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ba&sh s’engage dans Fret21 pour « aller plus loin dans la réduction des émissions » de sa supply chain

Soucieuse de la réduction de son impact environnemental, la marque de « prêt-à-porter haut de gamme » ba&sh consolide son engagement en matière d'écoresponsabilité en intégrant l'initiative gouvernementale Fret21. Pierre-Arnaud Grenade, CEO du détaillant, explique à Voxlog les aspects stratégiques de ses actions de décarbonation ainsi renforcées ou mises en place.

Publié le 12 septembre 2023 - 14h22
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 ba&sh | Entrepôt de la société à Louvres (95).

Conscient de son impact carbone, ba&sh s’est engagé fin août 2023 dans Fret21 pour « aller plus loin dans la réduction des émissions » de sa chaîne d’approvisionnement, de la traçabilité de ses produits à leur acheminement en magasins, présente son directeur général Pierre-Arnaud Grenade. Dès 2017, la marque de prêt-à-porter française – aujourd’hui forte d’une centaine d’enseignes en France, pour environ 320 dans le monde – entamait sa transition écologique par le biais de son « plan Blossom ». « Notre plan de transformation RSE, précise le CEO du détaillant. Il s’agit d’un programme que nous développons sur la totalité des maillons de la chaîne de valeur : matières, fournisseurs, nos propres opérations, ou encore la seconde vie de nos produits. » Une action que la marque entend dynamiser par son adhésion à Fret21, qui lui donnera un cadre tout en lui permettant de pousser plus loin l’identification de ses mesures de réduction sur le fret amont. « L’initiative Fret21 nous permet d’améliorer la qualité de la donnée car elle nous donne une granularité plus fine, nous poussant à mieux connaitre nos flux et à renforcer les relations avec nos transporteurs », complète Pierre-Arnaud Grenade.

 

Un bilan carbone en baisse

Une mission d’autant plus urgente pour ba&sh que quelques milliards de tonnes de CO2 pèsent annuellement sur le secteur du textile (1). Pour la marque, le travail de veille a commencé depuis le début des calculs de son impact carbone en 2021, avec des résultats déjà observés sur ses trois principaux postes d’impact :

• La matière première, pour laquelle ba&sh revendique 67 % de certification sur sa collection automne-hiver 2023 ;
• Le transport aérien, restreint de 10 % entre 2021 et 2022 ;
• Le recours aux énergies renouvelables dans ses entrepôts et ses boutiques, à l’origine de 77 % de la réduction des émissions de ba&sh sur les scopes 1 et 2.


« Nous avons constaté un effet combiné sur la baisse de nos impacts malgré l’extension de notre activité, mesure Pierre-Arnaud Grenade. Globalement, notre bilan carbone a baissé de 15 % entre 2021 et 2022, malgré 22 % de croissance. » Pour une baisse totale de 30 % de l’impact des produits de ba&sh à l’unité. Une performance conforme à l’intention de la marque de connaître une « "croissance durable", soit de parvenir à décorréler l’augmentation de notre activité de l’utilisation des ressources », explique le directeur général.

 

Relocalisation stratégique

Des engagements RSE et écoresponsables de ba&sh ont découlé une série de décisions et de mesures positives sur son impact carbone, et ce sur l’intégralité de sa chaîne d’approvisionnement. L’entreprise escompte notamment délocaliser 70 % de sa production en proche import, sur le bassin Euromed (3). Suffisamment pour en laisser la part nécessaire au ravitaillement de ses 40 enseignes aux États-Unis et de la cinquantaine située en Chine. « Les différents consommateurs manifestent actuellement une volonté générale, dans leurs pays respectifs, d’avoir des productions proches de leurs lieux d’achats, appuie le CEO du détaillant. En Amérique comme en Asie et, logiquement, en Europe. » Environ 220 magasins ba&sh situés sur le Vieux Continent, dont une centaine en France, justifient ainsi cette décision. « D’autant que nous pouvons faire appel à certains territoires qui disposent de savoir-faire spécifiques : le Maghreb maîtrise la confection des qualités viscose, la Turquie celle du denim, le travail du cuir en Italie, le coton et les chaussures au Portugal… »

 

Non seulement ce déménagement permettra un meilleur suivi de la production, une compréhension accrue des développements et surtout la décarbonation de ses transports, mais il améliorera dans le même temps la réactivité et les délais de livraison de ba&sh. Alors qu’un bateau partant de Chine livre son entrepôt principal à Louvres (95) en un mois et demi, un camion en provenance du Maroc ne prend que trois jours pour y parvenir. « Avoir cette meilleure réactivité nous permet d’avoir un TTM ["time to market", ndlr] plus court, et par conséquent de produire au plus près des besoins réels, complète Pierre-Arnaud Grenade. Nous produirions volontiers en France, mais très peu de produits y sont économiquement réalisables, sachant que nous n’avons pas les mêmes niveaux de tarifs que l’industrie du luxe. »

 

Mouvement général de sensibilisation

Une production hors de France ne signifie pas l’absence de mesures de garantie de la traçabilité des produits du fabricant de vêtements. Ceci d’autant plus que « nous avons noté une certaine évolution de la mentalité de notre clientèle : elle s’informe de mieux en mieux sur les problématiques sociales et environnementales du textile, sur lesquelles nous faisons donc en sorte de donner le maximum de transparence », défend le CEO. ba&sh matérialise ces engagements de différentes manières, notamment grâce à l’outil Fairly Made, permettant aux consommateurs de ses marques partenaires de vérifier la traçabilité et l’impact carbone des produits en vente, par le biais d’un QR code apposé dessus. Mais également au moyen d’un système de livraison standard gratuite, mis en place avec succès dans les pays d’Europe du Nord comme un pied-de-nez à la livraison express, infiniment plus comburivore. « Dans cette zone, 90 % de nos clients ont opté pour la livraison standard et privilégient par conséquent un transport plus lent dès lors que son impact carbone se réduit, se satisfait Pierre-Arnaud Grenade. C’est un très bon signe, qui va peu à peu nous motiver à encourager nos clients à renoncer, au fur et à mesure de l’évolution de leur sensibilité, à la livraison express. »

 

En termes de transport, la marque s’entoure de partenaires aptes à la soutenir dans ce mouvement de décarbonation de sa chaîne d’approvisionnement. Si ba&sh privilégie bien sûr les prestataires – transitaires pour les flux amont et majoritairement des expressistes sur la partie aval – avec les meilleurs délais, prix et qualités de service, ses prochains appels d’offres demanderont systématiquement aux candidats d’indiquer leurs politiques RSE. Un élément jugé indispensable dans son action et ses engagements. « Une telle transformation serait impossible sans nos partenaires car c’est un travail collectif, indique son dirigeant. Ils sont d’ailleurs très volontaires pour nous accompagner dans sa réalisation. »

 

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(1) Les chiffres diffèrent selon les méthodologies employées par les nombreux organismes et cabinets souhaitant calculer l'impact carbone du secteur textile ; WWF indique que le secteur serait responsable de 1,7 milliard de tonnes de CO2 par an dans son Rapport sur l’industrie de l’habillement et des textiles, lorsqu'une étude fine du cabinet de conseil en stratégie environnementale Quantis table plutôt sur 3,3 milliards. 

(2) Tandis que le scope 1 concerne les émissions directes de gaz à effet de serre (générées par la fabrication notamment), le scope 2 porte sur celles, indirectes, liées à la consommation d’énergie. Le scope 3 englobe quant à lui les émissions issues de sources n'appartenant pas ou non contrôlées par l'entreprise (transport de marchandises, déplacement des employés...).
(3) Regroupant les 27 pays membres de l’Union européenne et quatorze États du bassin méditerranéen, dont ceux du Maghreb et la Turquie.

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