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Le secteur du transport et de la logistique est habitué aux soubresauts conjoncturels

Ellisphere, société d'intelligence économique, dévoile son rapport sur l'état de la filière Transport et Logistique. Il en ressort un secteur faisant preuve de vitalité, malgré de grandes difficultés et menaces.

Publié le 12 mai 2022 - 10h45
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Ellisphere

Ellisphere, spécialiste de l'information sur les entreprises, livre une étude économique sur le secteur transport et logistique. On y apprend que ce dernier représente, en mars 2022, 397 000 entreprises, soit 3,6% du nombre d’entreprises existantes en France métropolitaine, 5,1% des effectifs et 4,3% du chiffre d’affaires total. L'état de santé de ce secteur est bon, se distinguant par sa dynamique entrepreneuriale. En cinq ans, le nombre de sociétés œuvrant dans le transport et la logistique a été multiplié par deux, et on note 2,3 entreprises créées pour une disparue sur la période 2012-2021, une tendance principalement portée par la venue en masse de micro-entrepreneurs dans le transport, ainsi que par le boom des ventes sur Internet (e-commerce et restauration, ou pour le dire autrement, colis et repas à domicile).

 

Manque de conducteurs, dumping transfrontalier, hausse du carburant

Même si ces chiffres traduisent une bonne vitalité économique, Ellisphere ne peut occulter les deux dernières années qui ont été difficiles pour l'ensemble du secteur transport et logistique. Malgré les aides versées par l'Etat français, le nombre de défaillance d'entreprises a augmenté de 17% depuis à peu près un an, mettant en jeu l'avenir de 6 200 emplois. En plus des effets de la crise sanitaire du Covid-19, les transporteurs routiers sont confrontés au manque de conducteurs, au dumpings social et fiscal transfrontalier, et à la hausse des prix du carburant. « Annoncé le 16 mars dernier, le plan de résilience accorde au Transport Routier de Marchandises, 15 centimes de remise du carburant à la pompe (sur 4 mois), tout en espérant que les pétroliers fassent également un effort (accord de principe de TOTAL). Il est établi que la profession pourra également bénéficier d’un remboursement mensuel de la TICPE (auparavant trimestriel) ; mesures jugées insuffisantes par les professionnels du secteur… », lance Max Jammot, responsable du pôle d’études économiques chez Ellisphere.

 

175 millions d’euros injectés dans le fluvial

Le transport aérien connait aussi des difficultés. Rappelons qu'en 2020, la crise du Covid-19 a cloué au sol les avions. « Rien de probant dans les annonces gouvernementales concernant l’aérien, qui souffre non seulement de la hausse du carburant, au même titre que le maritime, ainsi que de la pénurie de matières premières comme le titane », ajoute Max Jammot. Les compagnies aériennes demeurent déficitaires et craignent les conséquences de la récente guerre en Ukraine.
Enfin, le transport maritime a vu ses prix grimper, avec une diminution du nombre de navires disponibles en circulation et des blocages de conteneurs dans un certain nombre de ports internationaux, notamment en Asie. Le transport fluvial, quant à lui, souffre d’un manque d’attractivité et d'un mauvais état des voies navigables, même si 175 millions d’euros ont été injecté pour aider ce moyen de transport.

 

Le secteur est habitué aux soubresauts conjoncturels

Malgré les points négatifs, Alain Luminel, responsable du pôle d’analyse financière chez Ellisphere, reste optimiste : « Transports & logistique est un secteur régulièrement habitué aux soubresauts conjoncturels. La lecture des dernières fluctuations donne déjà le vertige. [...] Néanmoins, n’oublions pas l’essentiel, la digitalisation, la collaboration et la capacité d’adaptation de ce secteur sont à montrer en exemple. D’ailleurs, "seules" 23 800 entreprises du secteur ont bénéficié d’un Prêt Garanti par l’Etat (PGE), un faible pourcentage (3,41 % de la population) bien en deçà des autres activités de notre économie. L’accélération du chiffre d’affaires du secteur Transports & logistique constaté sur le 2ème semestre 2021 a augmenté la génération de cash-flow. Le plan de résilience a quant à lui été plutôt bien accueilli par les organisations professionnelles et devrait servir d’amortisseur pour les entreprises les plus vulnérables. Les enjeux ne manquent pas. La filière logistique plus concentrée et portée par des acteurs de taille importante représente 10% du PIB en France et près de 2 millions d’emplois. Les grands groupes français s’inscrivent aujourd’hui dans une stratégie nationale, la finalité étant d’utiliser la logistique comme levier de transformation des politiques industrielles et de transition énergétique ».


Le poids de chaque sous-secteurs du transport et de la logistique

Dans l'Hexagone, le transport terrestre représente 96,3 % des entreprises, 71,3 % des effectifs et 52,2 % du chiffre d’affaires total du secteur transports & logistique. L'entreposage et stockage représente 2,3% des entreprises, 19,1% des effectifs et 28,8% du chiffre d’affaires cumulé. Le transport Aérien et spatial représente seulement 0,6% des entreprises, 7,4% des effectifs et du chiffre d’affaires cumulé. Le transport par eaux ne représente que 0,9% des entités pour 2,2% des postes salariés et 11,6% du chiffre d’affaires du secteur. CMA-CGM, un acteur de taille, domine ce milieu maritime.

 

 

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