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Entrepôts

Des drones dans l'entrepôt ?

Publié le 1 juillet 2015

Impossible de le rater, le drone civil est un phénomène en pleine expansion de par ses nombreuses applications outdoor. Envois d’urgence, zones isolées, humanitaire, la logistique s’est déjà positionnée sur cet appareil grâce à sa polyvalence et travaille sur d’inédites utilisations indoor, notamment dans l’entrepôt. Explications.

1. Drone civil Un nouvel outil de travail

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Issu de l’univers militaire, le drone civil est aujourd’hui un phénomène en pleine expansion appelé à jouer un grand rôle grâce à sa souplesse et sa polyvalence. Plus ou moins léger et d’une autonomie variable, il peut voler dans un rayon allant d’une centaine de mètres à quelques kilomètres et se découvre de nombreuses applications aussi variées que l’énergie pétrolière, gazière, électrique, le transport de matériels et marchandises en tous lieux, le BTP, l’agriculture ou encore la photographie et vidéo professionnelles.

Le concept du drône au cœur de la supply chain fait rapidement son chemin. De nombreuses enseignes logistiques travaillent le sujet, bien que l’autonomie et la charge utile restent aujourd’hui encore très limitées. Leur utilisation pour des envois d’urgence, dans des lieux isolés, d’accès difficile ou dans un cadre humanitaire n’est plus de la sciencefiction puisque déjà testée notamment par la filière allemande de DHL entre le Vieux Continent et l’île de Juist en mer du Nord.

 

Amazon assure également en Inde une livraison par drone en moins de 30 minutes pour ses petits paquets via son programme « Prime Air ». Enfin, si Chronopost semble n’avoir aucun projet précis pour le moment, UPS examine aussi cette technologie : « La mise en place d’une règlementation appropriée reste complexe. Achever le processus réglementaire prendra du temps, plusieurs années. D’ici là, nous continuerons à examiner les usages potentiels de drones dans le cadre de l’entreprise », déclare la firme américaine.

 

Un brevet de drone inventoriste

En France, la société de distribution de colis GeoPost, filiale du groupe La Poste, a indiqué avoir expérimenté avec succès l’utilisation d’un drone pour la livraison de colis, en septembre 2014. De son côté, Hardis Group a dévoilé fin janvier la teneur d’un brevet de système embarqué sur un drone destiné à automatiser la réalisation des inventaires et des opérations de contrôles de stocks dans les entrepôts, afin de repérer et corriger les erreurs de stockage tout au long de l’année.

 

Si les drones attisent les plus fertiles imaginations pour des utilisations outdoor dans tous les secteurs, les usages indoor restent encore marginaux, mais pourraient ouvrir des perspectives inédites pour les logisticiens. « Les inventaires sont des phases coûteuses qui monopolisent des ressources matérielles avec la location de nacelles dédiées nécessitant des permis spéciaux, physiques et qui obligent l’interruption de l’activité, des arrêts qui peuvent varier de un à six jours selon la taille de l’entrepôt. L’idée est d’optimiser ces phases sur l’ensemble de ces périmètres, c’està- dire les ressources, le matériel et les temps d’immobilisation », explique Stéphane Cadenet, directeur de projet du département logistique Hardis Group.

 

Cette innovation comporte plusieurs volets : un dispositif qui permet au drone de se déplacer de manière autonome grâce à une cartographie intégrée de l’entrepôt et un plan de vol prédéterminé, couplé à un système capable d’identifier et de capturer, grâce à une caméra embarquée, les informations à traiter pour réaliser l’inventaire, d’associer l’image à sa position dans l’entrepôt et de la traduire automatiquement en 3D en emplacement de stockage. « L’objectif final est d’être capable de dire que telle palette, identifiée avec sa norme, se trouve dans telle allée, telle colonne et à tel emplacement dans mon dépôt », reprend Stéphane Cadenet.

 

Indépendant, le drone identifie lui-même les données pertinentes pour l’inventaire lorsque plusieurs étiquettes logistiques sont apposées sur une palette. Cette technologie embarquée traite enfin l’intégralité des formats de codes-barres du marché et les informations recueillies peuvent être exploitées par n’importe quel logiciel de gestion des entrepôts. Grâce cette innovation, un inventaire quotidien est désormais envisageable. Une solution qui offrira aux logisticiens une visibilité exacte des marchandises présentes dans l’entrepôt, et la possibilité d’identifier et corriger rapidement les erreurs de stockage.

Focus

Amazon livre par drone en Inde

Depuis octobre 2014, Amazon utilise des drones pour livrer les petites commandes de ses clients indiens en moins de 30 minutes, dans les régions de Bombay et du Bangalore, où sont déjà présents ses d’entrepôts.

Ses octocoptères, appareils comportant huit rotors, sont capables de voler à 80 km/h avec des colis pesant jusqu’à 2,6 kg. Du fait de la législation américaine et depuis la mise au point de la Federal Aviation Administration (FAA), qui a rappelé qu’il était interdit pour une société privée de faire voler des drones sur plusieurs kilomètres, la compagnie américaine de vente en ligne n’a pas eu d’autre choix que de se tourner vers de nouveaux horizons pour lancer son service Prime Air, et notamment l’Inde, qui ne dispose pas d’une telle législation dans le domaine, et où le géant de la vente ligne livre une guerre sans merci pour le leadership du marché face à la compagnie locale Flipkart. Pour les commandes plus volumineuses, Amazon continue en revanche de passer par des livreurs traditionnels et les services postaux. Du moins, jusqu’à ce que les drones capables de soulever des charges plus lourdes se démocratisent.

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