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Evolis veut réhabiliter une industrie française en mouvement

L'organisation professionnelle des biens d'équipements et solutions industrielles entend redorer l'image de son secteur d'activité, insistant sur sa modernité et sa capacité à relever les défis de la décarbonation et de la digitalisation.

Publié le 2 décembre 2022 - 14h00
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Voxlog | Alexandre Guillaume (MS), Jean-Claude Fayat et Olivier Dario (Evolis).

« Nous voulons être une nouvelle organisation professionnelle et pas seulement la fusion de trois syndicats », introduisait Jean-Claude Fayat, en ouverture de la conférence annuelle d’Evolis, dont il est le président. Née de la fusion entre trois entités (Cisma, Symop, et Profluid) et destinée à fédérer les acteurs issus des biens d’équipement et des machines pour la production industrielle. Le président d’Evolis le martèle, l’organisation professionnelle souhaite avant tout « réhabiliter une industrie française en mouvement, capable de se projeter pour les jeunes générations ». Plus globalement, Evolis entend intégrer et inspirer l’ensemble des membres de l’entreprise et non pas seulement leur direction.

 

Faire changer l'image du secteur

Des enjeux systémiques que l’organisation professionnelle, représentant 600 entreprises adhérentes et 82 000 emplois en France, entend relever en les « saisissant à bras le corps ». Il s’agit pour Evolis de contribuer à ce que les fabricants de biens d’équipements et solutions industrielles soient perçus comme des acteurs clés dans la transition sociale, environnementale et sociétale. Cela signifie également pour Evolis de contribuer à faire changer l’image de son secteur, en montrant qu’il peut contribuer à la compétitivité de l’industrie française à travers la modernisation, la digitalisation et la décarbonation de l’outil de production dans les principales filières industrielles. « Nous pensons que nous devons nous moderniser, réhabiliter notre secteur et la réponse est technologique », estime Jean-Claude Fayat. Était venu témoigner des défis du secteur, Alexandre Guillaume, président de MS, entreprise spécialisée dans les solutions et services en matière de préservation de l'eau et valorisation des sables, intervenant dans l'industrie minérale, les travaux souterrains, le recyclage et le traitement d'eau. « L’innovation seule ne suffira pas. Nous devons réinventer un chemin qui va impliquer tout le monde, avec la conviction d'une audace collective », commentait-il.


Evolis tenait par ailleurs à rappeler que la France connaît un déficit commercial de 100 milliards d’euros et compte deux fois moins d’ETI que l’Allemagne. « Nous souffrons d’une image usée qui est fausse, car la plupart de nos ateliers et nos usines sont modernes, observe Jean-Claude Fayat. Pour réhabiliter l’industrie, il faut investir et soutenir le développement d’innovations durables et digitales ». Une réhabilitation qui doit aussi permettre de pallier les difficultés de recrutement, la Dares (direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) prévoyant 53 265 postes vacants dans le secteur de l’industrie, au 3e trimestre 2022). Pourtant, cette filière, « maillon indispensable de la chaîne de valeur de l’industrie hexagonale », peut être vecteur d’ascension sociale, rappelle le président d’Evolis, enjoignant à montrer que « l’industrie, c’est le passé, le présent, mais aussi le futur ».

 

 Entre +5 et +9 % pour l’ensemble des secteurs Evolis attendus en 2023

Niveau investissements, Evolis a été « un acteur clé » en 2020 de l’entrée en vigueur de la subvention « industrie du futur » dans le cadre du plan France Relance, rappelait Olivier Dario, délégué général d’Evolis : « Nous avons été écoutés par le gouvernement, les guichets ont été ouverts et ont été dépensés extrêmement vite ». 360 millions de crédits budgétaires ont été consommés en deux mois alors que l’enveloppe était prévue pour deux ans, puis 175 millions en cinq jours alors que l’enveloppe était prévue pour deux mois. « Nous voyons la capacité d’innovation de nos adhérents, ils essaient de trouver des solutions, mais ces dernières vont devoir être aidée par l’État. Cet investissement productif est un combat qu’Evolis va porter pour qu’il puisse y avoir des aides. Les problèmes ne manquent, mais nos adhérents les affrontent avec résilience et les carnets de commandes sont pleins ».

 

Le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros dont 11 milliards à l’export en 2021 (soit 65 % du CA réalisés à l’export). Evolis indique par ailleurs que la conjoncture des secteurs la concernant est restée favorable au cours du premier semestre 2022. Si les chefs d’entreprise des secteurs clients de l’organisation professionnelle, interrogés en avril 2022, se montraient moins optimistes qu’en 2021 sur les perspectives d’évolution de l’investissement, l’industrie automobile ainsi que la fabrication d’autres matériels de transport prévoient une augmentation de leurs dépenses d’investissement, suite à une année 2021 encore bien impactée par les effets de la crise sanitaire. Et la croissance devrait être de l’ordre de 5 à 8 % du chiffre d’affaires pour l’ensemble des secteurs, avec une hausse des ventes à l’export de près de 10 %, anticipe Evolis. « Toutefois, en euros constants, c’est-à-dire hors effet prix, la croissance apparait nettement moins forte », précise l’organisation professionnelle. Niveau prospectif, une évolution entre +5 et +9 % pour l’ensemble des secteurs Evolis est attendue en 2023 (+7 % sur le marché domestique et entre +8 % et +9 % pour l’export). « Dans un contexte de réindustrialisation, il n’y a pas d’industrie performante sans un secteur des équipements et des machines de production qui soit fort et qui innove. L’industrie a besoin d’une politique européenne de protection et non de contraintes », déclare Olivier Dario.

 

 

 

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