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et logistique

Portrait

Jean-Charles DECONNINCK, Créateur de valeurs

Il est des hommes qui naissent tournés vers les autres. Jean-Charles Deconninck, président de Generix Group, est de ceux-là. Comme un pied de nez à l’individualisme ambiant, l’ingénieur a construit sa vie et ses projets animé par une inaltérable volonté de partage et la conviction que l’union fait la force.

Publié le 1 juillet 2015 - 10h00
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Le cœur au Nord et l’esprit sans frontières. Jean-Charles Deconninck, le président de Generix Group, éditeur de logiciels collaboratifs, a fait de son héritage familial et des valeurs qui s’y associent, une force qui l’a continuellement poussé vers le monde et ceux qui le constituent. Le gamin originaire de Lille, élévé dans une « famille nombreuse et heureuse », garde de son enfance les principes d’une région au caractère bien trempé : « La culture et l’environnement dans lesquels on grandit nous façonnent. À mes yeux, la loyauté, le travail et le partage sont de fortes valeurs du Nord. Les industriels, les hommes et les femmes politiques de la région, savent travailler et abattre les clivages quels qu’ils soient pour avancer vers un objectif commun. On ne crée pas simplement pour soi, on crée pour les autres aussi. J’ai indubitablement été influencé par tout cela ».

 

Influencé et inspiré par une vision qu’il définit comme « sociale structurelle », le président de Generix Group s’illustre comme un ingénieur créatif et fonceur qui construit, s’inspire et s’enrichit au contact des autres. Collaborateurs, famille ou amis l’ont aidé à bâtir une vie riche d’idées et de projets tout aussi personnels que professionnels. Sa famille d’abord et notamment son grand-père, avec l’idée selon laquelle trois choses essentielles constituent la vie d’un homme : le travail, la famille et le rôle social. Mais aussi, sa femme et ses quatre enfants. Malgré des parcours et des aspirations parfois aux antipodes les uns des autres – l’un est à la fois danseur et futur médecin, l’une se passionne de droit pénal lorsque les deux derniers sont respectivement en prépa grandes écoles et championne de gymnastique rythmique – ils forment un ensemble tout aussi hétérogène qu’uni.

 

Et sur le plan professionnel enfin, où dès le début de sa carrière, alors qu’il travaille chez IBM, il acquiert une diversité de savoir-faire précieux pour l’avenir : « De la technique à l’animation produit, en passant par le marketing, ou la partie commerciale, j’ai effectué différents jobs. Cela m’a ouvert les yeux sur les compétences acquises et a fait naître en moi le besoin de créer. J’avais envie de vivre cette certaine forme de liberté : créer, développer, concevoir… », analyse-t-il. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, Jean-Charles Deconninck ne créera pas d’entreprises à proprement parlé, il les transformera.

 

Améliorer l’existant
C’est à la fin des années 1990 que l’ancien collaborateur d’IBM se lance dans sa première reprise, une société canadienne d’édition de logiciels et de services qu’il cherche à développer en Europe. L’aventure Generix naît quelques années plus tard, à la fin 2004. Durant 18 mois, Jean-Charles Deconninck n’aura qu’un seul objectif en tête : sauver l’entreprise. « Nous y sommes parvenus. Puis, il a fallu la transformer. Au fur et à mesure, s’est créée la vision de ce que nous pouvions faire. Nous avons réimaginé, construit, et développé et nous continuons à le faire en avançant de nouvelles idées. »

 

Car à défaut de fonder sa propre structure, l’ingénieur s’efforce d’impulser un nouveau souffle, de changer les habitudes et les paradigmes : « Il faut une force de conviction puissante pour transformer, malaxer les idées et la culture de l’entreprise. Ce sont des choses compliquées puisque vous avez en face de vous un résistance du marché et une autre qui vient de l’intérieur. Transformer signifie gérer beaucoup de contraintes, parfois plus que dans la création où il est souvent plus simple de partir d’une page blanche. Mais ce sont les opportunités de la vie, il faut savoir les saisir, les faire siennes et évoluer vers la direction désirée ».

 

La direction choisie sera encore une fois celle de la transformation. Elle sera numérique, tournée vers la gestion des flux et la communication. Et au-delà de la nécessité de répondre au marché, Jean-Charles Deconninck voit dans ces sujets une réelle opportunité, une fois encore, de créer et d’évoluer : « Nous sommes dans un monde d’innovation et de créativité, cela permet d’imaginer ce que pourraient être les nouvelles technologies qui arrivent dans nos milieux, mais aussi dans les comportements présents dans notre société, le comment être, comment paraître, comment créer… C’est absolument passionnant à faire, à appréhender et surtout à anticiper ».

 

Et pour cause, véritable projet de vie, la renaissance de Generix a aussi été l’occasion pour le Nordiste de coeur de réaliser une « grande aventure humaine » et de faire vivre « le partage de valeurs » : « On ne peut pas créer de la valeur sur un désert de pauvreté, il faut développer, avec des gens, des collaborateurs. Notre rôle d’entrepreneur est un rôle social », soutient-il. Social mais aussi international. Fort de ces années Outre-Atlantique pour le compte d’IBM et de ses voyages personnels, le président a conçu une entreprise à son image, ouverte sur les autres et sur le monde, amenant ses collaborateurs à rencontrer et à se nourrir de nouvelles cultures, développant ainsi une autre vision de faire, adaptée à cette diversité qu’est le monde.

 

Vivre des autres
Cette casquette de chef de projet humain, Jean-Charles Deconninck ne la limite pas à son métier. Outre sa vie professionnelle et familiale, il gère depuis plus d’une dizaine d’années une école catholique avec la volonté d’ouvrir à tous le droit à l’éducation et le partage de valeurs. « Nous avons tous une pierre à apporter à notre environnement, chacun comme il peut dans le domaine sportif, associatif… Il est important d’avoir ces différentes facettes et de vivre un projet autre que professionnel ou personnel. »

 

Curieux de tous et de tout ; mélomane, féru de pilotage tout en étant animé par une foi personnelle et la volonté d’oeuvrer pour son prochain, il vit également une passion assez atypique pour l’apiculture : « Un de mes fils, après avoir rencontré un apiculteur, m’a demandé s’il pouvait avoir une ruche. Nous l’avons pris au mot et en avons installé une dans notre jardin. Nous l’avons observé, nous avons appris ensemble, passant l’un et l’autre des brevets d’apiculteur. Aujourd’hui encore, nous partageons cette passion tous les deux », admet-il.

 

Une évidence qui s’explique sans doute par le parallèle entre la vie de l’entreprise et celle de la ruche. « La ruche est un corps, une unité. L’entreprise en est une aussi, où chaque individu est essentiel mais n’est rien s’il n’est pas associé à la totalité de l’entreprise. Chacun y a sa place et participe à un projet. Je crois donc qu’il y a beaucoup de similitudes entre les deux. » Preuve par les actes, le chef d’entreprise a d’ailleurs une ruche installée sur le balcon de son bureau, une façon pour lui d’observer la vie, tout simplement.

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