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De l'impact de la logistique et du transport

Publié le 20 janvier 2022

2. Une équation économique à trouver

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La livraison à faible émission est entrée dans les mœurs, comme le prouve également Fnac Darty : « Quand nous faisons des appels d’offres, nous y incluons systématiquement la capacité à délivrer des colis à faibles émissions. Et nous nous tournons évidemment vers les transporteurs les plus vertueux qui déploient des flottes de véhicules bas carbone, comme l’électrique », évoque Pierre Soler, directeur transport national de Fnac-Darty. Avec une particularité : « Étant donné que le réseau de livrai- son est mutualisé, il faut que l’ensemble des clients poussent le prestataire à changer son réseau. Par contre, pour aller de nos entrepôts vers les transporteurs, nous pouvons agir plus facilement en convertissant les véhicules sur des carburants alternatifs comme le gaz ou le biocarburant et nous avons une feuille de route de bascule. Nous avons démarré cette année, ce qui conduit 30 % de nos collectes à être réalisées en véhicules plus propres et nous espérons atteindre 70 % pour mi-2022 ».

 

Autre sujet, celui de la livraison du dernier kilomètre des plateformes de livraison vers le client final. Fnac Darty le gère à 50 % en leasing et à 50 % via des prestataires : « Pour ces derniers, il s’agit de les inciter à se doter de véhicules plus propres, tandis que, sur notre flotte interne, nous avons déjà investi dans des camions GNV qui représentent environ 10 % de l’ensemble ». Malgré sa volonté de continuer à la faire évoluer, une problématique de dépendance à la technologie utilisée fait jour : « Il existe des contraintes économiques et une équation à trouver, indique Géraldine Olivier, directrice de la RSE. La technologie qui nous est offerte ne coche pas forcément toutes les cases. Si nous voulions tout passer en GNV, il n’y aurait pas un maillage suffisant en France pour alimenter les camions. Pour autant, nous restons en relation rapprochée avec les constructeurs et suivons de près toutes ces avancées technologiques ». Face à la maturité atteinte par le groupe dans son engagement pour un transport plus durable, Fnac Darty travaille désormais à rejoindre l’initiative Fret 21 : « Nous sommes en train de suivre la procédure et nous avons bon espoir d’intégrer d’ici la fin d’année cette certification », termine Pierre Soler.

 

La fin des envois fragmentés

« Lorsqu’on analyse le cycle de vie du produit, l’impact environnemental le plus déterminant ne concerne pas forcément la logistique et le transport, mais la production. Pour autant ces sujets environnementaux recouvrent des enjeux politiques liés au consommateur et à ce qu’il expérimente, la partie la plus visible pour lui concernant l’aval de la vie du produit », réagit Marc Lolivier. Nécessité est donc d’insister sur les efforts à fournir en matière de livraison durable. Le client se montre en effet soucieux de l’empreinte écologique de ses livraisons et la plupart des chargeurs s’engagent sur le sujet. La quatrième édition de l’étude dédiée à l’innovation dans l'e-commerce menée conjointement par KPMG et la Fevad en novembre 2020 montrait bien cette prise de conscience des cyberacheteurs, 71 % indiquant regrouper les commandes afin de limiter les livraisons. Une initiative également reprise dans le neuvième engagement de la charte. « Le sujet du regroupement des commandes est d’ores et déjà investi par Cdiscount. En effet, si celles passées sur notre site auprès de vendeurs marketplace sont dissociées informatiquement des commandes réalisées auprès de Cdiscount, nous avons décidé de regrouper physiquement les produits au sein d’un même colis lorsqu’il s’agit de produits vendus par des vendeurs faisant appel à notre service de fulfillment. Dans le même esprit, nous regroupons depuis septembre les commandes effectuées par un même client à quelques heures d’intervalle. Ces deux projets permettent d’économiser 5 % de petits colis chaque année », précise Caroline Bordet Le Lann, directrice adjointe RSE chez Cdiscount.

 

Si Rakuten n’intervient pas directement sur la partie logistique, en tant que place de marché, le site ambitionne néanmoins d’avancer sur ce sujet « en travaillant main dans la main avec [ses] partenaires et clients pour mettre en place les standards écologiques qui seront la norme de l’e-commerce de demain », précise Benjamin Moutte-Caruel, directeur des affaires juridiques et règlementaires de Rakuten France. Une philosophie qui se lit notamment au niveau des envois : « Nous ne sommes pas favorables aux envois fragmentés. Il n’y a pas chez Rakuten de programme de livraison à volonté et, si nos commerçants sont libres de fixer leurs prix de livraison et de proposer des tarifs abordables, nous ne le proposons pas en tant que plateforme. Nous sommes surtout très actifs sur le développement du Click & Collect, que nous valorisons comme un vecteur de trafic en magasin. C’est une promesse forte de notre offre aux marchands et qui contribue à limiter les expéditions », termine-t-il.

 

Crédit photo : Fnac-Darty

 

 

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