Manutan : « Tout nouveau transporteur sélectionné doit émettre moins de CO2 que le précédent »

Manutan a adhéré au programme Fret21 de l’Ademe il y a un an, quel bénéfice en tirez-vous ?

Chez Manutan, nous avons toujours fait de la RSE, cela fait partie de nos valeurs d’entreprise. Il s’agit d’un pilier de notre stratégie globale. Il y a deux ans, nous avons accueilli une directrice RSE dans le groupe. Seulement, ce que nous faisions était empirique. Nous avions par exemple testé des camions à double plancher, ou encore récupéré les reportings des émissions de GES de nos prestataires de transport, mais ils étaient tous établis selon des normes différentes. Il fallait structurer notre démarche. Le programme Fret21 nous a apporté une méthodologie de mesure.

Quels moyens avez-vous mis en œuvre pour réduire les émissions de CO2 ?
Ils sont nombreux. La première année a été marquée par un intense travail de discussion et d’influence pour convaincre nos partenaires transporteurs de convertir leur flotte diesel au biogaz, à l’électrique ou au biocarburant. Je précise que chez Manutan, notre flotte de transport est externalisée. Le biocarburant permet de réaliser 85 % d’économies de CO2 par rapport au diesel. L’électrique est encore plus performant, avec 100 % d’économies, car il est d’origine nucléaire. Nous avons décidé d’effectuer des achats responsables et de sélectionner les prestataires de transport les plus vertueux en prenant en compte leur politique RSE, le degré de conversion de leur flotte, et en obéissant à un principe : tout nouveau transporteur sélectionné doit être moins émetteur que le précédent.

Notre société a aussi planché sur l’optimisation des flux. Nous réduisons désormais la taille des colis, leur hauteur notamment, grâce à des machines équipées de capteurs, et améliorons le taux de remplissage des camions. Enfin, nous avons constaté que 9 % des colis ne sont pas livrés lors de la première tournée. L’analyse rigoureuse des données nous est d’une grande utilité pour faire en sorte que le maximum de livraisons soient fructueuses dès la première fois afin de réduire les émissions de CO2. Nous avons réussi à gagner trois points et demi.

Le groupe Manutan a annoncé avoir réduit de 1,8 % ses émissions de CO2 un an après son adhésion à Fret21. Cette baisse a été réalisée en France ou à l’échelon international ?
En réalité c’est un peu plus, 2 %, et cela ne concerne que la France. Mais cette méthodologie sera progressivement déployée dans l’ensemble des 27 filiales du groupe en France et en Europe. Au Royaume-Uni, la filiale locale discute actuellement avec ses transporteurs pour convertir 50 % de sa flotte.

Quand allez-vous rendre publiques vos prochaines mesures ?
Je préfère que nous nous concentrions sur les actions plutôt que sur des mesures fréquentes. D’autant plus car le temps qui s’écoule entre la mise en place d’une action et ses premiers effets est très long ; souvent une année entière, c’est un marathon. Je préfère donc effectuer des mesures annuelles. Celle de la deuxième année sera effectuée fin 2023, mais je peux affirmer que nous devrions faire aussi bien que la première, voire mieux. La troisième année devrait être encore meilleure. Nous gardons à l’esprit que l’objectif de notre groupe est d’être net zéro carbone en 2050, c’est pourquoi nous accélérons.

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Crédit photo : Manutan