media supply chain
et logistique

Portrait

Pilote en chaîne : Geoffrey Dellus, dirigeant de Philéa Solutions

Le point commun entre le sport automobile et la supply chain ? L’importance d’un bon pilotage. Et si, de prime abord, le pont entre les deux disciplines ne semble pas des plus évidents, il faut croire qu’il n’a pas effrayé Geoffrey Dellus, ancien coureur automobile professionnel aujourd’hui dirigeant de Philéa Solutions, entreprise logistique spécialisée dans les activités à forte valeur ajoutée.

Publié le 7 février 2019 - 09h11
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Philéa Solutions

Bricoler, démonter, assembler, comprendre… Il est des esprits dont la mécanique est d’or. Passionné de technique, déterminé et inventif, Geoffrey Dellus, dirigeant de Philéa Solutions, a déjà vécu plusieurs vies. Il n’a pourtant que 39 ans. Le patron de cette entreprise logistique basée en Occitanie est un homme atypique dans le milieu. Et c’est sans doute aussi ce qui fait sa force dans le business. À l’aise en col blanc lors de rendez-vous commerciaux, il l’est tout autant sur le terrain et n’hésite d’ailleurs pas non plus à retrousser ses manches, vêtu d’un treillis, pour mettre en place un dépôt en un temps record : « J’aime inventer, développer. Aujourd’hui, vous pouvez encore me croiser en train de souder ou sur une chaîne de mécanisation. Je ne peux pas m’en reconempêcher, j’ai besoin de comprendre et je sais exactement ce que je veux. Cette réactivité, c’est la force de Philéa Solutions », confirme le principal intéressé. Considéré par sa femme, Marie- Caroline Dellus, comme un véritable « Géo Trouvetou », Geoffrey Dellus n’est pourtant ni ingénieur, ni technicien de formation. Le patron de Philéa Solutions a fait ses armes sur les circuits de course automobile. Pas forcément par passion pour les voitures, mais plutôt pour celle du pilotage et de la technique…

 

À vive allure

Trois fois champion de France, vainqueur du volant Elf – véritable sésame pour les jeunes coureurs – Geoffrey Dellus démarre sa carrière automobile très tôt. Petit déjà, il tanne ses parents pour débuter le karting et finira quelques années plus tard par se débrouiller pour lancer sa carrière par luimême : « Son premier kart, il l’a fait avec un moteur de tondeuse à gazon, ses parents n’avaient pas les moyens de le financer mais il a cherché à se débrouiller tout seul et il y est arrivé », dévoile sa femme. C’est comme cela que Geoffrey Dellus apprend très rapidement le sens du business. Alors jeune adulte, il mène tout de front : sa passion et ses études de commerce. De 1998 à 2001, il prospecte 1 800 personnes, obtient une dizaine de sponsors, rencontre des personnalités influentes et se crée un réseau important qui lui sert encore aujourd’hui. Une stratégie qui l’amènera à faire de la course automobile son métier durant 10 ans. Mais pas seulement. Le pilote a de la suite dans les idées et surtout un véritable ADN d’entrepreneur. En 2004, il monte Stop&Go, sa propre société de production audiovisuelle. La chaîne locale toulousaine TLT lui propose alors de présenter une émission auto. Non seulement il accepte mais il la produira en plus pour 35 chaînes. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il rencontre sa future femme Marie-Caroline Dellus, elle-même animatrice et directrice commerciale de la chaîne, aujourd’hui dirigeante de Stop&Go et avec laquelle il a deux enfants. « J’ai rencontré un bonhomme plus jeune que moi qui semblait vouloir prendre une revanche sur la vie. Il avait une énergie débordante. Avec lui, j’ai rapidement compris que ce serait un projet par jour et que cela ne s’arrêterait jamais ! », se souvient Marie- Caroline. Geoffrey animera l’émission jusqu’en 2012, continue à la produire, et hésitera même à basculer dans l’uni vers des médias après une proposition intéressante sur une chaîne nationale. Mais sa famille, la vie toulousaine, son environnement et surtout l’envie de construire un nouveau projet stimulant le dissuadent de rejoindre Paris pour se lancer dans une carrière télévisuelle plus importante.

 

De la piste à l’entrepôt

Geoffrey Dellus reste donc entrepreneur. Tout en laissant prospérer sa première entreprise de production audiovisuelle aux mains de sa conjointe, il entre de façon complètement inattendue dans le secteur de la logistique. « Concrètement, on est venu me voir pour me proposer de m’associer. Philéa Solutions avait alors peu de clients, seulement trois, et je n’y connaissais rien. Je me suis associé avec Stéphane qui était le directeur général et j’ai mis en marche la partie développement ». « Le plus fou c’est qu’il a suffi d’une heure dans un bar à Toulouse et nous avons démarré l’aventure ensemble. Chacun se complète, l’un sur l’aspect développement, l’autre sur la partie métier. Sept ans sans histoires, c’est encore mieux qu’un mariage entre nous ! », poursuit Stéphane Galibert, son associé. Et pour cause. Aujourd’hui, Philéa Solutions compte 70 clients et est passée de 4 à 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et même si, de Stop&Go à Philéa Solutions, ses activités semblent très éloignées, Geoffrey y voit de nombreux points communs qui lui ont servi dans ce développement. De ses années en sport automobile, il a gardé la volonté d’apporter un grand soin à la préparation de ses rendez-vous, adoptant la même approche, qu’il s’agisse d’une compétition ou d’une rencontre client.

 

Anticiper, s’adapter, tout cela, il l’a appris grâce au sport : « Chez Philéa Solutions, quand nous gagnons des marchés, ce qui transparait, ce n’est pas uniquement l’offre, c’est l’envie. Quand je veux un client, je passe par la porte, la fenêtre ! Je suis motivé et je pense que cela se ressent », admet-il. Et si l’envie est là, sa passion pour la technique est également très présente : « Geoffrey a cette faculté de compréhension et d’appréhension de la machine, il fait un tour de piste et il est capable de sentir, d’analyser. Il est pareil pour tout le reste, y compris en logistique. Il va au bout des choses et inspire confiance. Il est connu et reconnu pour cela », analyse Marie-Caroline. Cette énergie débordante, Geoffrey la met également au service de sa vie privée. S’il ne court plus sur les circuits pour l’instant, il pratique en famille : ski, course, vélo… Il bricole, construit, quitte à aller vite, parfois « trop », reconnaît Stéphane Galibert, qui hormis ce petit défaut, ne voit « que des qualités » à son binôme. Cet engouement s’avère d’ailleurs porteur. Les deux dirigeants envisagent de passer le cap des 20 millions d’euros de chiffre d’affaires pour Philéa Solutions dans les deux ans à venir. Avec une volonté : celle de « rester accessible, nature et sans filtre », à l’image de son dirigeant.

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