux sujets actuels autour de la supply chain.

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