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et logistique

Portrait

Alain BUSSOD, dans les abysses de la vie

Alain Bussod, directeur business unit Europe-Solutions de Savoye, aime les profondeurs, celles des eaux du monde entier mais aussi celles de l’Homme. Plongeur passionné et observateur averti, il a su donner un sens positif à ses engagements et aux multiples projets qui jalonnent sa vie.

Publié le 19 septembre 2016 - 11h00
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Moins 20, moins 30, moins 40, moins 50… à mesure qu’il descend, Alain Bussod décompresse. Au propre comme au figuré. Élevé à la grande époque du commandant Cousteau et de la magie de ses explorations, il a choisi les eaux profondes comme passion et exutoire. « La plongée sous-marine est mon outil de compensation : je compense le stress du développement par la pression des profondeurs », entame-t-il. Élevé loin des plages et du bord de mer, plutôt entre le Jura et la Côte-d’Or (21), le directeur du développement de chez Savoye s’est pourtant pris tout jeune de passion pour les mystères de la plongée sous-marine. Fils d’un capitaine officiant dans les Eaux et Forêts, bien moins terrien que son père, Alain Bussod rêve d’exploration et de découvertes, avec mesure et prudence. Longtemps, il envisagera une carrière de plongeur formateur. Mais le jeune homme est raisonnable. Il entreprendra en parallèle de sa passion, des études en informatique industrielle à Dijon. Pas de plan de carrière ou d’ambition dévorante, juste une envie : celle de mener à bien des projets.

 

Il démarre chez Cermex en 1996, un ancien concurrent de Savoye. Mais rejoint deux ans plus tard l’entreprise dans laquelle il officie encore aujourd’hui. D’abord à la R&D, puis il fera ses preuves à grands coups de projets techniques, qui deviendront petit à petit commerciaux : « Ce qui me tient à coeur, c’est de faire les choses bien. Je n’avais pas de volonté particulière, je ne suis pas animé par les prises de pouvoir ou les grands discours. Tous les deux ans, de job en job, les années sont passées vite, je n’ai pas vraiment eu de questions à me poser ». Peu de questions, mais une évolution continue et des dossiers à travers le monde : Russie, Grèce, Allemagne… Il s’installera même pour quelques mois en Belgique germanophone. Femme et enfants le suivent. Le dernier n’a alors que trois mois. Son jeune âge, le temps maussade et la barrière de la langue n’auront pas raison de la motivation d’Alain et du soutien sans faille de sa femme. Car en parallèle de son évolution professionnelle, il a mené un autre projet, de plus grande envergure.

 

Son « premier projet », comme il le nomme, est celui de fonder une famille. « J’ai rencontré ma femme dans les années 90, dans le Sud, là même où je plongeais, elle m’a suivie en Bourgogne. Aujourd’hui, elle occupe une place de DRH dans l’une des filiales d’un groupe industriel international. » Le pari est risqué mais Alain Bussod est un homme de conquête. Celle-ci, sans doute la plus importante de sa vie, s’officialise en 2000 par un mariage mais aussi et surtout par la naissance de trois enfants, désormais âgés de 22, 18 et 16 ans. « Alain est un papa, presque poule, il s’occupe beaucoup de ses enfants, de leur éducation et de leurs projets », nous confesse à ce sujet son ami plongeur et viticulteur, Bertrand Ambroise. Alain Bussod lui, reste pudique sur le sujet, laissant tout juste échapper sa satisfaction d’avoir « donné la chance à ses enfants de vivre ce partage entre frères et soeurs », un partage que, lui fils unique, vit au quotidien avec ceux qui l'entourent, sur terre ou sous la mer. 

 

Fédérer à chaque palier

« Leader ». Ils sont nombreux à le caractériser ainsi. Ami, client, collègue, Alain Bussod fait l’unanimité sur sa capacité à manager mais aussi dans ses relations avec les autres, quels qu’ils soient. « Il a un relationnel très facile, une certaine diplomatie et beaucoup de charisme. De par sa profession déjà, mais aussi du fait de sa capacité intellectuelle, il peut discuter avec toutes sortes de personnes », analyse Bertrand Ambroise. Du « recul », une « vision », son collaborateur l'assure, Alain Bussod « arrive à percevoir et à ressentir ce que les gens pensent. Il aurait très bien pu exercer un poste au sein des ressources humaines. Il est observateur et très à l’écoute ». En chef de file attentif, il souhaite voir ses projets constructifs et cohérents, aimant donner du sens et parvenant à « donner l'orientation tout en sachant déléguer et responsabiliser ses collaborateurs », note ce même collègue. Des facultés également constatées par l'un de ses clients, directeur logistique d’une grande enseigne, à l'occasion d’un projet mené en étroite collaboration : « Alain est un grand professionnel, pédagogue et très respectueux des équipes et de leur façon de travailler. Il les laisse défendre leurs projets, avancer. Il n’est pas interventionniste sauf lorsque ces derniers ont besoin de lui, et là on ressent beaucoup de soutien. Plus qu’un chef d’équipe, Alain est un leader ». Un acteur-responsable pour qui la réussite n'est pas individuelle : « La conquête est quelque chose qui se fait en équipe. Il est important de fédérer les équipes et d’arriver ensemble au but que l’on s’était fixé, cela permet d’être plus fort. Il y a plus de satisfaction après un succès à plusieurs », admet-il.

 

Ainsi, à contrario de la plongée où la performance se joue en descente et souvent seul ; sur terre, l’homme a gravit les échelons en équipe, à la façon d’un conquérant : « Chez Savoye, nous luttons contre des géants, ce n'est pas tous les jours drôle mais cette énergie permet de garder la foi ! On vend un projet, une solution, on va chercher un nouveau client, tout cela avec conviction, énergie et engagement. Je suis un optimiste de nature, sinon j’aurais arrêté la vente », reconnaît-il avec humour. Cette philosophie de vie, il la met également au service des autres et de sa passion. S'il a préféré placer cette dernière entre parenthèses quelques années pour consacrer le temps nécessaire à sa femme et ses enfants – « un sacrifice normal », selon lui – aujourd’hui, il exerce comme formateur en plongée et s'adonne à de nouvelles techniques avec un goût du risque mesuré et une grande prudence pour ses partenaires. Transmettre, apprendre encore davantage, tels sont les maîtresmots de cet homme entier, « découvreur mais respectueux des règles, à qui l'on peut faire confiance de suite », comme le décrit son partenaire Bertrand. Et c’est d’ailleurs avec ce dernier qu’il aime s'adonner à un autre de ses hobbies : la dégustation de vin, toujours avec passion mais aussi modération, devisant sur une locution latine qu’ils partagent et vivent au quotidien. « Carpe Diem ».

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