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Devenue incontournable, la logistique des retours doit être repensée dans une logique durable

Une tribune signée par Charlotte Weitig, responsable lancements et projets clients chez LivingPackets France, entreprise conceptrice d'emballages connectés et réutilisables.

Publié le 15 janvier 2024 - 14h00
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 gali77 via stock.adobe.com

Selon une récente étude, le taux de retour du secteur du e-commerce en France s’élève à 39 %. Pour répondre à ces nouveaux modes de consommation et leur impact sur l’environnement, la chaîne logistique doit s’adapter et évoluer vers davantage de durabilité.

 

L’urgence d’une réduction de l’empreinte carbone des livraisons…

Avec l’essor du e-commerce ces dernières années (+33 % de ventes depuis 2019), amplifié par la crise sanitaire de 2020, les consommateurs ont développé un nouveau mode de consommation, « l’essai à la maison ». L’exemple le plus parlant est celui d’Amazon, « Prime Essayer avant d’acheter », lancé en 2021, qui donne à ses clients la possibilité de se faire livrer jusqu’à six articles chez eux puis de les essayer. Ils disposent ensuite de 7 jours pour les retourner s’ils ne conviennent pas. Aussi pratiques soient-ils pour les consommateurs, ces nouveaux modes de consommation multiplient les trajets d’un même produit, ce qui nécessite de repenser la logistique des retours et de l'optimiser afin de réduire son impact environnemental.

 

En effet, en 2022, les transports – notamment de marchandises – étaient à l’origine de 30 % des émissions de carbone à l’échelle de l’hexagone, soit 126 millions de tonnes de CO2eq. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’on sait que les kilomètres parcourus à vide s'élèvent à 25 % en moyenne pour les livraisons urbaines. Quant au taux de remplissage moyen des véhicules, il ne dépasserait pas les 67 % selon l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Compte tenu de l’urgence climatique, mais aussi du coût de l’énergie, les entreprises seraient bien inspirées de reconsidérer leurs méthodes de livraison et d'optimiser leurs flux de transport de marchandises.

 

…grâce à une optimisation des transports…

La logistique est devenue un maillage complexe où les produits ne circulent plus dans un seul sens et où l’augmentation continue des retours impose, progressivement, aux entreprises de s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs.


La logistique des retours peut être pensée de façon circulaire, dans une logique d’optimisation. Il est d’ores et déjà possible de planifier le ramassage des produits chez les clients ou via des stations de groupage. En utilisant des solutions agiles de livraison du dernier kilomètre, il est aussi possible de séparer la chaîne de livraison en deux. D’une part, la livraison longue distance et d’autre part, les trajets de courte distance effectués par des véhicules moins encombrants, moins polluants et adaptés aux zones urbaines, ou en s’appuyant sur des trajets existants pour mutualiser les déplacements.


Cela permet de réduire le transport du vide tout en limitant les coûts d’exploitation. La technologie est également un allié de taille : avec l’intégration de systèmes de géolocalisation et l’utilisation d’un logiciel de planification, les entreprises peuvent facilement optimiser les itinéraires grâce à l’obtention de données en temps réel sur les heures d’arrivée, les états de chargement et les situations de trafic.

 

… et l’adoption d’emballages réutilisables

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire fixe comme objectif d’atteindre la fin de la mise sur le marché d’emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040. Pourquoi ne pas, là encore, repenser les emballages de livraison dans une logique de réutilisation et de retour ? Il existe aujourd'hui sur le marché des emballages palettisables, optimisant le chargement et eux aussi réutilisables, qui peuvent contribuer à réduire l’impact environnemental des livraisons et des retours. Ils permettent également d’aligner leur stratégie de livraison avec les attentes des consommateurs. En effet, près de 46 % d’entre eux souhaitent utiliser un mode de livraison plus responsable lors de leurs achats en ligne, selon une récente enquête de l’Ifop.

 

En repensant leur logistique des retours dans une logique circulaire, les entreprises entreprennent des actions concrètes en faveur de l’environnement et peuvent inciter leurs clients à changer leurs habitudes. Les clients qui ne souhaitent pas effectuer de retour peuvent utiliser le colis à d’autres fins, comme faire un don à une association ou vendre un objet de seconde main. La réutilisation est ainsi provoquée par les pratiques de l’entreprise et génère un cercle d’actions vertueuses et circulaires.

 

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