media supply chain
et logistique

Interview

Simon Brichet, Directeur des opérations d'Armor Office Printing

Un exemple de mise en place d’économie circulaire avec le groupe Armor, spécialiste de la chimie des encres et des technologies d’impression. Simon Brichet, détaille l’offre de la société qui a choisi de fusionner produit et service.

Publié le 2 juillet 2015 - 20h12
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Pouvez-vous présenter Armor Office Printing et son activité tournée vers le développement durable ?  

L’entreprise Armor a été créée en 1922 et son activité Armor Office Printing (AOP) a évolué au fil des technologies pour aujourd’hui parfaitement maîtriser les trois technologies phares pour les consommables d’impression alternatifs aux marques d’imprimantes : le laser remanufacturé, le jet d’encre remanufacturé et le jet d’encre compatible neuf.

 

De quelle manière avez-vous mis en place votre circuit d’économie circulaire ?

Jusqu’à ce jour nous proposions à nos clients une offre produit laser remanufacturé et une offre logistique écologique via notre partenaire privilégié (Revialis) spécialisé dans la collecte et le traitement des cartouches usagées. En conjuguant produits et services nous proposons aujourd’hui une offre qui s’inscrit intégralement dans le schéma d’économie circulaire. La cartouche laser usagée est collectée, puis triée et selon son état soit elle redevient cartouche d’impression, soit elle est entièrement démantelée pour devenir matière première secondaire et se transformer en un nouveau produit. Un bilan matière est enfin remis à nos clients, utile pour leur rapport RSE. Nous leur garantissons ainsi que les cartouches collectées chez eux entament un nouveau cycle de vie.

 

Depuis quand Armor propose-t-il un tel service ?

Fin 2013, nous avons racheté la société Revialis, spécialisée dans la valorisation des consommables d’impression en fin de vie et déjà partenaire d’Armor depuis quelques années. Auparavant, nous proposions à nos clients les service d’un prestataire pour effectuer la collecte le démantèlement et le bilan matière ; aujourd’hui, nous fusionnons complétement les services pour proposer cette offre globale à partir de mai/ juin 2015 sous la marque OWA pour Our Way to Act.

 

En tant que directeur des opérations, je gère donc aussi la collecte et la reverse logistic qui comprend le transport de toutes nos activités dans toutes nos filiales mais aussi les approvisionnements et nos plateformes de distribution (à Nantes, au Maroc et en Pologne). Cette offre intègre toutes les composantes d’une entreprise : les usines, le marketing, le packaging et le service client qui doivent être coordonnées pour assurer notre offre globale d’économie circulaire.

 

Qu’est-ce qui a motivé cette décision de racheter Revialis, plutôt que de faire appel à un prestataire ?

Cela représente aujourd’hui l’essence de notre activité. Nous sommes membres de l’Institut de l’économie circulaire depuis sa création. Aujourd’hui nous avons voulu montrer que nous avions un service complétement différent de nos concurrents en l’intégrant dans notre activité et en le vendant directement dans l’offre, c’est-à-dire en ne séparant pas le produit du service dédié. Nous ne fabriquons pas de produits neufs. Nous ne voulons pas retirer des matières de base à la terre alors qu’il en existe déjà dans les déchetteries, les poubelles…

 

La reverse logistic est-elle un des maillons les plus compliqués à mettre en place dans le circuit d’économie circulaire ?

Cela n’est pas compliqué en soi car aujourd’hui nous avons des partenaires qui peuvent nous aider. Sur la région parisienne, nous avons notre propre transporteur capable de monter dans les bureaux récupérer la borne. En revanche sur le reste de la France, nous nous appuyons sur des spécialistes du transport et de messagerie ou encore nous établissons un partenariat avec nos distributeurs qui peuvent déjà collecter leurs propres clients utilisateurs.

 

Mais quel que soit le mode de collecte, nous allons maintenir un lien direct avec le client utilisateur afin de pouvoir lui offrir une parfaite tracabilité de ses cartouches usagées. Notre objectif est de nous développer sur cette nouvelle offre d’économie circulaire. C’est une orientation forte pour laquelle nous investissons beaucoup, aussi bien au niveau logistique, informatique, opérationel que marketing et commercial.

 

S’inscrire dans ce schéma d’économie circulaire demande donc des investissements, mais cela offre-t-il des avantages économiques ?

Le coût le plus important est celui de la collecte qui représente une part significative par rapport au coût du produit en lui-même. La reverse logistic proprement dite séparée du reste demeure une activité onéreuse mais elle est chez nous intégrée dans notre activité globale au sein d’un groupe fort et nous en faisons un levier de croissance et une véritable stratégie d’entreprise. L’intégration de l’activité Revialis à la nôtre nous a permis de mutualiser complétement nos transports avec des camions pleins systématiquement. Enfin, nous espérons que l’autoroute de la mer va être mise en place. Nous pourrions ainsi encore valoriser davantage notre bilan carbone auprès de nos clients en effectuant le transport de Nantes au Maroc en maritime.

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