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Concurrence, investissements, modernisation du réseau... à la SNCF, Jean Castex a du pain sur la planche

La nomination de Jean Castex à la tête de la SNCF vient d’être officialisée, dans un décret publié le 30 octobre 2025 au Journal officiel. À compter du 3 novembre prochain, l’actuel PDG de la RATP changera de casquette et héritera de nombreux dossiers stratégiques relatifs à la compétitivité du secteur ferroviaire français.

Publié le 30 octobre 2025 - 12h12
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 Florian DAVID via Wikimedia CommonsCC BY-SA 4.0

Après une attente à quai sans véritable suspens, le changement de voie est désormais acté. Dans un décret signé le 29 octobre 2025 et publié le lendemain au Journal officiel, Jean Castex a été nommé PDG de la SNCF. À compter du 3 novembre prochain, le futur ex-patron de la RATP prendra sa nouvelle casquette pour un mandat de quatre ans. Pour rappel, sa nomination avait été proposée par Emmanuel Macron le 26 septembre 2025, avant d’être votée par le Parlement (à une très large majorité favorable) le 22 octobre², puis entérinée le 29 octobre en conseil des ministres³.


Succédant à Jean-Pierre Farandou, président de l'entreprise ferroviaire publique française depuis le 1er novembre 2019, Jean Castex aura de nombreux dossiers stratégiques à sa charge. Outre l’amélioration de la qualité de service pour les voyageurs, le nouveau chef des cheminots pilotera l’épineux sujet de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire français.

 

Plus d'un quart du chiffre d'affaires du groupe SNCF réalisé par Geodis

En matière de fret, le haut fonctionnaire devra notamment veiller au développement de Geodis, mastodonte international de la logistique et du transport ayant réalisé 11,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024⁴, soit plus de 26 % des 43,4 milliards d’euros enregistrés l’année dernière par le groupe SNCF⁵. Présidé par Marie-Christine Lombard, le logisticien (détenu à 100 % par l'entreprise ferroviaire publique française via SNCF Participations), présent dans 166 pays, compte près de 50 000 salariés dans le monde.

 

Des parts de marché à reconquérir 

Depuis le 1er janvier 2021, la SNCF dispose également d’une entité exclusivement dédiée au fret et à la logistique ferroviaire nommée Rail Logistics Europe. Outre les sociétés Captrain France, Naviland Cargo, Ecorail Transport et Normandie Rail Services⁶, cette branche comprend également, depuis le 1er janvier 2025 (et par la suite d’un plan de « discontinuité économique » négocié avec la Commission européenne), deux sociétés issues de la transformation de Fret SNCF : Hexafret pour le fret ferroviaire en France et Technis pour la maintenance du matériel.


En 2024, la part de marché totale du groupe SNCF dans le transport de marchandises en France a diminué de 8 points par rapport à 2023, en passant à 61 %, comme l’expose l’Autorité de régulation des transports dans son bilan du Marché français du transport ferroviaire 2024⁶. « Dans ce contexte, trois entreprises ferroviaires se distinguent en 2024 par de fortes augmentations de leur trafic, en volumes et parts de marché : celles-ci ont ainsi augmenté de +5,6 points pour DB Cargo France, 1,6 point pour Lineas France et 1,1 point pour Regiorail France », précise l’autorité publique indépendante dans son rapport.

 

La modernisation du réseau, un « enjeu fondamental »

Autre sujet d’ampleur, que Jean Castex a particulièrement souligné lors de son audition du 15 octobre devant la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable⁷ : la modernisation du réseau. « Je rappelle – même si les sénateurs le savent parfaitement – que la France se distingue, au sein de l'Europe, par un État qui intervient très peu dans le financement des infrastructures ferroviaires, entame-t-il. Cela explique en grande partie le niveau beaucoup plus élevé des péages ferroviaires dans notre pays. Les chiffres sont éloquents : nous avons traversé, entre les années 1970 et 2010, ce que j'appelle les “trente piteuses” du sous-investissement. En 1991, les dépenses publiques consacrées aux infrastructures de transport représentaient 1,2 % du PIB ; elles ne sont plus que de 0,8 % en 2023. Autrement dit, il y a des domaines où la France dépense davantage que ses voisins européens, mais certainement pas celui des infrastructures de transport ferroviaire. Il faudra donc mobiliser les moyens nécessaires, car, encore une fois, si nous ne réglons pas ce problème, tout le reste se dégradera. C'est là l'enjeu fondamental. »

 

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¹ Décret du 29 octobre 2025 portant nomination du président-directeur général de la société nationale SNCF - M. CASTEX (Jean), Légifrance, 30 octobre 2025
² Avis du Parlement sur la nomination proposée par le Président de la République de M. Jean Castex aux fonctions de président-directeur général de la SNCF, Assemblée nationale, 22 octobre 2025
³ Nomination de Jean Castex en qualité de Président-directeur général de la SNCF, ecologie.gouv.fr, 29 octobre 2025
GEODIS publie son rapport d’activité et de durabilité 2024, Geodis, 2025
Le groupe SNCF lance son 1er emprunt vert de marché monétaire non garanti, Groupe SNCF, 24 juin 2025
Marché français du transport ferroviaire 2024, Autorité de régulation des transports, juin 2025
⁷ Présidence de la SNCF : audition du candidat Jean Castex, Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, 15 octobre 2025

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