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En Seine-et-Marne, Viapost déploie une offre logistique complète

S’appuyant sur une expertise logistique mûrie au fil des années ainsi que sur des outils industriels efficaces, Viapost mène une stratégie de conquête du marché. Visites en Seine-et-Marne de son plus grand site de tri en France à Chelles, et d'un bâtiment récemment mis en place à Saint-Thibault-des-Vignes.

Publié le 28 mai 2019 - 09h15
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Viapost | Le trieur de Viapost sur le site de Chelles (77)

Malgré un chiffre d’affaires global de 580 millions d’euros en 2018 et un ensemble de 30 sites en France pour 2 500 collaborateurs, Viapost est longtemps restée discrète quant à la robustesse de son expertise logistique, acquise depuis plus de dix ans. Filiale du groupe La Poste, son actionnaire et principal client dont elle reste un des premiers sous-traitants, Viapost s’est donc récemment lancée dans une stratégie de conquête du marché autour de ses activités de prestation, s'adressant à un large spectre d’entreprises, des PME aux grands groupes, pour des solutions pensées sur mesure.

 

Trois grands axes d’activité

Une expertise qui se décline en trois axes. Tout d’abord : la logistique, avec un chiffre d’affaires de 285 millions d’euros l’an passé. Une activité sur laquelle Viapost est aujourd’hui en mesure de proposer une offre complète, aussi ex que in situ, pour du tri d’objets et de la préparation de commandes. « " Nous sommes en mesure de lancer des projets de plateformes, comprenant la gestion de l’immobilier jusqu’à la mise en place de machines de tri et d’assemblage avec un système informatique adapté ( via notre expertise sur le WMS Reflex d’Hardis). Tout cela, dans une approche multi-conditionnement, avec la capacité de nous adapter à beaucoup de produits différents  », explique Arnaud Saint-Guilhem, directeur général de Viapost. « La mécanisation est un sujet important : nous achetons nos propres machines ou pour le compte de tiers, et nous pouvons gérer intégralement l’ingénierie autour d’elles, avec la possibilité de monter et démonter des trieurs smart-and-move pour des activités ponctuelles. Nous avons actuellement 25 trieurs en service dans l'Hexagone, chez nous et chez des clients. Nous savons aussi réunir des ressources humaines pour du traitement manuel (déchargement, tri manuel intelligent). » Un développement réalisé principalement sur le BtoB mais aussi du côté du BtoC, principalement autour du colis en vrac, et qui concerne également la presse ou encore la distribution de caisses de vêtements pour certaines marques. « Nous faisons du business to retail avec de la préparation de commande pour magasin. Nous gérons par exemple la préparation pour les trois magasins franciliens du Paris Saint-Germain dans le cadre d’une activité de marchandising sportif », explique Arnaud Saint-Guilhem. Sur cette activité logistique, la filiale du groupe La Poste compte déjà 24 plateformes logistique sur le territoire français, sans compter les 13 équipes logistiques Viapost intégrées directement sur des sites de clients.

 

Du côté du transport, Viapost gère l’achat et la supervision du transport de marchandise. Quotidiennement, ce sont 5 000 camions qui sont affrétés par la société. Commissionnaire de transport, l’entreprise s’appuie sur un réseau de partenaires regroupant les grands groupes français (Mauffrey, Jacky Perrenot) mais aussi un encrage local fort. Avec huit implantations régionales pour le réseau transport, et des pôles d’affrètement pour cinq d’entre eux, cette activité est elle aussi en croissance, affichant un chiffre d’affaires de 292,4 millions d’euros.
Enfin, lancée l’année dernière, l’activité de maintenance se révèle très dynamique pour Viapost, avec déjà un million d’euros de chiffre d’affaires en douze mois. « Il y a aujourd’hui une pénurie de techniciens dans ce domaine en France. Or, avec une logistique mécanisée nécessitant d’être en permanence en activité comme la nôtre, dépendre de partenaires extérieurs ne suffisait plus. Nous avons donc pris la décision récemment de ré-internaliser notre expertise dans ce domaine », explique Arnaud Saint-Guilhem. Une expertise sur laquelle l’entreprise souhaite également capitaliser en proposant désormais à d’autres logisticiens des prestations de maintenance préventive, corrective et curative aussi bien à l’intervention qu’en implantation sur le site d’un client, avec une équipe de 25 techniciens.

 

Une activité mécanisée

D’une surface de 25 000 m², le site de Chelles (77) est le plus grand centre de tri de Viapost en France. Originellement dédié à la distribution de la presse, le site s’est ouvert au fil des années aux colis internationaux et aux courriers volumineux. Mais de sa première activité de presse, la plateforme a gardé une expertise sur la livraison express et le J+1, de plus en plus demandée à l’ensemble des logisticiens. Pour cela, Viapost s’appuie sur deux systèmes parallèles de tri mécanisés, capables chacun de traiter jusqu’à 20 000 objets par heures. Du côté des équipes, Viapost fonctionne sur un système 3/8, sept jours sur sept. « Cette année, nous avons recruté une centaine de collaborateurs. Nous avons ainsi atteint un total de 550 opérateurs permanents sur le site. Mais, lors des périodes de pic entre octobre et décembre, notre effectif peut atteindre 1 000 salariés, avec des collaborateurs supplémentaires en CDD ou intérim », précise Lysiane T’Sjoën, directrice du réseau logistique chez Viapost.

 

En entrée, on retrouve les deux typologies de produits traités : la presse, dans des palettes plastiques envoyées directement par les routeurs, puis des petits produits d’import, stockés dans des palettes aux normes IPC (International Post Corporation). « Ces produits nous viennent directement du centre de tri de Roissy du groupe La Poste, qui est le premier point d’entrée du territoire pour toutes les marchandises d’import. Là bas, les produits sont flashés pour être mis en séquence par ordre de priorité », explique Lysiane T’Sjoën. Arrivés à Chelles, ceux-ci passent par un portique RFID, afin de permettre leur suivi au moment du transit. Ils sont ensuite intégrés dans les deux systèmes de tri mécanisés. Pour cela, les contenants de produits sont retournées avec l’aide d’une machine conçue par l’entreprise française Manergo aux côtés de Viapost. « Les collaborateurs n’ont pas à plonger la main dans des bacs de produits pour aller les intégrer. Les contenants sont renversés par la machine puis amenés jusqu’à leur poste depuis celle-ci », détaille Lysiane T’Sjoën Ces produits sont ensuite traités sur des postes d’injection manuels, placés sur le côté du trieur mécanisé, où des opérateurs vont venir les prendre des colis et les mettre bien à plat, faisant ainsi un premier tri et mettant de côté les produits ne pouvant pas être traités par le système (objets ronds ou trop grands par exemple). Après quoi, un système de convoyeur va intégrer ces objets et plis dans le système mécanisé sur des petites surfaces individuelles (voir photos) avant de passer sous une arche OCR. Cet équipement va se charger de lire automatiquement les codes postaux de chaque produit afin de connaître leur destination. Équipé des technologies de capteurs de Sick, ce système permet de lire correctement 82 % des produits alors que la vitesse de convoyage est pourtant de plus de deux mètres par seconde. Le reste est traité manuellement dans une salle de vidéo-codage où les équipes de Viapost contrôlent et confirment manuellement le code postal des produits non lus par l’arche OCR. « Ce taux de lecture est très élevé, d’autant que les plis que nous recevons sont internationaux, avec des étiquettes très diverses. Et nous continuons à l’améliorer avec des systèmes d’apprentissage. Avec les envois internationaux, les formulaires apposés sur les plis et colis ne sont pas normés, ce qui peut rendre complexe la localisation de la donnée importante, telle que le code postal. Notre système peut donc détecter de nouveaux formats de formulaires afin de faciliter leur lecture par la suite », explique Lysiane T’Sjoën.

 

Après identification, les produits sont finalement déposés automatiquement dans des conteneurs dédiés à des destinations précises via le système mécanisé, avant d’être traités manuellement vers l’expédition. Le site de Chelles propose également du tri manuel, adressant les produits ne pouvant pas être intégrés dans le système mécanisé, soit 3 % des flux. Pour cela, des équipes d’opérateurs viennent contrôler les produits, identifiant eux même les codes postaux grâce à un système de commande vocal, avant de les placer dans les différents conteneurs placés le long de l'installation mécanisé". « L’outil a été développé avec notre DSI. Nous avons acheté du matériel proposé sur le marché puis avons configuré notre propre système vocal selon nos plans de tri. Avec ce dispositif, nous sommes passés d’une capacité de tri manuel de 80 à 180 objets par heure », précise Lysiane T’Sjoën.

 

À Saint-Thibault, un espace dédié aux petits paquets internationaux

Depuis Chelles, une partie est flux est ensuite redirigée vers la plateforme Viapost de Saint-Thibault-des-Vignes, également en Seine-et-Marne : les petits paquets internationaux. Dans cet autre entrepôt de 18 000 m², que Viapost loue depuis maintenant deux ans et demi, ces produits vont faire l'objet d'un second tri, beaucoup plus fin, avec lecture complète de l'adresse de destination. Une activité, là encore réalisée 24h/24, grâce à une organisation similaire à celle de Chelles, avec injection manuelle, lecture automatique (ou corrigée en vidéo-codage par les équipes de Viapost) puis répartition en convoyage dans différents bacs cartons. Après avoir été contrôlés par un système de scan chariot manuel, ces bacs cartons iront ensuite rejoindre tout un réseau de 1 250 PDC (les plateforme de préparation et de distribution du courrier de La Poste), dernière étape avant leur distribution finale. « Cette activité montre bien l'adaptabilité et la robustesse de notre système, que nous avons pu installer facilement sur cette plateforme avec des systèmes de trieurs mécanisés qui sont entièrement démontables », estime Lysiane T’Sjoën. Autre activité du site : celle du traitement de colis avec des marchandises nationales allant jusqu'à 25 kg, fonctionnant également avec du tri manuel par terminaux vocaux, grâce à des équipes présentes sur site principalement de 18h à 4h du matin. Au total, sur le centre de Saint-Thibault-des-Vignes, ce sont 173 opérateurs, encadrants et fonctions support qui sont présents jour après jour pour traiter chaque jour entre 20 000 et 150 000 colis nationaux et de 140 000 à 220 000 colis internationaux. En 2018, pas moins de six millions de colis sont ainsi passés par la plateforme.

Le site de Chelles en chiffres :

■ 25 000 m² de surface ;

■ 969 000 objets traités par jour ;

■ 900 collaborateurs sur le site ;

■ 2 systèmes de tri mécanisés ;

■ 131 millions de colis internationaux traités en 2018.

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