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Trafis Lab : plus d'innovations numériques pour une logistique portuaire intelligente

Publié le 2 mars 2017

2. Dématérialisation et collaboration

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Les quatre membre fondateurs de Trafis Lab et les experts recrutés par leurs soins avanceront main dans la main pour réfléchir à des solutions dématérialisées de facilitation des échanges commerciaux. 

L’administration douanière française participe depuis longtemps à la facilitation du passage portuaire et des échanges commerciaux au sens large en collaborant étroitement avec l’ensemble des entreprises réalisant des activités rattachées à l’import ou à l’export. En 2015, elle avait présenté « 40 mesures concrètes pour développer en France l’activité logistique liée au dédouanement », faisant la part belle aux outils numériques. Au sein de Trafis Lab, elle va notamment travailler à pousser encore plus loin son processus de dématérialisation des formalités douanières. « La déclaration douane est dématérialisée en totalité, relate Jean-Michel Thillier, adjoint au directeur général des douanes françaises et président de Trafis Lab. Ce que nous nous efforçons de dématérialiser désormais, ce sont toutes les réglementations techniques qui viennent se greffer sur les opérations d’importation ou d’exportation, dont la douane est chargée de vérifier qu’elles ont bien été accomplies. Cela peut être une intervention des vétérinaires, une autorisation d’importation ou d’exportation de matériel de guerre. Elles sont encore beaucoup présentes sous forme de papier. La douane pilote ce que l’on appelle un guichet unique administratif, le but étant de dématérialiser toutes ces autorisations pour avoir un seul interlocuteur, la douane, et ce quel que soit le type de marchandise importé ou exporté. »

 

L’usage inutile de papier se retrouve également au sein de l’activité des clients de Soget. Cette dernière espère, grâce notamment aux travaux menés par le laboratoire de recherche, pouvoir prôner davantage l’usage de documents virtuels : « Bien que notre système soit entièrement dématérialisé, nous sommes encore largement pollués aujourd’hui par un certain nombre d’acteurs, témoigne Gilles Paumier. Il y a toujours beaucoup de professionnels qui travaillent avec des dossiers papier. Nous sommes obligés de générer dans nos outils des PDF que nous envoyons par mail. Bien que cette action soit informatisée, je sais quand même qu’au bout un certain nombre de personnes vont imprimer les PDF pour les classer avec d’autres documents papier. La culture de l’enregistrement des fichiers sur un serveur, ou du moins sur un PC sécurisé avec des sauvegardes, n’est pas encore tout à fait rentrée dans les mœurs. »

 

Démarche participative

Un autre chantier numérique d’ampleur entamé par Trafis Lab est celui du développement d’indicateurs de performances dynamiques, comme l’expose Nathalie Wagner : « Nous souhaiterions avoir des indicateurs plus complexes, comme ceux des process industriels, identifiés et décrits étape par étape. Ce travail reste à faire dans le monde portuaire. Nous souhaiterions également réduire encore le temps entre les différentes étapes du passage portuaire, qu’elles soient liées à du dédouanement ou de la manutention. Cela suppose des travaux avec des clients. » Les équipes de Trafis Lab vont en effet travailler de concert avec les donneurs d’ordres de chaque partie prenante. Un comité scientifique, composé de 24 grands témoins (six pour chaque membre fondateur du GIS), est en train d’être constitué pour délimiter les sujets des travaux dans chaque domaine. « Nous allons choisir des grands comptes parmi les armements, logisticiens, commissionnaires de transport et grands industriels pour rester dans du concret, du portuaire, de l’opérationnel, poursuit Nathalie Wagner. Nous nous assurons que les sujets sur lesquels nous allons travailler soient en adéquation avec leurs préoccupations premières, que ce que nous allons produire puisse leur servir directement, être rapidement testé et opérationnelC’est de l’argent public qui est mis sur la table, et le but ultime est de valoriser la place et le passage portuaire havrais avec des outils français. Nous devons pour cela faire du chiffre d’affaires, pour augmenter l’attractivité et faire en sorte que les flux de marchandises et les implantations logistiques se fassent sur l’axe Seine ports de Paris-Rouen-Le Havre plutôt qu’en Belgique ou au Pays-Bas par exemple. »

 

Composée pour l’heure d’une vingtaine de personnes, ingénieures pour l’essentiel, les équipes de Trafis Lab s’étoffent progressivement. « Dans le cadre d’un programme de démarrage, nous sommes soutenus pour 2017 par l’Etat, la région Île-de-France, la région Normandie et la Caisse des Dépôts pour embaucher cinq ingénieurs d’études ou post-doctorants afin d’accompagner les différents groupes sur les travaux que le comité de pilotage a décidé de porter », déclare Thierry Derrey. Le groupement d’intérêt scientifique n’a pas de personnalité morale et ne peut donc pas recruter sous son nom. Ses membres ont chacun la charge, avec un fonds commun, d’identifier et d’embaucher des experts reconnus pour plancher majoritairement sur des sujets externes à leurs champs d’application respectifs. Trafis Lab souhaite en effet disposer d’une palette de connaissances et de savoir-faire encore plus large que celle déjà fournie initialement par ses quatre entités fondatrices. Le laboratoire de recherche aura ainsi plus de chance de trouver des idées neuves, de penser différemment. Des îlots de savoir ne demandant qu’à être explorés se profilent à l’horizon.

 

Crédits photo : © Éric Houri

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