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et logistique

Emploi/RH

Supply chain : des métiers en transformation

Publié le 29 avril 2020

2. Se former pour répondre à la demande

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Les entreprises de la supply chain recherchent des profils polyvalents, capables de répondre aux transformations systémiques de la filières. Des qualités et des compétences acquises en formation mais également fruits d’évolutions en interne.

Les termes d’industrie du futur, data science, supply chain 4.0, digitalisation… fortement couverts médiatiquement, révèlent-ils des tendances innovantes de la filière ou sont-elles de simples buzz words ? « Tous ces nouveaux concepts sont finalement assez méconnus de nos clients. Ils sont souvent réservés à des discours d’experts, de consultants, de sociétés qui proposent ces solutions dans le transport, le tracking, ou la géolocalisation. Mais lorsque nous intervenons en entreprises pour étudier leur niveau de maturité sur ces sujets, on constate que les gens les méconnaissent », observe Philippe Bornert, PDG du cabinet de conseil et organisme de formation en supply chain Agilea qui propose des modules introductifs sur les outils et les technologies avancées de la supply chain. « Entre 2018 et 2019, nous avons enregistré + 35 % d’activité sur ces sujets de formation ce qui montre que ce sont de véritables besoins et qu’il existe un déficit de connaissance à ce propos », poursuit-il.

 

Si les connaissances en matière d’innovation demeurent encore à diffuser dans les entreprises pour une meilleure appropriation technologique, reste à savoir si le domaine de la formation a, de son côté, embrassé ces nouvelles tendances. Les prétentions des entreprises vont en tout cas croissantes : « Nos clients exigent de plus en plus de profils ayant des spécialisations en logistique ou supply chain délivrées par certaines grandes écoles comme HEC, Essec, ou de formations spécialisées comme celles de l’Isteli… », indique Hassan Sangare, senior manager chez Fed Supply.

 

L’évolution en interne

Les parcours spécialisés proposés par les écoles se combinent à des parcours de formation et d’accompagnement en interne : « Beaucoup de sociétés ont, au sein de leur structure RH, des personnes dédiées à la recherche de talents pour les faire évoluer ou les diriger vers des formations », poursuit Hassan Sangare. Les métiers de demain devront ainsi allier compétences logistiques, implication SI et sensibilisation environnementale. « Il y aura une volonté d’améliorer, d’optimiser ces besoinslà, l’enjeu final étant de répondre à une meilleure satisfaction client, rappelle-t-il. Les choses vont se mettre en place progressivement en fonction du développement du marché et de la digitalisation. Il y aura beaucoup de polyvalence sur les fonctions déjà existantes, et l’on va demander aux collaborateurs de se former à de nouvelles méthodes de travail et à de nouveaux systèmes d’information ». Ces évolutions passent également par « des parcours pépinières » permettant à des collaborateurs d’évoluer au sein de l’entreprise sur de nouveaux métiers pour venir répondre à ceux sous tension. Une montée en compétence gérée en interne qu’Hugo Rouet voit fleurir de plus en plus chez ses clients depuis près de deux ans : « L’automatisation croissante des entrepôts se fait au détriment de certains profils sans formation, essentiellement intérimaires. Ceux-ci sont, dans une certaine mesure, menacés. Il faut donc leur proposer des alternatives : aujourd’hui, un cariste, un manutentionnaire, un conducteur de chariots peut tout à fait, via des formations plus ou moins rapides, se reconvertir, par exemple en tant que technicien de maintenance ».

 

Face aux changements systémiques à l’oeuvre dans la filière, les cabinets de recrutement et les entreprises peuvent ainsi réfléchir à faire évoluer certains emplois : « Cela doit se faire dans un souci d’amélioration économique mais également pour permettre à des personnes peu diplômées, avec des postes mal rémunérés, de pouvoir se reconvertir et de conserver un emploi qui soit évolutif. Nous faisons en sorte d’accompagner de les y accompagner en proposant des formations recrutantes », conclut-il.

Focus

CoopteunCV, l'outil digital pour recruter par la cooptation

Moyen de recrutement vieux comme le monde, la cooptation n’en perd pour autant pas en efficacité et en pertinence dans les secteurs où les candidats sont rares et recherchés. Surfant sur cette demande, trois associés ont créé la société Keep-Link, mettant à l’honneur cette méthode en l’associant à l’outil CoopteunCV.

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« La cooptation existe depuis longtemps, mais il lui manquait un aspect communication, ludique, égalitaire ». Parti de ce constat, Arnaud Bogillot, accompagnés de deux associés (Xavier Bogillot, co-fondateur avec lui du cabinet de recrutement LCRH, ainsi que Georges Journet, ancien directeur général et fondateur du groupe Spilogistic) ont décidé de créer Keep-Link en avril 2019. La mission de cette structure ? « Créer une réelle communauté entre les entreprises et leurs collaborateurs, dans l’intérêt de tous ». Pour y parvenir, la société propose CoopteunCV, un outil de gestion de la cooptation et de la mobilité interne, d’ores et déjà commercialisé. « Il permet aux collaborateurs de pouvoir coopter leurs connaissances sur les postes ouverts au sein de leur entreprise, et de postuler eux-mêmes sur des offres pour évoluer », détaille Arnaud Bogillot. La solution, disponible sur Internet et sous forme d’application mobile, a une double destination : l’une, pour la direction, les RH, qui vont poster des offres d’emploi ouvertes dans leur entreprise, une autre pour les salariés qui vont en être informés et pouvoir proposer des connaissances sur le poste à pourvoir. Un outil de cooptation parti du constat que « les entreprises ont de plus en plus de difficultés à attirer du monde, à recruter les bons profils, notamment dans le secteur de la logistique », détaille Arnaud Bogillot. Créé pour répondre aux besoins des petites comme des grandes entreprises, Keep-Link adresse les sociétés à partir d’une cinquantaine de personnes « jusqu’à un nombre illimité ». Si l’outil ne s’adresse pas un secteur dédié, il a tout d’abord été développé pour l’industrie et la logistique, eu égard aux profils de ses fondateurs, connaisseurs de cette filière. Les profils qu’Arnaud Bogillot anticipe être les plus recherchés dans ce domaine ? « Les métiers de préparation de commandes en entrepôt ou encore, avec le développement de l’automatisation, les postes liés à l’entreposage, l’envoi et la prise de colis ». La solution a déjà été adoptée par différents prestataires logistiques et industriels et Keep-Link est actuellement en discussion avancée avec FM Logistic pour sa mise en place au sein de l’entreprise.

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