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[Portrait] Margaux Arthuis, présidente de Stypers Consulting

Elle a longtemps marché seule, pourtant passionnée par la nature humaine. De la psychologie à la chasse de tête, Margaux Arthuis a donc tout naturellement fini par faire des ressources humaines son métier. Rencontre avec la présidente de Stypers Consulting.

Publié le 10 janvier 2024 - 14h00
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 Manuela Bonnet

Elle a le don de sonder l’âme des candidats qui passent la porte de son cabinet parisien. Au-delà de leurs compétences, Margaux Arthuis, chasseuse de tête et présidente du cabinet Stypers Consulting, cherche à connaître leurs aspirations et leurs besoins, consciente de l’impact que leur échange pourrait avoir sur leurs vies professionnelles. Comprendre l’autre anime la jeune femme depuis longtemps, en témoigne sa sœur de sept ans sa cadette : « Margaux est une sœur qui a toujours été très à l’écoute. Elle est dans le partage, dans la générosité au sens très large. » Enfant et adolescente assez solitaire, elle observe, préfère la compagnie des adultes et se retrouve très tôt confrontée à une réalité de la vie quelque peu difficile.

 

Issue d’un milieu très modeste, Margaux a très rapidement compris qu’elle pouvait avant tout compter sur elle pour s’en sortir. Au lycée, elle adore la philosophie et la littérature. Elle décide alors de s’orienter vers une faculté de psychologie à Nanterre. Après quelques stages en secteur fermé en psychiatrie, désabusée par le système et malgré ses relations avec les patients, elle décide de changer de voie. Entre temps, Margaux travaille et est finalement débauchée par un cabinet de chasseurs de tête, loin de son domaine d’études initial : « Franchement, j’étais nulle. Je n’ai recruté personne pendant huit mois. Mais j’ai beaucoup appris. J’arrivais en avance et lisais le journal. Je voulais saisir cette chance pour m’en sortir. Je me disais tout simplement qu’en arrivant plus tôt, je tomberais en premier sur le bon CV, laissé sur les banques de données. » Après cette première expérience, elle est finalement recrutée par un second cabinet. Mais l’univers dans lequel elle évolue ne lui convient pas. Six mois après, elle quitte son emploi et intègre le cabinet Stypers Consulting. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que cette rencontre va durablement bouleverser sa vie.

 

Fusion humaine

Claudine Stypers repère rapidement la combativité de sa nouvelle recrue. Margaux ne craint pas de commettre des erreurs et veut s’en sortir : « Dès que je me suis sentie bien dans le cabinet, je leur ai annoncé que je ne partirai plus jamais, que je ne rendrai plus les clés (rires) ; c’était devenu ma maison ! Je me suis attachée à Claudine, c’était fusionnel. Elle a une force incroyable, elle m’a emmenée partout, m’a fait découvrir tous ses clients et a détecté chez moi l’envie d’en faire plus. Elle a exploité mon moteur d’aller toujours plus loin », confie Margaux Arthuis. Le travail vient alors avant le reste. Celle qui se dit « parfaitement hermétique à la superficialité dans le rapport à l’autre », développe ainsi une très forte exigence dans la qualité de ses interactions. Un souci de la perfection qui fera la différence dans sa relation avec sa mentor mais aussi avec les clients du cabinet. Elle passe ainsi neuf années à apprendre sans relâche aux côtés de la fondatrice du cabinet avant de se sentir capable de prendre la suite : « Claudine a formalisé le rachat il y a cinq ans afin de s’assurer que je resterai. Les démarches ont été entamées il y a un an et demi. Finalement, cela m’aura pris 10 ans, mais mes succès m’ont aidé à prendre confiance en moi. Je n’ai pas grandi avec cette idée que tout est facile et qu’on a un filet de sécurité, Claudine m’a appris à me canaliser et à faire la paix avec mon histoire ».

 

Sans avoir l’impression d’avoir « accompli un exploit », Margaux Arthuis se dit aujourd’hui heureuse d’avoir atteint l’objectif qu’elle s’était fixé : « C’est une grande source de bonheur. Je me sens pleinement responsable et cela fait un bien fou d’être aux commandes de sa vie », confie-t-elle. Ainsi, pour que la chrysalide éclate dans les meilleures conditions possibles, plusieurs mois avant le passage de relais officiel, Margaux décide de se faire coacher afin de prendre en main son futur poste de présidente. Et surtout, depuis toutes ces années, elle n’avance plus seule. Margaux monte une équipe, à son image où chacun apporte son expertise : « Je cherche un émoustillement intellectuel qui permet de se challenger, d’avoir le coup d’avance que Claudine avait », souligne-t-elle.

 

Ainsi, à ses côtés, se tient Claudia Da Silva, son bras droit. Là encore, une histoire se noue entre deux femmes. Une belle rencontre, très différentes mais complémentaires, elles avancent désormais côte à côte : « Cela fait maintenant plus de deux ans que l’on travaille ensemble. Margaux m’a beaucoup inspirée lorsque j’ai intégré Stypers. Elle est déterminée, tenace et conserve néanmoins une grande part d’émotions. Elle a également beaucoup d’exigence avec elle-même et les autres mais n’en est pas moins empathique », soutient sa collaboratrice. Ensemble, elles portent de nouvelles ambitions pour le cabinet, « pas forcément de le faire grossir, mais plutôt d’aller prendre des risques sur d’autres types de profils, clients et secteurs. Je ne pense pas qu’il y ait véritablement de palier dans notre métier », soutient la présidente de Stypers Consulting. Mais surtout, il n’y pas de limites à la détermination de Margaux Arthuis : « La détermination a fait toute la différence dans son parcours », conclut Claudia Da Silva.

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