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L’essor du premier kilomètre : et si c’était Wing ?

Révolutionner le premier kilomètre de la chaîne logistique. C’est le pari auquel se livre Wing. En déchargeant les petits e-commerçants de la livraison, la start-up cherche à les libérer de leurs contraintes logistiques pour ne se consacrer qu’à leur cœur de métier.

Publié le 16 février 2017 - 09h30
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Il y a ceux qui sont obnubilés par la logistique du dernier kilomètre. Puis, à distance de ce tumulte, il y a Wing. Créée en octobre 2015 par le trio de copains Jean-Baptiste Maillant, Antoine Sentenac et Justin Brottes, Wing répond à autre enjeu de logistique urbaine : celui du premier kilomètre. « Concrètement, nous collectons les articles que nos clients ont vendus en ligne, nous les emballons dans nos ateliers et les expédions dans le monde entier, le tout à J-0 (le jour de la réception de la marchandise), détaille Antoine Sentenac, l’un des fondateurs de Wing. Et nous apportons notre savoir-faire sur l’emballage pour que le colis soit en lui seul un élément différenciant. » Collecter, emballer et expédier : un concept simple mais prometteur. Quelques mois après sa création, la solution de la start-up avait trouvé écho auprès de 100 sites e-commerce en France et lui avait permis d’expédier plus de 30 000 colis.

 

Ce premier succès n’est pas arrivé d’un claquement de doigt. Pour ces trois entrepreneurs, il a été le fruit d’une longue maturation d’idées à l’étranger. En effet, après avoir fourbi ses armes sur le marché du first mile logistics aux Etats-Unis, le trio regagne ses pénates avec un objectif affiché : proposer une alternative aux 90 % des sites e-commerce en France (sur un total de 200 000 sites, selon la Fevad) qui subissent de plein fouet le coût de la logistique. « Nous nous sommes rendus compte que les petites et moyennes entreprises d’e-commerce avaient une logistique coûteuse, non optimisée et qui de plus en plus les éloignaient des standards des e-leaders, rappelle Antoine Sentenac. L’idée est donc de leur permettre de bénéficier d’une logistique aussi optimisée que la logistique d’un Amazon sans avoir à en subir tous les coûts associés. »

 

Se concentrer sur d’autres activités

Pour optimiser les coûts, Wing propose une solution clé en main. Terminées les préparations de commande répétitives. Terminées les files d’attente à La Poste. Ici, l’efficacité du premier kilomètre se joue le derrière vissé sur sa chaise. Via un logiciel en mode SaaS confectionné par la start-up et interfacé avec des solutions e-commerce répandues (PrestaShop, Magento, Woocommerce, Shopify...), le client choisit son prestataire, affranchit son colis et programme sa livraison en une poignée de clics. Ne lui reste plus qu’à attendre l’arrivée du coursier pour récupérer ses produits. « Cela décharge nos clients de toutes les contraintes liées à la préparation des colis et au dépôt en bureau de poste, ajoute Antoine Sentenac. Ils peuvent se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée, comme la vente ou le marketing. »

 

Cette épine au pied en moins pour le client a un coût : entre 1,5 et 3 euros en fonction de la taille, du volume et de la fragilité du produit. Un service qui coûte moins cher qu’une logistique internalisée, selon le co-fondateur. « Nous ne facturons qu’un frais de service pour la collecte et l’emballage des produits de nos clients. À cela, il faut ajouter le coût du transport, que nous proposons à des tarifs négociés pour leur permettre d’économiser sur le transport. » Ces remises sur les tarifs ont été négociées avec la Poste, DHL et Chronopost.

 

Une deuxième levée de fonds en préparation

Un an et demi après sa création, ce business model a fait ses preuves. Si la start-up reste réservée sur son chiffre d’affaires, elle dresse une panoplie de chiffres convaincants : 250 clients, plus de 100 000 colis expédiés et 30 salariés, dont sept associés. Pas si mal pour une entreprise qui ne comptait que trois salariés à sa création. Aujourd’hui, l’équipe est répartie entre la France et le Royaume-Uni, où Wing a ouvert une filiale au mois de février 2016. Un développement à mettre sur le coup d’une première levée de fonds de 1,2 million d’euros, réalisée un mois avant. « Une deuxième levée de fonds beaucoup plus massive est à l’étude pour ouvrir de nouveaux pays et renforcer notre position de leader européen », avance Antoine Sentenac.

 

Difficile de confirmer si Wing est vraiment leader sur le vieux continent (l’entreprise joue des coudes avec Cubyn, une autre start-up française fondée en 2014). Mais il faut avouer que, contrairement à logistique du dernier kilomètre, peu d’entreprises livrent bataille sur la problématique du premier kilomètre. Un constat qui n’étonne pas Antoine Sentenac : « C’est une toute nouvelle vision de la logistique e-commerce, adaptée au monde et aux problématiques du moment. » Dans les couloirs de la start-up, on prétend même que « l’ère de l’engineering transport 2.0 a désormais débuté ». C’est peut-être finalement là que se trouve la clé du succès de la start-up : en humant l’air du temps.

Wing en quelques chiffres

- Année de création : 2015

- Plus de 250 clients

- 30 salariés, dont 7 associés

- Plus de 100 000 colis expédiés

- Levée de fonds de 1,2 million d'euros en 2016

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