media supply chain
et logistique

Interview

Entretien avec Jean-David Attal, directeur général de viastore Systems France

Après une année 2018 favorable pour le groupe viastore, spécialiste en intralogistique et fournisseur international de systèmes complets de stockage automatisés et de centres de distribution, Jean-David Attal, directeur général de la filiale française évoque les spécificités de la société, ses projets en cours et sa vision d’avenir.

Publié le 7 janvier 2019 - 10h33
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viastore

Quel bilan faites-vous de 2018 ?
Nous sommes très satisfaits, nous avons réalisé une bonne année dans une conjoncture favorable. Nous avons enregistré un montant record de commandes d’environ 180 millions d’euros alors que l’activité habituelle du groupe était plutôt de 130 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous sommes récompensés pour notre stratégie claire avec un focus sur les métiers de l’industrie et de la logistique de production tandis que notre métier d’intégrateur porte ses fruits, nous permettant de nous différencier. Nous nous portons particulièrement bien en France où nous avons réalisé une croissance à quatre chiffres des commandes avec des projets remarquables qui sont en train de se finaliser. Nous sommes d’autre part passés de 22 collaborateurs à une petite trentaine cette année chez viastore France, et de 500 à 530 personnes au niveau mondial.

 

Vous avez noué de nombreux partenariat sur la partie logicielle en 2018. Est-ce une stratégie que vous comptez poursuivre ?
Exactement, notre groupe compte deux sociétés : une société de WMS qui s’appelle viastore Software et une société de systèmes qui s’appelle viastore Systems. On ne peut se contenter d'être une société de systèmes avec un département informatique pour concevoir des systèmes originaux et différenciants, il s'agit d’abord de maîtriser leur intelligence. Nous sommes aujourd’hui un des grands noms du logiciel de gestion d’entrepôt et, avec notre spécialisation dans les métiers de l’industrie, nous mettons actuellement en place des packages comprenant MES (manufacturing execution system) et WMS (warehouse management system) pour bénéficier de toute l’intelligence de pilotage d’un site industriel. Il s’agit d’une de nos orientations stratégiques qui a pris forme en 2018 avec un partenariat côté ERP avec la société proAlpha, un autre sur la mise en place de SAP avec la société Prismat et un dernier sur le MES en interface avec notre WMS avec l’entreprise MPDV.

 

À quoi ressemblera la logistique du futur selon vous ?
Lorsque l’on évoque la logistique en France, on pense généralement à la logistique de distribution, de stockage et de préparation de commandes, que je rapproche du traditionnel secteur tertiaire commerçant. Il s’agit aussi de prendre en considération le secteur primaire, c’est-à-dire la logistique dans l’agriculture et le secteur secondaire, dans l’industrie. Aujourd’hui, dans les zones industrielles, il n’y a pas toujours suffisamment de place pour construire des entrepôts conventionnels. La recentralisation du stockage et la compacification passe donc par des magasins automatisés à grande hauteur. Nous sommes ainsi en train d'en construire un pour la société d’emballage carton Ondulys à Saint-Quentin (02) qui va dépasser les 40 m de hauteur. Au niveau des usines, on peut également évoquer les milk-runs, (« tournées du laitier », Ndlr), un principe de collecte consistant pour l’opérateur à déposer les bacs en bords de ligne. Ces métiers sont en train d’évoluer rapidement, notamment dans le but de spécialiser les équipes sur des actions à valeur ajoutée. On est à la recherche d’opérations permettant de stocker et déstocker automatiquement les produits, tout en utilisant de petits véhicules autonomes amenés à réapprovisionner les bords de ligne. De premiers projets avec ce fonctionnement voient le jour et devraient se développer très rapidement en production. Du côté du secteur primaire, bien que cela paraisse presque impensable de parler de technologie de la logistique dans une ferme, on assiste cependant au développement des premières fermes verticales consistant à automatiser les processus du stockage, de convoyage et de fabrication de divers produits. Cela permet notamment de réduire l’utilisation des sols : au lieu de dizaines d’hectares de culture, on peut avoir une seule tour et laisser la nature protégée en évitant les pesticides et en utilisant 80 % d’eau en moins pour produire des légumes. Le vertical farming représente l’un des sujets d’avenir de la logistique.

 

Secteur primaire, secondaire, tertiaire : viastore Systems adresse un spectre assez large de domaines...
Tout à fait. Nous sommes un des rares acteurs à posséder une panoplie d’outils et de fonctionnalités logicielles pensées pour l’industrie. Nous intervenons à environ 50 % dans des sites industriels et à 50 % dans des sites logistiques. Nous commençons donc d'autre part à travailler aussi dans le secteur primaire. Nous nous positionnons également comme un intégrateur, nous n’avons pas qu’un produit standard que nous essayons de vendre. Notre société s’appuie sur des informaticiens, des automaticiens, des concepteurs de systèmes, et se montre capable d’aller chercher des technologies éventuellement différentes d’un projet à l’autre afin de trouver la plus adaptée pour nos clients.

 

viastore compte aujourd’hui sept filiales. De nouveaux développements sont-ils prévus à l’avenir ?
Pour le moment non, tout simplement parce que nous avons une telle croissance que nous avons d’abord à faire face aux commandes amenées par les différentes filiales. Aujourd’hui, nous nous concentrons là-dessus. Nous sommes d’autre part présents dans un certain nombre de pays par nos propres moyens ou avec des partenaires où nous n’avons pas de filiales. Cela suffit à notre bonheur aujourd’hui !

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