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[Reportage] Grand Est : Lidl inaugure une nouvelle plateforme logistique aux antipodes du discount

Après un investissement de 100 millions d’euros et deux ans de travaux, Lidl France a inauguré le vendredi 29 septembre une nouvelle plateforme logistique d’environ 63 500 m². Implantée sur une zone d’activités jouxtant les communes de Gondreville et Fontenoy-sur-Moselle (54), elle livre 58 magasins de l’enseigne couvrant une partie de la région Grand Est.

Publié le 30 septembre 2023 - 17h00
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 Lidl France

Vingt ans après s’être implanté à Gondreville en Meurthe-et-Moselle, Lidl France vient de transférer les activités de sa plateforme vieillissante sur une, flambant neuve, située à moins de 500 mètres de son aînée. Le 29 septembre 2023, l’enseigne de distribution a ainsi inauguré un entrepôt moderne de 63 489 m² pour réinternaliser ses activités issues de différents sites et en profiter pour améliorer les conditions de travail de ses salariés. « J’avais eu le privilège en 2003 d’ouvrir la désormais ancienne plateforme, en tant que jeune directeur régional à l’époque, et d’apporter ainsi à ma région et mon département d’origine une centaine d’emplois pérenne tout en développant l’économie locale, introduit Emmanuel Solofrizzo, passé depuis directeur exécutif des opérations de Lidl France. Nous sommes toujours bien là et avons transformé l’essai. » Aujourd’hui, ce sont 320 salariés, dont 240 officiants dans des métiers logistiques – majoritairement des opérateurs en CDI –, qui naviguent au sein des vastes allées et couloirs de l’entrepôt surnommé « Gondreville II » ou « DR 17 », en référence au numéro interne de la direction régionale.


Une plateforme névralgique

Cumulant une surface totale de 63 489 m², l’entrepôt comprend environ 50 000 m² de stockage, répartis entre 28 000 m² dédiés aux produits secs et 22 000 m² de cellules frigorifiques (allant de +14 à -28 °C) abritant les produits frais : fruits et légumes, viandes et volailles, poissons et surgelés. « C’est un bâtiment hybride, car ni carré ni totalement rectangulaire, expose Clément Chabert, directeur maintenance et sécurité au sein de la direction régionale Nancy-Gondreville, supervisant environ 1 300 collaborateurs répartis dans une partie de la région Grand Est. Nous avons des quais de tous les côtés permettant d’optimiser les flux, les déplacements et l’organisation de la réception, la préparation des commandes et leurs expéditions. » S’y retrouvent également 5 200 m² de bureaux, accueillant notamment la direction régionale de Lidl pour le Grand Est.


58 supermarchés sont pour l’instant desservis par la plateforme de Gondreville deuxième du nom (construite sur une zone d’activités située également sur la commune de Fontenoy-sur-Moselle) ; six points de ventes supplémentaires devraient également y recevoir leurs commandes d’ici mars 2024, avec 1 800 références disponibles au départ du nouveau site logistique. Ce dernier dispose actuellement de 40 000 emplacements de palettes, mais peut monter jusqu’à 60 000 si besoin en utilisant au maximum l’espace au sol.

 

© Matthew Perget | Vue d'une cellule de stockage de produits secs, avec des racks dynamiques.

 

Du discounter à celui qui emploie les grands moyens

Bien loin de l’image surannée d’un hard discounter d’origine allemande qui économiserait à tous les niveaux, Lidl a investi au contraire pour améliorer sa supply chain, au point de devenir une référence appréciée du grand public dans la distribution en France. Si les prix cassés avec de vastes politiques promotionnelles forment toujours les piliers de sa politique commerciale BtoC, les investissements engagés dans son infrastructure de logistique de distribution empruntent la stratégie inverse. 100 millions d’euros ont ainsi été mis sur la table pour la construction (réalisée par Eiffage) d'une des plus grandes plateformes logistiques de la région Grand Est ; contre 82 millions annoncés lors de la communication entourant la pose symbolique du premier arbre en septembre 2022. De grands moyens employés pour un développement de l'activité non moins placé sous le signe de la sobriété.


Autoconsommation partielle et fluides « propres »

Depuis la livraison du bâtiment tout début septembre 2023 et sa montée en puissance, l’enseigne réalise déjà des économies grâce à un écosystème de solutions de frugalité énergétique. 8 463 m² de panneaux photovoltaïques couvrent la toiture, pour 1 600 kWc installés. Soit, selon les calculs effectués par Lidl, une production capable de répondre à la consommation moyenne d’électricité de 320 foyers. « Dans le cadre de notre usage actuel, cette installation photovoltaïque représente 30 à 40 % de notre consommation en moyenne, en fonction des périodes estivales, de l’ensoleillement… », détaille Romain Monteiro, responsable technique de Lidl France en charge de la réalisation des plateformes logistiques de l’enseigne sur la partie fluides et énergie. Les fluides justement, le donneur d’ordres en a besoin pour faire fonctionner ses installations frigorifiques. « Nous employons chez Lidl des fluides de réfrigération naturels, composés d’ammoniac et de dioxyde de carbone », explique Emmanuel Neret, responsable technique au « Pôle froid » du distributeur.

 

Une GTB (gestion technique du bâtiment) a également été mise en place au sein de l’entrepôt pour optimiser sa consommation énergétique ; un système de récupération de chaleur assure 100 % de ses besoins en chauffage, sans avoir recours au gaz. Certifiée Breeam niveau « Very good », la nouvelle plateforme s'impose comme un standard chez Lidl en termes de respect de l’environnement. « C'est désormais le minimum ; nous souhaitons et sommes en mesure d'atteindre le niveau "Excellent" », projette Emmanuel Solofrizzo.

 

Boucles logistiques vertueuses

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© Stratocaster via stock.adobe.com

En amont du projet de construction, l’ensemble des matériaux extraits du chantier ont été conservés, concassés et récupérés. Et dès la mise en service du bâtiment, une organisation de reverse logistics a été déployée pour collecter et recycler 14 flux de déchets provenant des retours magasins ou de la plateforme de Gondreville : ferraille, bois, D3E (déchets électriques et électroniques), néons, ampoules, films plastiques, piles, plastiques (polyéthylène haute densité, polytéréphtalate d'éthylène et polypropylène), DIB (déchet industriel banal), biodéchets… La revalorisation de certains de ces flux pouvant rapporter de l’argent, Lidl a souhaité afficher leurs prix de revente à la tonne auprès des salariés en supermarché ou en plateforme. « Nous leur exposons, en toute transparence, ce que cela nous rapporte en moyenne, car les cours varient, relate Emmanuel Solofrizzo, directeur exécutif des opérations de Lidl France. Nous leur démontrons ainsi l’importance d’un tri correct en amont. » Cette action s’effectue, en effet, en grande majorité en magasin. Lorsqu’un camion Lidl livre l’un d’entre eux, il revient ensuite chargé de déchets déjà séparés les uns des autres. Une gestion de tournées optimisée évitant les retours à vide tout en centralisant la collecte et la revalorisation des flux destinés au recyclage. Grâce à ces boucles logistiques, déployées sur l’ensemble de son vaste réseau français de plateformes et de magasins, Lidl limite à la fois les gaspillages et les coûts environnementaux.

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