media supply chain
et logistique

Transversal

Prestation et externalisation : les ingrédients de la logistique de Michel et Augustin

En 12 ans d’existence, Michel et Augustin a connu une croissance fulgurante. Présents dans une vingtaine de pays avec 115 références uniques, les « trublions du goût » ont opté pour une logistique prestée tout en gardant le contrôle sur les fournisseurs et les transports pour garantir la bonne tenue de leurs produits secs et frais.

Publié le 28 novembre 2016 - 09h30
A_1
© Michel et Augustin

La marque française Michel et Augustin, fondée en 2004 par Augustin Paluel-Marmont et Michel de Rovira, a réussi à s’établir confortablement dans les rayons de nombreux supermarchés, sandwicheries et cafés. Positionnée sur une gamme de prix élevée par rapport à des produits alimentaires industriels secs ou frais de même catégorie (biscuits sucrés et salés, jus de fruits, yaourts et desserts frais), la PME mise sur une image de marque mêlant humour et proximité. Elle utilise des produits contenant des « ingrédients de qualité plus onéreux que des ingrédients de moins bonne qualité », comme précisé sur son site internet, pour tenter de se démarquer.

 

Ses recettes sont élaborées pour l’essentiel dans sa « Bananeraie », son siège social situé depuis 2009 à Boulogne-Billancourt (92). Dès lors qu’un nouveau produit prend vie, les équipes de Michel et Augustin soumettent leur recette à l’une de ses 15 usines sous-traitantes en Europe, en fonction de ses capacités de production, de la recette et des fournisseurs de l’usine capables de leur procurer les bons ingrédients. « Nous travaillons avec onze usines en France et quatre à l’étranger, au Portugal, en Espagne, aux Pays-Bas et en Italie, détaille Thibaut Creux, responsable de la logistique des produits secs de Michel et Augustin. Pour le cas de l’Espagne par exemple, nous avons choisi d’y aller pour les jus, notamment pour les citronnades car les citrons de Murcie sont d’une qualité supérieure. » Les quatre usines situées à l’étranger produisent à peu près 10 % du volume total des commandes passées par Michel et Augustin.

 

Sous-traitance globale

Dès lors que les produits de la marque sortent des usines, ils sont acheminés en fonction de leur type au sein de deux entrepôts : l’un situé à Ormes (45) pour stocker les produits secs et l’autre, réfrigéré, à Villeroy (89), juste à côté de Sens, pour le frais. « Pourquoi les avons-nous mis là ? Parce que c’est à peu près à équidistance de toutes les régions de la France, poursuit Thibaut Creux. Nous pouvons aussi bien livrer le Nord que le Sud sans faire exploser nos coûts logistiques. Ces entrepôts réceptionnent la marchandise des usines, la stockent pour nous, la préparent et l’expédient. Les entrepôts et les usines n’appartiennent pas à Michel et Augustin. Nous travaillons avec des prestataires. » Les différentes usines auxquelles l’entreprise fait appel produisent également pour le compte d’autres enseignes de l’agroalimentaire et de la grande distribution (marques de distributeur) ou pour leurs propres marques.

 

De même, la PME confie l’acheminement de ses marchandises aux transporteurs partenaires de ses deux prestataires logistiques – Mutual Logistics à Ormes pour le sec et Iris Logistique à Villeroy pour le frais – ou aux flottes de camions en propre des entrepôts. Elle s’assure du bon déroulement du fret, entièrement réalisé par voie routière, depuis son bureau parisien. La marque y reçoit environ 150 commandes par jour de la part de ses différents clients et assure, via ses prestataires, un taux de service élevé. « Sur les produits secs, notre indicateur de taux de service, soit le nombre de cartons expédiés par rapport au nombre de cartons commandés, est de 99,5 % », précise le responsable logistique en charge de ces produits.

 

L’aventure américaine

Cela fait bientôt deux ans que Michel et Augustin se sont lancés à la conquête du tout-puissant marché agroalimentaire américain. En janvier 2015, Antoine Chauvel, le responsable export de la société, est parti s’installer à New York et a posé quelques mois plus tard les fondations de la « Banana Farm », leur siège social outre-Atlantique situé à Brooklyn. Rejoint en août 2015 par le cofondateur Augustin Paluel-Marmont, Antoine Chauvel a rapidement développé la nouvelle filiale appelée Michel et Augustin Inc. Les produits proposés sur le marché américain proviennent toujours des usines françaises et sont transportés par camion jusqu’au Havre puis naviguent en direction du port Élizabeth, dans le New Jersey. Ils sont ensuite acheminés dans un entrepôt situé dans la banlieue new-yorkaise.

 

Thibaut Creux relate l’évolution du processus d’expédition des marchandises Michel et Augustin entre la France et New York : « Pour les États-Unis, nous passions au début par groupage. Antoine nous commandait une palette pour chaque produit. Nous n’avions alors que six produits différents, donc six palettes que nous ne pouvions pas mettre seules dans un conteneur. Les camions faisaient Orléans – Le Havre et nous mutualisions le conteneur avec d’autres marques. Comme il y a eu pas mal de croissance, nous arrivons désormais à faire du conteneur complet, du 40 pieds réfrigéré pour conserver une bonne température et avoir la meilleure qualité sur les produits avec du chocolat notamment. Un camion du prestataire vient le chercher à Orléans, le tracte jusqu’au Havre et le pose devant le quai d’expédition. »

 

Michel et Augustin Inc. ne commande que des produits secs à la maison-mère française, la Food and Drug Administration (FDA) adoptant une règlementation contraignante quant à l’import de produits laitiers de grade A (laits, crèmes, yaourts…) sur son territoire. Environ 25 produits – identiques à ceux commercialisés en France, mais avec un emballage et une appellation différents – Michel et Augustin circulent aux États-Unis. Selon Thibaut Creux, la filiale américaine devrait réaliser près de deux millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016.

La logistique de Michel et Augustin en chiffres

■ 15 usines sous-traitantes (dont 11 en France) : 7 pour les produits frais, 1 pour les jus et 7 pour les produits secs ;

■ 2 prestataires logistiques : Mutual Logistics depuis 2008 (avec le rachat de Logismark en 2015) et Iris Logistique depuis 2009 ;

■ 150 commandes clients par jour ;

■ 8 200 colis préparés et expédiés par jour par Iris Logistique et 3 000 par Mutual Logistics.

CHAQUE JOUR
RECEVEZ LES ACTUALITÉS
DE NOTRE SECTEUR
INSCRIVEZ-VOUS
À LA NEWSLETTER
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !