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ID Logistics, à l’heure du Covid-19

Afin de répondre à la crise sanitaire du Covid-19, les acteurs de la supply chain se mobilisent. Tout au long de cette période complexe, Voxlog donnera la parole à des chargeurs, prestataires, transporteurs et logisticiens afin de mettre en lumière la façon dont leurs organisations et équipes doivent s'adapter. Aujourd'hui, Eric Hémar, le PDG d’ID Logistics, fait le point sur la situation chez le spécialiste de la logistique contractuelle.

Publié le 30 mars 2020 - 10h15
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William Beaucardet

De quelle manière avez-vous adapté votre activité suite à la crise du Covid-19 ?

Nous avons trois priorités. La première concerne la sécurité du personnel. Un chef de projet a immédiatement été nommé sur ce sujet et toutes les mesures de protection ont été mises en place. Le deuxième sujet porte sur la mise en sécurité de l’entreprise pour parvenir à accompagner économiquement nos clients. Notre scope d’activité chez ID Logistics est très complet : nous avons des clients dans l’alimentaire qui sont en plein boom, tandis que d’autres sont complétement à l’arrêt. Nous avons donc tout de suite sollicité nos contract managers pour trouver des solutions adaptées à chacun en s’adaptant à toutes les circonstances. La troisième priorité porte sur les changements de process et d’organisation. Il s’agit de trouver les bonnes solutions en tenant compte de beaucoup de cas complexes. Par exemple, des clients dont l’activité de distribution s’arrête mais qui enregistrent encore des réceptions, d’autres pour qui l’activité magasin cesse tandis que l’e-commerce est en forte hausse. Nous avons beaucoup de sites multiformats sur lesquels la plupart de nos clients essaient de reporter leur activité retail sur le commerce en ligne, ce qui nous a nécessairement demandé de nous adapter.

 

Votre activité porte pour 40 % sur la grande distribution alimentaire et pour 20 % sur l’e-commerce. Une grande partie de vos sites opère donc toujours ?

Tout à fait, nous avons plus de la moitié de nos sites en activité forte, et 40 % en activité faible, voire arrêtée. À date, les plateformes à l’arrêt total se comptent sur les doigts de la main sur nos 110 sites français. Mais ce chiffre peut évoluer.

 

Pour faire face à ce surcroît d’activité, avez-vous dû faire appel à des intérimaires ?

Le secteur de l’alimentaire connaît déjà en temps normal des pics et des creux. Avec la crise du Covid-19, ce phénomène est arrivé sans préavis et sans préparation en amont. Il a donc fallu s’adapter très vite, en faisant notamment appel à un volant d’intérimaires mais avec un élément particulier à prendre en compte : la sécurité de nos équipes. C’est bien de servir nos clients mais il est primordial avant tout de ne pas mettre le personnel en danger. Nous essayons également, lorsque nous avons des proximités entre deux sites, de transférer certains salariés d’un centre logistique dont l’activité baisse vers un autre qui, au contraire, enregistre une forte croissance, mais dans des proportions raisonnables pour suivre les recommandations gouvernementales.

 

Comment avez-vous géré les droits de retrait ?

Nous n’avons pas eu beaucoup de droits de retrait jusqu’à présent mais c’est un vrai sujet et nous sommes en discussion avec nos organisations syndicales là-dessus pour qu’ensemble nous trouvions de bonnes solutions. Cela demande un dialogue social très dense, une forte proximité des équipes de management avec leurs collaborateurs sur les sites pour identifier en permanence les problématiques éventuelles. Dès qu’un salarié présente un début de risque ou des pathologies spécifiques, nous le mettons évidemment en arrêt immédiatement.

 

Quelles mesures de sécurité spécifiques ont été mises en place ?

Nous avons un arsenal très complet, adapté aux consignes du gouvernement qui évoluent elles-mêmes régulièrement. Nous avons mis en place les gestes barrières ainsi que des systèmes de prise de température à l’arrivée et la désinfection des mains. Nous évitons tout regroupement dans l’entrepôt. Nous avons également fait des lignes pour les distances lors des prises de poste, changé l’organisation des salles de pause pour éviter que deux personnes soient assises côte à côte. Nous adaptons le matériel de sécurité mis à disposition en fonction des spécificités de chaque site, selon que l’activité consiste en de la gestion de conteneurs, de l’éclatement dans des zones en température dirigée, etc.

 

Quelle est aujourd’hui votre vision à court et moyen terme sur la situation ?

Lorsqu’on commencera à avoir une visibilité sur la sortie de crise – nous n'y sommes pas encore -, notre quatrième priorité portera sur la remise en état de marche, car nos clients auront besoin de rattraper le retard d’activité. Ce chantier n’est pas encore ouvert à ce jour. Un plan d’action devra être mis en place plusieurs semaines en amont mais on ne peut rien faire aujourd’hui tant qu’on ne connaît pas la durée du temps de confinement. Pour les sites à l’arrêt, personne n’anticipe une réouverture en claquant des doigts. Il y aura probablement des étapes. La période où cette fin de confinement interviendra aura une grande importance par rapport aux activités saisonnières : si tout redevient normal au mois de juin, cela n’est pas la même chose qu’en mai ou en juillet… Le message que nous passons aujourd’hui à toutes nos équipes est : « Attention, cette période de confinement va durer, il faut que les gestes barrières rentrent dans la culture de l’entreprise et que nous puissions accompagner nos clients dans la durée ».

 

 

> Retrouvez les autres témoignages d'acteurs de la supply chain et de la distribution publiés par Voxlog depuis le début de la crise

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