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Chronopost fait évoluer son hub d’Aulnay-sous-Bois pour les pics d’aujourd’hui et de demain
L’expressiste français dispose depuis 2018 d’un hub automatisé à Aulnay-sous-Bois (93) qui traite 20 % de ses flux nationaux pendant les pics de fin d’année. Un site qui a su évoluer depuis son ouverture pour répondre à la hausse des volumes, et qui prépare l’installation d’un nouveau trieur à partir de 2023.
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Voxlog
Spécialiste de la livraison express en France, Chronopost est aujourd’hui le premier acteur pour le transport des colis de moins de 30 kg, aussi bien vers les entreprises que les particuliers. Une activité qui s’appuie sur 5 000 collaborateurs et 19 555 points de contacts dans l’Hexagone (agences dédiées, bureaux de poste, points relais) afin de livrer pas moins de 235 millions de colis en 2021, majoritairement pour les envois classiques en express, mais aussi pour les flux alimentaires en température dirigée (Chronofresh) ou les produits de santé. Pour assurer ces flux foisonnants, Chronopost s’appuie sur un réseau de 12 hubs en France, qui trient et gèrent l’acheminement des colis vers la centaine d’agences sur le territoire (pour un total de 7 500 tournées de distribution, dont 2 000 la nuit). Et parmi eux, on retrouve le site d’Aulnay-sous-Bois, ouvert en 2018, dans le cadre d’une grande réorganisation : « Nous avions décidé en 2017 de changer notre réseau de transport pour diminuer le nombre de liaisons routières la nuit, en chargeant en vrac nos camions, pour limiter le vide et donc réduire le nombre de camions sur les retours. L’objectif était de toujours réduire nos délais, en gagnant du temps à chaque étape du transport et de la logistique. Et pour cela, nous avions aussi besoin de modèles industriels automatisés. Nous avons débuté sur le hub de Chilly Mazarin (91), avant d’ouvrir celui d’Aulnay-sous-Bois (93). Leur format consiste en de grands bâtiments, avec de nombreux quais pour les différentes destinations, et surtout une capacité de tri très importante », explique Benoît Frette, président de Chronopost.
Un site capable de traiter 280 000 colis par jour
À son ouverture, le site d’Aulnay affiche une surface de 10 000 m² et une capacité de traitement de 10 000 colis de l’heure, en faisant immédiatement le deuxième plus grand hub de Chronopost, ce qu’il est toujours. Traitant l’intégralité des activités de l’expressiste (BtoB, BtoC, CtoC, pharma, food), il offre une mutualisation des activités en répondant aux contraintes de tout type de produits pour accompagner les différents clients de Chronopost en visant les prix les plus bas. Face à la croissance des volumes, dans un contexte de Covid-19 et de montée du e-commerce, le site a connu une première évolution en 2021, avec la construction d’une extension portant le site à 18 000 m² : « C’était une vraie opportunité : le terrain à côté du nôtre était disponible et nous avons sauté sur l'occasion », raconte Benoît Frette. Avec cet espace supplémentaire, le site a pu doubler sa capacité de tri pour traiter entre 18 000 et 20 000 colis de l’heure selon les pics d’activités. Au total, ce sont 20 % des colis de Chronopost qui transitent par ce hub aujourd’hui, et permettent d’expédier vers toute la France, avec pas moins de 119 portes de chargement et 40 de déchargement. Pendant la peak period de fin d'année, le volume global sur le site passe de 200 000 à 280 000 colis via la croissance de la livraison BtoC express (le lendemain avant 13h) pour des commandes de téléphonie, jouets, textile et cadeaux de Noël, ainsi qu’un doublement des flux livrés hors domicile. Les flux BtoB restent stables de leur côté, mais Chronopost se doit évidemment de répondre à leurs besoins sans qu’ils soient affectés par la montée des volumes en fin d’année.
Deux convoyeurs qui traitent un colis en trois minutes
Et pour atteindre de tels résultats, Chronopost peut s’appuyer sur plusieurs installations mécanisées : des machines de tri et des systèmes informatiques performants, représentant 40 millions d’euros d’investissement. Aujourd’hui, le site d’Aulnay-sous-Bois dispose de deux trieurs équipés de technologie crossbelt qui permet l’automatisation de la grande majorité des colis qui passent sur le hub. Le premier trieur était présent à l’ouverture, tandis que l’autre, sur deux niveaux, a été lancé à l’occasion de l’extension du site en 2021. Ce dernier est couplé d’un lecteur de codes-barres à six faces (dont une sous le tapis) afin d’avoir un traitement plus rapide et sans erreurs. Plus généralement, 1 000 caméras (dont 694 caméras de tracking) permettent de suivre l’ensemble des flux de colis, de leur arrivée à leur sortie. « Avec ce système crossbelt, nous sommes capables de traiter et d’évacuer les colis en moins de trois minutes, le long d’un réseau de convoyage de près d’un kilomètre, en mesure d’intégrer un large spectre de commandes et de formats », explique Nicolas Simon, directeur du site. À noter également que le site permet aussi le traitement des produits hors gabarits (téléviseurs, mobilier) qui font eux l’objet d’une logistique manuelle plus traditionnelle, retrouvant le reste du flux automatisé au moment de l’expédition.
18 mois de travaux
Pourtant, cette double installation de tri, avec deux machines qui ne communiquent pas entre elles, est temporaire et va bientôt connaître des changements, dès le 26 décembre prochain, quand la peak period sera terminée. « À partir de cette date, nous allons commencer à démonter l’ancien système de tri. Cette étape en elle-même va nous prendre près de six mois, puis cette machine sera transférée sur un autre de nos nouveaux hubs régionaux qui sera construit sur mesure pour l’occasion. À Aulnay-sous-Bois, nous allons installer, à la place, une deuxième machine de tri sur deux niveaux, similaire à celle déjà en place, et nous allons ensuite connecter les deux pour en faire une seule machine. Cela va nous demander au total 18 mois de travaux en comptant les périodes de test », détaille Nicolas Simon. Cette mutation sera pilotée par l'intégrateur Fives. De quoi aller plus loin avec le site d’Aulnay-sous-Bois et d’atteindre 400 000 colis traités par jour en moyenne en 2024 (à peu près autant qu’à Chilly Mazarin), la mise en service effective étant prévue pour la seconde moitié de l’année, juste à temps pour les premiers flux de l’automne. Et les mutations de ce genre se poursuivent sur l’ensemble du réseau de Chronopost, suivant une vision sur cinq ans. « Nous avons ouvert cette année, à côté de Chilly-Mazarin, à Longjumeau (91), un très grand hub automatisé, avec la même typologie de machines de tri, qui nous permettra d’absorber la croissance pendant l’année et demie de travaux à Aulnay, et que nous garderons à terme. Il est déjà en service et nous y avons déjà passé 120 000 colis par jour durant la peak périod cette année », indique Benoît Frette, soulignant qu’il s’agit d’un investissement de 12 millions d’euros. Et Chronopost cherche également un emplacement pour un autre très grand hub dans le sud de Paris, avec une ouverture espérée en 2027. « Tous ces investissements nous permettront de suivre l'accroissement du nombre d’agences en France et de toucher rapidement tout le territoire ».
Le site de Chronopost à Aulnay-sous-Bois en chiffres :
■ 18 000 m² ;
■ 18 000 colis traités par heure ;
■ 119 portes de chargement et 40 portes de déchargement ;
■ 40 millions d'euros d'investissement dans l'outil industriel ;
■ 1 km de convoyeurs et 3 minutes de durée moyenne de transit
■ 400 000 colis traités par jour en moyenne en 2024.