media supply chain
et logistique
A_1

Timcod

Entrepôts

Quand la géolocalisation entre dans l'entrepôt #1

Publié le 17 septembre 2020
SOMMAIRE

Face à une géolocalisation outdoor largement employée dans le domaine du transport, son utilisation en indoor s’avère plus récente. Avec la simplification des réseaux et des technologies parvenues à maturité, elle commence à intégrer les murs de l’entrepôts via différentes applications, tout en restant en quête d’un business model pertinent.

Connaître la position exacte d’un véhicule, un actif, une personne… Technologie plus que répandue dans notre vie quotidienne, la géolocalisation prend tout son sens dans le domaine de la supply chain, soucieuse de valoriser les données qu’elle intègre en matière de déplacement de marchandises et de personnes. Elle fait désormais son entrée dans l’entrepôt où ses champs d’application se révèlent variés. « Géolocaliser implique un positionnement GPS à partir des coordonnées géographiques. On parle ainsi de positionning lorsqu’il s’agit de localisation indoor mais par abus de langage on utilise le terme de géolocalisation », précise Marc Le Garrec, directeur technique du Timcod’lab, agence en charge des offres innovantes de l’intégrateur de solutions de traçabilité et mobilité Timcod. Un « copier-coller » terminologique lié aux différentes étapes de la technologie dans le temps : l’histoire de la géolocalisation indoor est en effet plus récente que celle de l’outdoor car il s’avère plus complexe de mettre en place un réseau performant et abordable « entre les murs ».

 

Depuis quelques temps, ses outils se sont néanmoins simplifiés et miniaturisés, offrant un degré de prix plus abordable. Dans le sillon de la géolocalisation outdoor, ce sujet prend ainsi de l’importance chez Timcod, de plus en plus sollicité sur le sujet : « Beaucoup s’y intéressent dans le milieu industriel, dans le monde de l’automobile notamment pour tracer et géolocaliser des personnes, des contenants ou des palettes, des caisses, des rolls, des pièces… détaille Jacques Deckert, directeur stratégie business et innovation du groupe. Lorsqu’on évoque la géolocalisation, nous aimons bien poser trois questions : qu’est-ce qu’il faut géolocaliser, quel est le degré de précision attendu et qu’est-ce qui existe potentiellement dans l’entreprise comme moyen technique sur lequel s’appuyer : RFID, UWM (ultra wideband), Wifi, BLE (Bluetooth Low Energy) et LoRa indoor pour les objets connectés ? » La question des technologies requises s’avère en effet centrale dans ce domaine et devra s’articuler autour de l’objectif n°1 des clients demandeurs : celui d’un gain de productivité.

 

Quels bénéfices ?

Cette géolocalisation indoor va notamment permettre de suivre à n’importe quel moment des éléments stratégiques (chariots, AGV, palettes test, outils pour la maintenance…) afin de récupérer des informations pour optimiser les process : « Ce que demandent notamment les logisticiens, c’est de pouvoir, grâce à elle, réaliser un audit éphémère de leurs flux stratégiques », explique Loïc de Kerhor, directeur général d’Arenzi, qui propose des solutions de géolocalisation indoor temps réel. Ses clients ne cherchent pas obligatoirement à bénéficier d’une installation en permanence mais à mettre en place de manière temporaire – un mois par exemple – un réseau de géolocalisation dans la plateforme logistique afin d’en taguer tous les éléments mouvants. Un audit dévolu à la visualisation des flux afin d’en acquérir une meilleure compréhension et parvenir à les rationaliser : « Cela va faire ressortir des informations incroyables sur les problématiques de l’entrepôt à travers ses zones chaudes, ses zones froides, les noeuds, la vitesse d’exécution, les parcours idéaux, les temps d’attente, les immobilisations… En tant que cabinet de conseil, nous fournissons ensuite des recommandations et, si nos clients le souhaitent, la mise en place des éléments du projet, qui peut par exemple passer par le changement du logiciel de gestion de tournées… », décrit Loïc de Kerhor.

 

Cet objectif d’efficience et de productivité peut aussi être atteint via une solution de géolocalisation installée de manière permanente dans l’entrepôt, « qui va par exemple vous permettre de savoir rapidement où est votre outil pour le retrouver en moins de 10 minutes », indique Pierre Bonzom, CEO d’Ela Innovation, concepteur et fabricant spécialisé en communication des objets industriels par RFID active [lorsque la RFID est active, les tags sont alimentés par une source d’énergie embarquée] et BLE (Bluetooth Low Energy). L’entreprise, qui intervenait avec un ensemble de partenaires intégrateurs essentiellement auprès du secteur industriel (aéronautique, ferroviaire, automobile), pour des solutions de géolocalisation indoor, voit l’intérêt croître pour ce type d’applications en entrepôt : « Nous proposons deux solutions : l’une d’entre elle est basée sur un réseau d’antennes BLE qu’on va venir fixer dans la zone choisie avant de poser, sur chacun des équipements qu’on souhaite géolocaliser, des balises qui seront connectées sur le réseau et le système d’information de l’entrepôt. Cela nous permet d’avoir un système de calcul de position très précis, de l’ordre de quelques centimètres. L’autre solution, d’un coût inférieur, est constituée d’un réseau maillé beaucoup plus simple à déployer et convient aux clients ne recherchant qu’une précision modérée ».

 

Cette dernière option a été choisie par l’intégrateur d’Ela Innovation, Apitrak, venu déployer ses outils sur le site logistique de l’e-commerçant Allopneus, « l’objectif étant de localiser les chariots élévateurs et de mesurer leur taux d’utilisation afin d’adapter leur parc aux besoins, en trackant tous les chariots qui ne restent pas en salle de charge où sont inutilisés car plus personne ne sait qu’ils sont là », précise Pierre Bonzom. Une application en entrepôt qui pourrait se développer à l’avenir si elle trouve son ROI. Car si les solutions et la technologie existent, l’heure est encore à l’appréciation des bénéfices qu’ils sont susceptibles d’apporter. Exemple, avec les systèmes de localisation en temps réel (RTLS) de l’entreprise Zebra Technologies. Sa solution RTLS, conçue pour les applications de détection des objets et des personnes sur des espaces étendus et dans tous les types d’environnements, est notamment utilisé pour équiper les stades de la NFL [ligue de football américain, ndlr] aux États-Unis avec une technologie de RFID active permettant une localisation en temps réel très précise d’un joueur sur le terrain ainsi que la capture de ses performances, afin d’en tirer des données statistiques : « Si l’on transpose cette technologie à une application logistique, on peut parvenir à une traçabilité en temps réel aussi précise dans un entrepôt, juge Virgile Bourdelin, directeurdes ventes de Zebra Technologies. Mais avant de se poser la question de la technologie à mettre en oeuvre sur une plateforme logistique, il importe de comprendre le besoin du client et de se poser la question de l’objectif à atteindre. La RFID active implique de mettre en place une infrastructure conséquente qui sera plus coûteuse que la RFID passive par exemple ou des capteurs BLE », précise-t-il.

 

À lire également :

> Quand la géolocalisation entre dans l'entrepôt : Partie 2

> La question de la géolocalisation de personnes

à lire aussi
CHAQUE JOUR
RECEVEZ LES ACTUALITÉS
DE NOTRE SECTEUR
INSCRIVEZ-VOUS
À LA NEWSLETTER
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !