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Geodis lance un nouveau hub de distribution urbaine à Paris dans un de ses sites historiques

Au nord de Paris, dans son immeuble du 13 boulevard Ney, Geodis a installé il y a quelques mois une nouvelle base logistique dédiée à la livraison express dans la capitale. Un site stratégique où transitent déjà 4 000 colis par jour, avec des véhicules de plus en plus propres.

Publié le 15 décembre 2022 - 09h00
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Alors que les besoins de la distribution urbaine amènent l’immobilier logistique à tenter de se faire une place au cœur des villes, le site de Geodis dans le nord de Paris fait figure de pionnier : construit en 1976, celui-ci a été pensé dès son ouverture comme un entrepôt sur trois étages, avec une rampe accessible aux camions, glissée entre le périphérique et les boulevards extérieurs. Et après avoir multiplié les usages pendant des années (avec encore aujourd’hui une trentaine de locataires), Geodis a fait le choix d’y installer, sur un étage et une surface totale de 7 600 m², une nouvelle plateforme logistique dédiée à la livraison express intra-muros. « Dans le cadre de la démarche de réduction de l’empreinte carbone du transport des marchandises, nous voulons livrer de manière décarbonée les 36 centres-villes des métropoles françaises à horizon 2024. Dans ce sens, nous nous sommes engagés dans la transformation de notre flotte et de notre réseau », explique Stéphane Cassagne, directeur général distribution et express de Geodis. Cette ambition se traduit à Paris par un engagement de livrer intégralement la capitale avec des équipements à zéro émission à l’horizon mars 2023, grâce à des véhicules biogaz et électriques, en vue de réduire l’empreinte carbone de ces flux de 89 %. Et c’est depuis ce bâtiment, situé au 13 boulevard Ney dans le 18e arrondissement, que partiront tous les flux.

 

De la livraison pour le BtoB et le BtoC

Geodis compte expédier jusqu’à 20 tonnes de marchandises par jour depuis ce site, ouvert en septembre 2022. « C’est notre premier site parisien dédié à 100 % à la livraison express. Il traite actuellement 4 000 colis par jour, avec la capacité de monter jusqu’à 5 000, dans le cadre de 58 tournées quotidiennes, le matin et en après-midi, pour de la livraison en J+1, avant 13 h au plus tard ». Des colis aux formats divers, dont le poids moyen est d’environ 11 kg : petits paquets, électroménager, vélos ou encore morceaux de carrosserie de voiture peuvent être traités. « Nous livrons principalement des commerces et des entreprises, mais également 20 % de particuliers. Nous sommes des généralistes de la messagerie et de l’express et pouvons accepter dans nos réseaux des produits d’origine et de volume très différents. C’est notre force et notre particularité. Nous avons par ailleurs la capacité de gérer l’enlèvement des produits depuis Paris vers le reste du monde, et nous avons de plus des opérations de reverse logistics pour certains clients souscripteurs, qui souhaitent que nous récupérions du film plastique, des palettes, des cartons... », détaille Stéphane Cassagne. Sur 130 m de largeur et 58 m de profondeur, le site déploie donc ces activités de distribution. Concrètement, les produits arrivent en fin de soirée depuis les différents flux expéditeurs et sont dispatchés dans le hub. Puis, les tournées sont préparées au matin par les conducteurs, selon l’ordonnancement de leur parcours le long des 34 quais avant un départ aux alentours de 8h. La distance moyenne de ces tournées est de 30 km, sur l’ensemble des arrondissements parisiens.

 

Véhicules verts et logistique de proximité attendus en 2023

Si une partie des conducteurs sont des salariés de Geodis, une majorité vient de partenaires transporteurs, pour un total de 43 livreurs sur les routes. Et c’est sur la typologie de véhicules que Geodis a concentré ses efforts pour limiter les impacts de ses livraisons en ville. Le site dispose actuellement de cinq fourgons électriques (avec l’objectif d’en avoir 16 à terme, pour une autonomie de 120 km), 11 camions roulant au biogaz (3,5 tonnes de charge et 240 km d’autonomie) ainsi que 4 poids lourds de 12 tonnes au Bio GNV. « Cette gamme nous permet d’avoir différentes typologies pour livrer à Paris. Les fourgons électriques visent plutôt les petits colis ou les zones à accès difficiles pour des camions avec hayons. Nous n’avons pas encore d’offre électrique satisfaisante sur le marché pour les camions de 20 m³, c'est la raison pour laquelle nous restons exclusivement sur du biogaz pour le moment », explique Stéphane Cassagne. Si le logisticien attend encore ses dernières livraisons de véhicules propres (difficultés d’approvisionnement chez les constructeurs obligent), celui-ci vise, d’ici à la fin du premier trimestre 2023, un approvisionnement de l’ensemble des entreprises, commerces et particuliers parisiens à l’aide de véhicules électriques ou alimentés en biogaz. Mais Geodis reste aussi à l’affut des nouveautés, et compte prochainement lancer des solutions alternatives vertes sur le site, avec potentiellement de la livraison en vélos-cargos. « Il n’y aura pas une solution unique sur ce sujet. Il faudra des flottes diverses et multi-énergies », estime Marie-Christine Lombard, présidente du directoire de Geodis. Le site en lui-même devrait connaître des évolutions à l'avenir puisque, sur ses 7 600 m², pas moins de 3 500 m² vont être utilisés pour du stockage de proximité à température régulée (15-18°). L’idée : proposer des zones de débord et de stockage tampon en amont pour les clients finaux. Encore vides, les cellules accueilleront donc bientôt des racks pour stocker près de 2 000 palettes et proposer une véritable offre de logistique de proximité pour les entreprises parisiennes.

 

Une politique de sobriété globale

Ce hub parisien est emblématique des actions que Geodis souhaite mener pour optimiser ses flux et limiter les impacts environnementaux de ses activités. « Nous faisons en sorte de mutualiser nos moyens entre nos différents clients pour diminuer nos émissions. À chaque maillon de cette chaine d’approvisionnement, nous travaillons à une stratégie de verdissement : sur nos moyens propres, nous investissons dans des outils plus écologiques, et nous travaillons avec nos partenaires externes pour les aider à faire cette transition. Cela représente un potentiel de dizaine de milliers de véhicules. C’est un sujet sectoriel. Il faut embarquer les sous-traitants, donner l’exemple et s’appuyer sur des clients ayant en tête que le transport est devenu leur image de marque », explique Marie-Christine Lombard. Autre élément de cette stratégie, l’immobilier, crucial pour le groupe qui affiche 9 millions de m² d’actifs. Si Geodis est propriétaire d’une partie de ces surfaces, l’entreprise est locataire d’une majorité d’entre elles. « Dans ces cas-là, nous travaillons la transition avec les propriétaires, en étant proactifs : nous avons réussi à passer à 80 % de Led sur nosplateformes et nous déployons du photovoltaïque dès que c’est possible ». Sur la question de la logistique urbaine, si le logisticien souhaite développer de petits sites qui vont alimenter des grandes métropoles, encore faut-il que les pouvoirs publics veuillent bien laisser la logistique s’installer. En ce sens, le bâtiment du boulevard Ney pourrait devenir progressivement une « vitrine », avec ses trois niveaux qui prouvent tout l’intérêt de la verticalité pour installer la logistique au cœur des métropoles. Et d’ici 2024, c'est avec une flotte de 420 véhicules à faibles émissions que Geodis vise de livrer les centres-villes des 40 plus grandes métropoles françaises avec des moyens 100 % bas-carbone.

 

Le site de Geodis en chiffres :

■ 7 600 m² ;

■ 4 000 colis par jour ;

■ 20 % de flux pour le BtoC ;

■ Poids moyen d'un colis de 11 kg.

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