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La destruction créatrice au cœur des échanges du Gala du supply chain management 2017

Lors du Gala du supply chain management du 29 juin 2017, évènement parisien réunissant les membres et partenaires de l’Agora du supply chain management, l’intelligence artificielle et ses conséquences sur la place des femmes et des hommes dans la supply chain élargie a nourri les conversations.

Publié le 30 juin 2017 - 10h48
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Matthew Perget

Faut-il redouter l’intelligence artificielle dans les métiers de la supply chain ? C’est cette question que l’Agora du supply chain management, club français réunissant des responsables supply chain d’entreprises ainsi que des partenaires institutionnels et des médias du secteur, a choisi de mettre en avant lors de la dernière édition de son grand rendez-vous annuel, le Gala du supply chain management. Une table ronde animée par Martial You, rédacteur en chef du service économie de RTL, a réuni Nicolas Bouzou (économiste, essayiste et fondateur du cabinet d’études économiques et de conseil Asterès) avec des chefs d’entreprise pour échanger autour de la transformation numérique et de son impact sur l’humain, dans la logistique tout principalement.

 

Tous les participants se sont accordés à dire que la technologie effectue de tels bonds qu’il est très difficile de se projeter plusieurs années en avance. « Aujourd’hui, ce qui est en train de changer le monde, c’est la convergence des technologies NBIC, a introduit Nicolas Bouzou. N pour nanotechnologie, B pour biotechnologie, I pour informatique numérique, et C pour les sciences cognitives, ce que l’on appelle dans le langage courant l’intelligence artificielle. Ce qu’il faut bien avoir en tête, c’est que ces technologies vont vites et les entreprises qui les maîtrisent aussi. […] La convergence de ces technologies est en train de générer le plus grand mouvement de destruction créatrice depuis la fin du XVIIIe et du XIXe siècle, avec de nouvelles technologies, de nouvelles entreprises, de nouvelles façons de gérer la chaîne logistique qui dans dix ans ne ressembleront en rien à ce à quoi elles ressemblaient il y a cinq ou dix ans. Pensez à l’industrie avant et après l’électricité. Pensez à l’industrie et au transport avant et après le chemin de fer ou avant et après l’automobile. Nous sommes en train d’assister à cela et ce n’est ni bon ni mauvais. Dans tous les pays développés, nous avons une vision spontanément négative de ces évolutions. C’est très exactement l’inverse du XVIIIe et XIXe siècle, dans lesquels on pensait, à tort, que le progrès technologique fait le progrès économique, qui fait le progrès moral. Aujourd’hui, nous faisons le même type d’erreur mais à l’envers. »

 

Disparitions et créations

L’ensemble des participants de la table ronde ont rejoint Nicolas Bouzou sur le fait que les bonds technologiques sont tels qu’il est quasiment impossible de deviner ce à quoi ressemblera leur secteur dans une dizaine d’années, et qu'il n'est pas sain d'avoir une vision seulement pessimiste du progrès. La destruction créatrice, théorisée par l’économiste Schumpeter dans un livre paru pendant la Seconde guerre mondiale, poursuit et poursuivra son œuvre cyclique : l’innovation va générer de la croissance et créer des emplois, puis supprimer les fonctions obsolètes et pousser les gens à se réinventer pour sortir de la dépression et renouer avec la croissance et la création. Les intervenants en ont conclu que les métiers de la supply chain, en particulier ceux liés aux entrepôts logistiques, vont continuer de muter au profit de fonctions moins pénibles. De nombreuses personnes vont cependant devoir être formées et reclassées sous peine de se retrouver de côté sans bagage suffisant pour trouver un nouveau travail ni place dans les métiers qui auraient pu leur convenir. Une immense responsabilité pèse alors sur les épaules des responsables d’entreprise pour transformer leur organisation, suivre les avancées technologiques tout en accompagnant leurs collaborateurs dans la mutation.

 


Légende photo, de gauche à droite : Laurent Sabatucci, président fondateur d'EOL ; Nicolas Bouvet, managing director d'Accenture ; Jean-Christophe Machet, président du groupe FM Logistic ; Matthieu Lambeaux, président de St Mamet ; Nicolas Bouzou, économiste, essayiste et fondateur d'Asterès ; Martial You, rédacteur en chef du service économie de RTL. 

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