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L'Union TLF présente sa feuille de route pour la transition énergétique dans le TRM

Dans sa note du 1er septembre, l'Union des entreprises Transport et Logistique de France, analyse les enjeux de la transition énergétique pour le TRM (transport routier de marchandises) avec l'arrêt programmé des moteurs à énergies fossiles en 2040 en France.

Publié le 2 septembre 2020 - 13h00
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L'Union TLF

« Transition énergétique dans le TRM : 2040 se joue aujourd’hui ! », annonce l'Union TLF. Dans une note publiée le 1er septembre, l'organisation professionnelle représentative des métiers du transport de marchandises et de la logistique analyse les enjeux de cette transition énergétique qu'elle juge complexe et nécessitant « cohérence et convergence des politiques énergétiques au niveau européen et français ». Cette feuille de route vise ainsi à accompagner les professionnels du secteur sur le sujet, face à la fin de la commercialisation des moteurs à énergie fossile d’ici à 2040.

 

Un engagement dans la durée

L'Union TLF observe tout d'abord que les entreprises du TRM sont engagées depuis longtemps en faveur d'un nouveau modèle environnemental, indiquant que le secteur représente moins de 7 % de la totalité des émissions de CO2 alors qu’il assure en même temps près de 90 % des flux de marchandises en France. Cet engagement transparaît notamment dans le programme EVE (Engagements volontaires pour l'environnement) porté par l'Ademe et dont les prochaines échéances impliquent une réduction de 15 % des émissions de CO2 d'ici 2025, de 30 % à partir de 2030 puis un arrêt programmé des moteurs à énergies fossiles en 2040 en France (2030 pour les pays d’Europe du Nord). En France, 1 610 entreprises se sont engagées dans cette démarche EVE, indique l'Union TLF : « Au travers de ces engagements, c’est 30 % de la flotte française qui a été mobilisée ». Une initiative également suivie par les commissionnaires de transport avec l’engagement EVCOM (Engagements Volontaires des Commissionnaires de Transport) et les chargeurs avec Fret21 (outil d’engagement de réduction des émissions de CO2).

 

Quel mix énergétique ?

« Derrière les objectifs, quel mix énergétique ? », s'interroge par ailleurs l'Union TLF, jugeant que la solution réside dans un mix énergétique (biogaz, hydrogène, électrique…) en fonction de l'usage, de l'activité, des volumes transportés et des distances. En ce qui concerne l'urbain et l'hypercentre, la feuille de route stipule : « Les évolutions technologiques et les capacités d’investissement des entreprises ne pourront permettre le basculement d’un coup des milliers de véhicules vers des énergies alternatives. Les gammes de motorisation, sur des cycles urbains, permettront à court et moyen termes d’offrir un mix énergétique diversifié incluant le carburant diesel traditionnel (B7), biodiesel (B30, B10, B100), GNV, électrique et hydrogène vert ». À plus long terme (environ dix ans), sans doute conditionnés par des politiques publiques incitatives et une expansion des différentes technologies, l’électrique, « le bioGNV et/ou l’hydrogène vert seront des choix technologiques évidents », poursuit-elle. Au niveau régional, elle observe que les énergies disponibles imposeront de maintenir, pour les activités de transport régionales, un mix énergétique plus large à court (moins de trois ans) et moyen terme (cinq à dix ans), et anticipe que « l’utilisation de biodiesel (B100) ou de GNV prendra progressivement le relai du carburant diesel traditionnel (B7) ». Sur la longue distance enfin, la transition énergétique s'avère plus complexe. Dans sa note, l'Union TLF indique qu'à court et moyen terme, seules les énergies fossiles actuelles améliorées par des bio-carburants peuvent répondre aux besoins, tandis qu'à plus de dix ans, « et selon les évolutions technologiques annoncées par les constructeurs de poids lourds », la longue distance devrait s'appuyer sur un mix énergétique composé de l’électrique, du biogaz et de l’hydrogène vert : « Cette dernière énergie est appelée sans doute à prendre une place déterminante à cet horizon, même si aucun moyen ne semble capable de prendre une place unique comme l’a fait le pétrole au cours du siècle précédent ».

Cohérence et concertation

Alors que les différents constructeurs et transformateurs testent déjà depuis quelques années des véhicules à énergies alternatives, intégrer ces nouvelles motorisations dans les flottes et les exploitations dépend de trois facteurs :  le modèle économique du véhicule exploité, l’usage du véhicule (urbain, périurbain/régional, longue distance), et la disponibilité suffisante de stations d’énergies alternatives. « Cette conjugaison des trois facteurs est un défi complexe qui n’est pas compatible avec des mesures intempestives et des changements de caps », juge l'organisme professionnel, incitant à préparer 2040 avec cohérence, autour d'une vision partagée, et considérant les trois prochaines années comme « déterminantes ». L'Union TLF appelle donc les pouvoirs publics à planifier une politique énergétique sur le long terme, à organiser les conditions d’une vraie concertation entre les acteurs privés et publics dont dépend la programmation des investissements dans les infrastructures et les matériels, et à assurer à court terme une stabilité et une visibilité en matière fiscale et règlementaire pour l’ensemble de la profession. « Afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone et réussir cette transition énergétique dans le TRM, tout se joue maintenant ! Cette réussite est d’abord conditionnée par le maintien de la compétitivité des entreprises pour leur permettre d’investir et d’intégrer de nouvelles motorisations mais aussi par la mise en place d’un dialogue stratégique public/privé », commente Eric Hémar, président de l’Union TLF.

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