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Le programme Marguerite éclot dans six métropoles françaises
Il y a près d’un an, le 8 novembre 2023, La Fabrique de la Logistique, communauté d’innovation environnementale et technologique de la logistique, signait la convention Marguerite donnant naissance au projet homonyme. Le programme se développe aujourd’hui dans six métropoles françaises. Point d’étape avec Jean-Pierre Sachs, directeur du programme.
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Adobe stock I Par David Fuentes
Paris, Lille, Nantes, Lyon, Bordeaux, Aix-Marseille. Le planning du déploiement du programme Marguerite dans les six métropoles est prêt. Si celle de Paris a d’ores et déjà constitué et lancé son catalogue de solutions, Lille devrait lancer le sien en février 2025 ; Nantes, courant mars/avril ; Bordeaux, le mois suivant et, enfin les métropoles de Lyon et Aix-Marseille durant l’été 2025. Les territoires démonstrateurs bénéficieront ainsi d’un catalogue de nouvelles solutions de logistique urbaine, adapté à chaque zone, dans lequel artisans et commerçants seront invités à choisir et expérimenter celle qui répond le mieux à leurs besoins, tout en bénéficiant d’une aide finançant tout ou partie de la période de test.
L’enjeu ? « Les encourager à réduire l’utilisation de leurs véhicules thermiques, tant dans les flux d’approvisionnement que de livraison ou de gestion des déchets, les inciter à recourir à des solutions externalisées mutualisées ou plus sobres pour réallouer le temps passé au volant à leur cœur de métier » détaille Jean-Pierre Sachs, directeur du programme Marguerite.
Rendre concrètes les solutions de logistique urbaine
Concrétisée par la signature d’une convention nationale entre le ministère de la Transition énergétique, l’Ademe, la Fablog et les co-porteurs du programme – l’ACCIM (Association des chambres de commerce métropolitaines), CMA France (Chambres des métiers et de l’artisanat) – l’expérience vise 1 800 conversions d’ici décembre 2026. « Par conversion nous entendons le fait qu’un artisan ou commerçant renonce entièrement ou partiellement à son véhicule en compte propre pour son activité logistique, c’est-à-dire qu’il ne l’utilise plus du tout, moins et/ou mieux de manière mesurable et pérenne. Nous comptabilisons une conversion à partir du moment où un artisan commerçant continue à utiliser à ses frais une solution énergétiquement plus efficiente que le programme lui a permis d’essayer pour la première fois. Nous agissons là où cela nous semble être le plus pertinent, c’est-à-dire, sur des territoires où les contraintes sont nombreuses : congestion urbaine, stationnement… Nous entendons ainsi mettre en lumière le coût et le temps imparti pour gérer sa logistique en interne et la pertinence d’employer d’autres solutions », souligne Jean-Pierre Sachs.
Pour ce faire, des catalogues de solutions et un co-financement de ces dernières sur des périodes tests de 4 à 8 semaines ont été lancés. Mise à disposition de vélos cargos, autopartage de véhicules utilitaires légers, solutions d’approvisionnement ou d’évacuation de déchets, délivrance de passe Navigo (à Paris), éco-conduite… Le programme finance jusqu’ à 1 000 euros par artisan commerçant pour tester les pistes envisagées. Pour découvrir le catalogue parisien actuellement disponible, un site Internet a été mis en ligne. Y seront progressivement ajoutés les catalogues de chaque territoire en fonction des dates de déploiement dans les diverses métropoles visées. « Paris est notre territoire laboratoire. Il nous a permis de forger la stratégie du programme et d’y réaliser une preuve de concept. Tous les territoires suivants suivront la même démarche. La constitution de chaque catalogue sera réalisée via un Appel à Manifestation d'Intérêt (AMI) pour la sélection de 10 à 20 solutions par territoire. Si 80 % du programme se veut homogène, les 20 % restants représentent une part de spécifique afin de coller aux mieux aux problématiques de chaque territoire », explique le directeur du programme.
Convertir les artisans et commerçants
Concrètement, d’ici le mois de décembre 2026, les porteurs du programme Marguerite espèrent compter au moins 500 conversions à Paris et Aix-Marseille, 300 à Lyon, 185 à Nantes, 150 à Bordeaux et 135 à Lille. « Nous espérons par la suite pouvoir donner une continuité d’action au programme au-delà de sa date de fin en rendant compte de la pertinence des cas d’usage qu’il a pu mettre en lumière. Dans notre démarche exploratoire actuelle, notre ambition est d’apprendre et de comprendre quelles sont les solutions les plus efficientes en matière de logistique urbaine pour accompagner les artisans commerçants », conclut Jean-Pierre Sachs.