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et logistique

Portrait

Le groupe SPI : une expertise technique conditionnée pour façonner les envies

En plus de trente ans d’existence, le groupe SPI n’a eu de cesse d’améliorer son outil industriel, développé sur mesure, pour conserver un temps d’avance dans les métiers du conditionnement à destination des industriels. L’acteur majeur du co-packing en France a depuis peu élargi sa palette de services en créant une filiale dédiée à la prestation logistique.

Publié le 22 mars 2017 - 10h55
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Georges Journet, Philippe Illiano et Emmanuel Bonnet.

Tout a commencé par un besoin singulier. En 1985, deux jeunes entrepreneurs lyonnais répondent à une demande de fabrication de « moutons à cinq pattes » pour des lots promotionnels, émise par l’équipe marketing de l’usine Unilever de Saint-Vulbas, dans l’Ain. Les amis d’enfance, Philippe Illiano et Pierre Rohart, âgés de seulement vingt-trois ans, fondent alors la société Stock Pack Industrie. Ses spécialités : le conditionnement à façon, la différenciation retardée* et la personnalisation sur demande des emballages. Après avoir développé progressivement ses activités en signant avec d’autres industriels de l’agroalimentaire, Stock Pack Industrie va connaître plusieurs identités. En 1995, elle se fait racheter par France Distribution System (FDS), filiale de l’ancien groupe australien de logistique contractuelle Mayne Nickless Limited. À peine deux ans plus tard, FDS se fait absorber par Hays Logistics, prestataire logistique du groupe britannique Hays plc. Stock Pack Industrie officie alors sous le nom de « Hays services », filiale de conditionnement de Hays Logistics.

 

C’est à ce moment-là que le spécialiste du co-packing, bénéficiant de l’appui financier d’un grand groupe, commence à prendre de la hauteur dans la maîtrise de la chaîne de valeur de ses clients. « Nous avions décidé de nous placer en amont de cette chaîne et de traiter le produit de base, introduit Georges Journet, directeur général du groupe SPI, entré dans l’entreprise en 1995. Dans les années 98, nous nous lancions ainsi dans le conditionnement primaire. » Une décision qui n’a pas été sans incidence, comme le souligne Georges Journet : « Traiter le produit de base en agroalimentaire signifie toucher des produits nus. C’est un environnement totalement différent, avec des niveaux d’exigence de qualité, de propreté, de traçabilité des produits pouvant aller audelà de ceux d’une activité co-packing classique. » Forte de son savoir-faire aussi bien technique qu’opérationnel dans un secteur des plus pointilleux, la société se définit alors, outre sa qualité de prestataire, comme un industriel de l’agroalimentaire à part entière. Cette qualification ne la quittera désormais plus.

 

De Hays services à SPI

En 2002, le fondateur Philippe Illiano et sept autres managers de Hays Services décident de racheter le pôle « conditionnement » de Hays, n’étant plus alignés avec la stratégie poursuivie par le groupe britannique (qui cédera par ailleurs l’année d’après l’ensemble de ses activités commerciales et logistiques et deviendra un cabinet spécialisé dans le recrutement). « Nous avions la volonté de nous concentrer sur des technologies de pointe qui demandaient beaucoup d’investissements, se rappelle Georges Journet. Le groupe Hays ne souhaitait pas nous suivre dans cette démarche. Nous avons donc décidé de leur racheter toutes les activités de conditionnement qui n’étaient pas rattachées à l’entrepôt logistique. » Le spécialiste du co-packing s’appuie désormais sur trois schémas d’usines : l’usine multiclients, dans lesquelles les technologies sont mutualisées pour différents clients, l’usine in situ, située en sortie de production au sein même de l’usine du client, et enfin l’usine adossée à un site logistique, opérée soit en propre ou par le biais d’un prestataire logistique. Attachés à l’histoire de leur société, les huit associés décident de conserver les initiales de Stock Pack Industrie pour fonder SPI.

 

Conforme à ses intentions, le groupe entame rapidement son virage technologique, s’équipe d’outils de pointe et investit massivement dans la recherche et développement. Il intègre en interne la fabrication, le design et l’automatisation de ses lignes de conditionnement et se lance dans une quête d’amélioration continue des machines d’emballage, aussi bien sur ses aspects techniques que pratiques. « Il nous est même arrivé de changer l’automatisme de certaines machines que nous avions achetées parce que nous ne les trouvions pas assez performantes, relate Georges Journet. Nous avons préféré y installer nos propres développements. » En constant lien avec les équipes marketing et supply chain de ses clients, le groupe SPI est force de propositions.

 

Capable de refaçonner des équipements pour les adapter à de nombreuses contraintes matérielles et esthétiques, il devient une référence de l’ingénierie simultanée, comme l’explique Georges Journet : « Lorsqu’un client souhaite démarrer une campagne, lancer un nouveau produit ou conditionnement, nous pouvons l’aider à faire le bon choix et surtout à optimiser ses coûts et ses délais. Nous connaissons la typologie de machine qui va être employée, mais aussi le sourcing des matériaux. Nous allons pouvoir l’accompagner et anticiper la production, et ce quel que soit le type de conditionnement. Comme nous faisons tout de manière simultanée (conception, développement, tests, industrialisation, intégration des contraintes de toute la supply chain), nous évitons un travail séquentiel qui va entraîner des longs délais et des coûts importants. La force de notre groupe est d’être un maillon connecté avec le marketing et la supply chain de nos clients. Notre démarche unique de simultaneous engineering permet de réduire considérablement les délais de démarrage des campagnes marketing de lancement ou promotionnelles. Nous optimisons significativement le time-to-market de nos clients, avec des conséquences très positives sur leurs propres performances commerciales et financières. » 

 

La logistique, c’est automatique

Après avoir conforté sa position dominante en France dans le conditionnement agroalimentaire et conquis des clients dans de nouveaux secteurs (biens de grande consommation non alimentaires, produits d’hygiène et de beauté…), le groupe SPI a souhaité compléter sa gamme de services, en s’intégrant plus en aval dans la supply chain de ses clients. En 2014 est ainsi fondée SPI Logistic, sa filiale logistique, avec pour volonté de transposer ses compétences en automatisation et en ingénierie de production à la chaîne d’approvisionnement, pour faire « bouger les lignes en logistique », comme le développe Emmanuel Bonnet, directeur général de SPI Logistic : « Les donneurs d’ordres se rendent compte que les gisements de productivité qui existent encore dans la partie co-packing sont très supérieurs à ceux qu’ils peuvent espérer améliorer dans la partie logistique. Nous arrivons avec notre ADN d’industriel et nous appliquons notre savoir-faire à la logistique en intégrant les deux côte à côte. C’est là toute la vertu de ce que nous proposons aujourd’hui. »

 

Riche de sa diversité, le groupe SPI a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros, soit quatre fois plus qu’en 2002, lors du rachat du pôle conditionnement d’Hays Logistics. Le prestataire de services de conditionnement et logistique compte aujourd’hui six usines en France, un tout nouvel entrepôt-usine, et emploie 450 équivalents temps plein.

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