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À Paris, Urb-it déploie sa cyclo-logistique au cœur d’un Îlot Fertile

Dans le nord-est de Paris, la start-up de livraison décarbonée Urb-it s’est installée depuis le début de l’année dans une zone logistique au cœur du nouveau quartier Îlot Fertile. Un espace de près de 1 000 m² qui permet d’organiser des tournées en vélo cargo dans la capitale et sa proche banlieue.

Publié le 17 novembre 2022 - 09h00
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C’est un petit espace urbain, au bord des rails du RER E et des TGV partant de la gare de l’Est. Quelques 1 000 m² qui viennent trouver leur place au cœur du nouveau quartier Îlot Fertile, dans le 19e arrondissement de Paris. Construit par Linkcity, celui-ci a été pensé dans le cadre des appels à projet Réinventer Paris en 2015 pour être un quartier zéro carbone et piétonnier. On y trouve donc bureaux, logements, espaces sportifs, hôtels, mais aussi une base logistique ouverte en février dernier et occupée par la start-up Urb-it pour des livraisons décarbonées à Paris. Créée en 2014, cette entreprise suédoise se spécialise dans la distribution urbaine dans les grandes métropoles européennes, avec un marché de prédilection en France. « Nous opérons une centaine de tournées au quotidien, à Paris, Lyon, Strasbourg et Bordeaux », explique Stéphane Toutin, directeur général d’Urb-it France. Depuis ses huit installations en France, l'entreprise se spécialise intégralement dans la cyclo-logistique pour la livraison du dernier kilomètre dans une optique BtoC. Avec des vélos électriques bi ou triporteurs, sa centaine de collaborateurs livrent 10 000 colis par an. Le tout pour un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros environ dans l’Hexagone.

 

Optimiser les tournées

Si le site d’Îlot Fertile n’est pas le premier pour Urb-it à Paris (avec déjà quatre autres sites, également dans le sud de Paris, dans le 12e et le 15e arrondissement notamment), il est cependant le plus important en termes de flux et de dimensions, avec 800 m² d’espaces de préparation logistique et 150 m² de bureaux. Un local que la foncière Segro loue à la jeune entreprise sur un bail 3-6-9. Permettant un accès aux véhicules allant jusqu’à 19 tonnes grâce à une cour intérieure, et à la proximité des accès routiers (le périphérique est à quelques centaines de mètres), le site reçoit quotidiennement des livraisons de colis venus de ses différents clients : des marketplaces, des e-commerçants (pure players ou acteurs omnicanaux) ainsi que des transporteurs comme DHL. Une fois réceptionnés, les colis sont scannés et triés par les opérateurs d’Urb-it. Commence alors un travail d’organisation des tournées pour optimiser les trajets et avoir un remplissage maximal des vélo-cargos. Une tâche complexe, avec de nombreuses contraintes à prendre à compte (créneaux de rendez-vous pour certaines livraisons par exemple), que l'entreprise mène avec ses équipes opérationnelles, épaulées par l’outil digital dédié FarEye. Avec une promesse : une livraison dans la journée. Certains donneurs d’ordres peuvent également directement transmettre à Urb-it un plan de tournées en amont.

 

Ensuite, chaque livreur charge son véhicule (avec une capacité maximale de 100 kg) avant de partir pour des tournées qui peuvent faire entre 20 et 50 km, passant essentiellement chez des particuliers (95 % des livraisons), avec des créneaux entre 8h et 21h30. Le rayon d’action est d’environ huit kilomètres, dans le nord de Paris et sa proche banlieue. « Nous faisons un peu de livraisons en consignes, et nous espérons aller prochainement vers les points relais aussi », indique Stéphane Toutin. Avec ses vélos électriques propres (propriété d’Urb-it), l’entreprise peut viser un coût relativement comparable à celui d'acteurs proposant de la livraison classique carbonée, avec un taux de service de plus de 95 %.

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Des salariés formés à un métier physique

Évidemment, cette logistique ne fonctionne que grâce à ses équipes, et c’est une trentaine de personnes qui travaillent dans ce nouveau site. « Quand on pense livraison, on pense souvent précarisation et uberisation. Mais nous avons choisi de ne pas suivre ce modèle. 75 % des gens qui travaillent ici sont nos salariés, en CDI. Les autres viennent de partenaires sous-traitants transporteurs, mais sont également salariés. Nous avons une certification RSE appelée B Corp, qui souligne les impacts environnementaux, mais aussi sociaux de nos activités et c’est un élément clé pour nous », insiste Stéphane Toutin. Cependant, ce type de métier, relativement physique malgré l’assistance électrique des vélos, connaît un fort turn-over, obligeant Urb-it à poursuivre continuellement ses recrutements et ses efforts de formation. « Quand un profil débute chez nous, il suit d’abord deux jours de formation théorique avant de partir en tournée avec un livreur expérimenté, afin d'apprendre sur le terrain. Un vélo-cargo ne se pilote pas comme un vélo standard, et il y a un coup à prendre ! Ensuite, nous les envoyons sur des tournées réduites, parfois accompagnés, pour voir si de bonnes habitudes ont bien été prises », explique Stéphane Toutin, sans pour autant cacher que seuls 30 à 50 % des profils qui postulent sont finalement retenus ensuite pour travailler. « C’est un axe d’amélioration sur lequel nous continuons de travailler. Nous souhaitons aussi aller vers l’insertion sociale. Nous échangeons avec des associations et organismes comme Carton Plein ou La Maison du Coursier sur ces sujets ». Le tout sans oublier la sécurité, avec un port du casque obligatoire et des consignes bien précises pour éviter au maximum les accidents dans l'espace urbain, même si les vélos opérés par Urb-it ont la possibilité de rouler sur les nombreuses pistes cyclables parisiennes.

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