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AgriParis Seine : des filières agricoles durables à structurer sur le bassin de la Seine

Le vendredi 7 juillet 2023 aboutissaient trois ans de consultations citoyennes et professionnelles lors de la tenue d’une conférence de presse à l’Académie du Climat, pour le lancement de l'association coopérative AgriParis Seine. Le nouvel opérateur aura pour missions d’approvisionner Paris et sa Métropole en denrées locales et durables et de réduire l’empreinte environnementale du secteur alimentaire, tout en pérennisant ses débouchés et les revenus de ses agriculteurs.

Publié le 11 juillet 2023 - 10h30
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 Lothaire Berthier | Les intervenants de la conférence de lancement d'AgriParis Seine.

« Il y a trois ans, la Maire de Paris me confiait la délégation à l’agriculture et à l’alimentation durables de la Ville de Paris et me fixait, entre autres missions, l’objectif de création d’un nouvel opérateur permettant la relocalisation de notre approvisionnement en denrées alimentaires durables. » Mission accomplie pour Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts, au regard du lancement de l’association AgriParis Seine. Dont la concrétisation officielle s’est vue formaliser le vendredi 7 juillet en conférence de presse à l’Académie du Climat, où sont intervenus les collectivités et acteurs locaux fondateurs du projet coopératif.
La communauté urbaine du Havre, les métropoles de Rouen et du Grand Paris, la ville de Paris, le département de la Seine-Saint-Denis, le PETR du Nord de l’Yonne et Eau de Paris ont ainsi joint leurs forces pour structurer des filières agricoles et alimentaires durables, courtes et de proximité. Si dès 2022 le nom d'AgriParis Seine faisait déjà son apparition dans les comptes-rendus de la capitale, ce n'était encore qu'à l'état embryonnaire, au fil des différentes initiatives fondatrices du projet.

Coopération territoriale

Le lancement d’un Nouveau plan alimentation durable 2022-2027 en faveur d’une restauration collective 100 % bio, une conférence citoyenne réunissant 100 Parisiens et Franciliens en mars 2021, la mise en place des États généraux de l’agriculture et l’alimentation durable entre 2021 et 2022, six mois de rencontres sur le terrain… Sont autant de bases théoriques ayant conduit à la création d’AgriParis Seine. Pour « mettre à la portée de tous une alimentation durable et locale », selon les termes d’Audrey Pulvar, les bouchées doubles sont de mise. L'association revendique ainsi l’objectif de faire passer la part d’alimentation durable de la restauration collective de 53 % à 100 % à l’horizon 2027. Tout en tâchant de valoriser les filières situées dans un rayon de 250 kilomètres de la ville de Paris, de manière à compenser les 650 kilomètres parcourus en moyenne par les denrées issues de l’agriculture durable.

 

Perspectives logistiques

Un tel objectif, les instigateurs de la coopération en sont conscients, implique une véritable dimension logistique. C’est en cela que, parmi ses premières missions, l’association s’est donnée celle d’« analyser et cartographier les flux alimentaires, l’offre et la demande sur le territoire, en particulier celle de la restauration collective », revendique le dossier de presse du lancement d’AgriParis Seine. Laquelle un des premiers axes de travail de l’opérateur, soit le « développement d’une plateforme d’achats et de livraison permettant d’optimiser la gestion des stocks, des flux et la logistique des premiers et derniers kilomètres », peut constituer le point de départ.

 

En termes d’impact carbone, le transport de l'industrie agroalimentaire joue en effet un rôle prépondérant. En particulier au cœur d’un secteur soumis à la périssabilité des aliments, et donc à des délais d’approvisionnement d’autant plus courts. « Pas plus tard que ce matin [du 7 juillet] lors de notre assemblée générale constituante, les membres fondateurs d’AgriParis Seine ont confirmé leur souhait de mener à bien le projet, actuellement à l’étude, d’exploiter la Seine et ses canaux (Saint-Martin, Ourcq…) pour le report fluvial, a rassuré Audrey Pulvar. Pour quels volumes, dans quelles proportions et à quel rythme, c’est là l’objet de la phase de tests dans laquelle nous nous trouvons. » L'initiative d'AgriParis Seine peut en tout cas dès à présent se targuer, au même titre que les autres axes de travail de l’opérateur, de participer au développement d’un circuit court francilien ainsi qu’à la résilience des territoires et des filières, et du renforcement de leurs liens respectifs. Autant d’enjeux fondateurs de la feuille de route d’AgriParis Seine, qu'il tarde aux invités à la conférence de mettre en application.

 

À lire également : InTerLUD planche sur l'amélioration de la performance logistique des circuits courts


Légende photo, de gauche à droite : Anne-Sophie Leclere, Yves Soret, Christian Grancher, Audrey Pulvar, Frédérique Denis et Nicolas Soret.

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