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Gérer et piloter le risque : le grand défi de la chaîne logistique

Publié le 13 avril 2016

Externalisation et délocalisation, gestion des stocks en flux tendu, aléas climatiques, diversification des fournisseurs… Plus la chaîne logistique s’étend, plus elle se complexifie et plus les risques deviennent grands. Il suffit dès lors d’une rupture à un endroit stratégique de la chaîne pour que les conséquences fâcheuses se succèdent. Si un maillon de la chaîne saute, c’est toute la chaîne qui saute.

1. Politique de gestion des risques : De l'importance de la définir

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« Mieux vaut prévenir que guérir », répètent en choeur depuis toujours les grands-mères du monde entier en tendant à des enfants grimaçants une cuillère d’une étrange potion de leur préparation. Ce qui vaut pour la santé des bambins, vaut aussi pour la gestion logistique. D’autant qu’avec sa complexité actuelle, les facteurs de risques se sont multipliés. Une politique de gestion des risques, c’est alors une garantie de bonne santé.

Même si les risques sont aujourd’hui clairement pris en considération, certaines entreprises ne réalisent pas à quel point leur profil de risques a changé, pendant que d’autres ne parviennent toujours pas à envisager l’impensable dans leur pire scénario. Cet éternel optimisme et ce souci de ne dépenser qu’à condition que le retour sur investissement soit mesurable peut malheureusement mener à la catastrophe. Car, à la manière d’un contrat de prévoyance santé, la mise en place d’une politique de gestion des risques implique des dépenses et une vigilance qui n’ont pas d’effets visibles sur l’activité d’une entreprise en bonne santé. Une bonne politique de gestion est donc la garantie, en cas de rupture d’un maillon, que l’activité pourra perdurer sans dommage et sans conséquence majeure pour l’entreprise.

 

Les risques ? Quels risques ?

Aujourd’hui les possibilités de réduire le risque logistique sont nombreuses pour les entreprises, et ce, que l’intégralité de leur production soit gérée en interne ou sous-traitée tout ou partie. Reste à savoir identifier les risques qui pèsent sur la chaîne logistique de chaque entreprise et à mettre en place une gestion proactive de ces derniers. Selon l’étude Accenture « Global Operations Megatrends Study – Focus on Risk Management », trois principaux facteurs sont aujourd’hui clairement identifi és : la défaillance des systèmes d’information et de communication, la volatilité des coûts et des prix, et la mondialisation de l’économie. Ce que confirme d’ailleurs une autre étude menée par Generix Group qui indique à son tour que l’indisponibilité du système d’information est perçue comme le risque le plus impactant pour 46 % des responsables logistiques, tous secteurs confondus. Suivent la défaillance ponctuelle d’un fournisseur (37,6 %) et les pics de volumes imprévus (37,1 %). Les catastrophes naturelles (17 %), comme les inondations survenues en Thaïlande ou le tsunami qui a eu lieu au Japon en 2011, ne sont, en revanche, pas fréquemment citées.

 

La mondialisation multiplie les risques de rupture

Près de huit entreprises sur dix ont pleinement conscience de l’enjeu représenté par la gestion des risques. Un quart d’entre elles prévoit d’ailleurs d’augmenter les investissements qu’elles y consacrent d’au moins 20 % dans les deux années à venir et de se doter de moyens nécessaires pour gagner en visibilité et en prévisibilité. Mais ce qu’elles veulent avant tout c’est que ces investissements soient rentables. Les chaînes logistiques ont donc encore une fâcheuse tendance à rester rigides, même si leur gestion est bien mieux maîtrisée que par le passé. Et pourtant, nous vivons dans un monde où les grandes marques ne fabriquent plus vraiment leurs produits, mais assemblent des composants achetés aux quatre coins de la planète. Apple ne fait finalement que dessiner, développer et vendre son iPhone. Sa fabrication se fait ailleurs, à l’autre bout du monde, avec des composants sélectionnés auprès de fournisseurs qui changent au moindre défaut d’approvisionnement.

 

Il faut pouvoir créer le besoin, mais aussi et surtout répondre à une demande massive. Et avec des sites et des sous-traitants répartis partout dans le monde, les entreprises font face à des périls inédits. Cela va du risque politique aux cyber-attaques, en passant par la variabilité du taux de change, le terrorisme, les incendies, les coupures d’électricité, les pannes de réseau et équipements, les catastrophes naturelles, etc. Le champ est vaste et presque impossible à couvrir intégralement. Mais lorsque les choses tournent mal, la facture est lourde. Ralentissement des ventes, hausse des coûts, augmentation des stocks, c’est une réaction en chaîne comme l’indiquait Kevin B. Hendricks et Vinod R. Singhal (1) dans une de leur étude : « À l’instar d’une crise cardiaque qui interrompt la circulation sanguine, une rupture de la chaîne logistique interrompt le flux d’informations et de fournitures. Et comme une crise cardiaque, les effets sur la santé de l’entreprise sont durables. »

Focus

Note

(1) Kevin B. Hendricks et Vinod R. Singhal sont deux universitaires canadien et américain ayant publié plusieurs études sur les risques logistiques et les conséquences des ruptures de la supply chain dont « An Empirical Analysis of the Effect of Supply Chain Disruptions on Long-run Stock Price Performance and Equity Risk of the Firm ».

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