media supply chain
et logistique

Interview

Sandrine Béruard, Responsable de la fonction logistique et transport aux Hospices civils de Lyon (HCL)

En 2005, les Hospices civils de Lyon (69) décidaient de totalement réorganiser l’approvisionnement de leurs 15 sites par la mise en place d’une plateforme hôtelière commune, d’un WMS et du système plein-vide dans ses unités de soins.

Publié le 5 juillet 2015 - 16h33
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Quelles sont pour vous les grandes mutations du secteur hospitalier ?

S’il ne fallait n’en retenir que trois depuis une dizaine d’années, il s’agirait de l’élaboration de plateformes logistiques uniquement magasin ou conjointes avec la pharmacie, de la mise en place de WMS et de l’instauration de systèmes de réapprovisionnement en plein-vide.

 

 

Selon vous, quel est l’intérêt de telles mises en place ?

C’est la prise en compte du patient comme client final. C’est vraiment une valeur partagée par tous les acteurs, à tous les niveaux. La logistique fera toujours en sorte que les produits soient livrés à l’heure pour qu’il n’y ait aucun problème pour le patient, que tout soit réalisé dans les temps et au plus haut niveau de qualité. L’ensemble de ces réorganisations a aussi l’avantage de diminuer les coûts et de professionnaliser le secteur.

 

Quel a été le point de départ aux HCL ?

L’idée était de regrouper les stocks des divers magasins des HCL en une plateforme unique et commune, relayée ensuite par des équipes qui prennent en charge la distribution mais également le rangement dans les unités de soins. Les HCL, c’est une quinzaine d’établissements, 1 300 services clients, près de 6 000 lits. Nous sommes le deuxième CHU de France après Paris, donc ce sont des flux relativement conséquents. Autrefois, chaque établissement de soin avait son magasin personnel, et s’approvisionnait auprès de ses propres fournisseurs.

 

Aujourd’hui, cette plateforme gère les réapprovisionnements de tous les établissements ?

Oui, depuis janvier 2005, la plateforme Hospimag de 5 600 m² gère les réapprovisionnements en produits non stériles (le petit matériel médical, les produits hôteliers, d’hygiène, d’entretien, à usage unique) de tous les établissements médicaux, chirurgicaux, obstétriques et gériatriques des HCL de Lyon et de sa région, ainsi que des services supports ou périphériques tels que le centre dentaire ou les services généraux.

 

Quel est le processus de réapprovisionnement ?

La demande est formalisée par l’unité de soins, soit en sortant l’étiquette du système plein-vide, soit en saisissant cette demande sur l’intranet. L’équipe relais valide cette demande qui est transmise à Hospimag par le WMS Gildas Hospilog de KLS. La préparation de commandes suit : un délai de 24 heures sépare le scannage et la livraison dans le service. Le déversement des saisies est nécessairement coordonné avec les dates de préparation. Au moment de l’expédition, les sorties de stocks remontent dans l’ERP. Les produits sont livrés à l’équipe relais qui prend en charge la distribution et le rangement dans l’unité de soins. Les demandes urgentes sont bien entendu toujours possibles. En cas de rupture dans le second bac du système pleinvide, Hospimag s’engage à livrer les produits dès la prochaine livraison sur le site.

 

L’informatique industrielle était-elle inévitable ?

Nos anciens systèmes nous permettaient difficilement de déterminer les stocks, ou alors seulement par magasin, et n’autorisaient pas une véritable gestion. Aujourd’hui, le WMS Gildas Hospilog de KLS est un vrai outil de gestion de stock automatique, avec par exemple des propositions de validations de commandes aux fournisseurs. Des choses qui hier se faisaient manuellement sont aujourd’hui entièrement automatisées. Nous travaillons aussi en Wifi, d’où notre capacité à connaître et gérer les stocks en temps réel.

 

Désormais, pourrait-on se passer de logistique ?

Vu les gains engendrés, en matière de temps, de qualité et de taux de service, sans parler des économies, un retour en arrière est impossible. La logistique est systématiquement associée à chaque projet. Par exemple, lorsque nous travaillons sur des concessions de nouveaux bâtiments et que nous retrouvons tous les interlocuteurs, les logisticiens sont présents dès les premières réflexions afin d’éviter d’éventuels surcoûts inutiles.

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