media supply chain
et logistique

Interview

Trois questions à Magali Revol, directrice associée supply chain chez Oresys

Depuis plusieurs années, Oresys, cabinet indépendant de conseil en management et en organisation des SI, accompagne certains de ses clients sur leurs problématiques liées à la supply chain. Magali Revol, directrice associée au sein de l'entreprise revient pour nous sur la façon dont le numérique influe sur le secteur et l'activité de ses clients.

Publié le 11 octobre 2017 - 20h50
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Pouvez-vous nous présenter Oresys ?

Oresys est un cabinet indépendant de conseil en management et en organisation des SI créé en 1981. Notre chiffre d’affaires avoisine les 50 millions d’euros et nous disposons de bureaux dans 23 pays à travers le monde. Nous nous sommes fixés comme missions d’aider nos clients à piloter et améliorer leur performance ainsi qu’à réaliser leur projet de transformation. Pour ce faire, nous les accompagnons de la phase amont du lancement d’un projet jusqu’à sa mise en œuvre opérationnelle. L’enjeu ? Faire bouger en cohérence, ce que nous considérons comme les trois composantes clés de la transformation : les processus et l'organisation, les systèmes d'information ainsi que les hommes et les femmes qui y participent.

 

Quel regard portez-vous sur ce que l’on appelle très communément désormais « la transformation digitale » de la supply chain ?

Le mot « digitalisation » est peut-être un peu galvaudé. Stricto sensu, digitalisation signifie numérisation de documents papier sur un support informatique. Et la supply chain n’a pas attendu ces dernières années pour digitaliser. Cela a commencé par des flux EDI, la préparation en commande vocale, le PDA pour les chauffeurs…

Pour nous, le cœur de la transformation digitale a plusieurs dimensions :

- des nouveaux business plus ou moins disruptifs : pour la supply chain, sans aucun doute l’essor du multicanal ;

- une relation client augmentée : pour la supply chain il s’agit de savoir comment passer d’un canal à l’autre sans l’altérer, notamment pour la partie transport (la livraison étant un des points les plus sensibles pour les clients) ;

- et les smart operations, en d’autres termes, pour la supply, l’automatisation des processus via par exemple la robotisation. A cela s’ajoutent bien évidemment l’impact des nouvelles technologies et la prise en compte de la data.

Nous avons un client transporteur qui, après avoir analysé l’ensemble de ses points de livraison, a décidé d’étendre son activité jusqu’ici BtoB à une offre BtoC. Il lui a « suffi » de contraindre un peu les créneaux horaires proposés aux particuliers et d’optimiser ses tournées.

 

Comment vos clients transporteurs et logisticiens ont-ils mené leur démarche de transformation digitale en interne ?

La supply, jusqu’à un certain stade, a plutôt subi ces transformations. Des directions comme celles du marketing se sont engouffrées dans le développement de l’omnicanal sans trop mesurer les impacts sur la logistique et le transport. Les directions supply se sont cependant emparées de certains sujets et sont force de proposition, notamment sur l’automatisation des entrepôts ou les objets connectés. Néanmoins, on observe encore très peu de digital officer ou de responsables de la transformation digitale dans les organisations supply chain. La démarche se fait davantage à travers des projets de refonte d’outils qui vont dans le sens de la digitalisation au sens très large. Et au fur et à mesure des projets, nos clients prennent conscience des possibilités offertes par les nouvelles technologies, même si les demandes ne sont pas formulées comme telle au départ. Pour l’instant, cela reste des projets relativement classiques, nous travaillons beaucoup sur la conduite du changement. Nous avons pour ce faire mis en place une méthodologie et des outils afin d’évaluer l’ampleur du changement via un questionnaire de 20 points. Cela nous permet de bien caractériser les populations concernées, par tranche d’âge, habitudes, ainsi que les aspects culturels de l’entreprise et des organisations. Nous nous demandons ensuite ce qui change en termes d’outils et de process, quelles craintes cela peut engendrer et comment y répondre. Nous essayons d’enclencher une manière de travailler différemment et de faire comprendre que la digitalisation ne passe pas seulement par les nouvelles technologies mais aussi par plus de collaboration entre les services.

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