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Entretien exclusif avec Ivan Stempezynski, directeur général de Relais Colis et Ciblex

Depuis octobre 2024, Ivan Stempezynski pilote à la fois les activités BtoC de Relais Colis et celles, orientées BtoB et à l’approche sectorielle, de l’expressiste Ciblex. Le dirigeant revient avec nous sur les synergies permises par le rapprochement de ces deux sociétés du groupe Walden, et nous détaille leur trajectoire commune.

Publié le 5 septembre 2025 - 15h00
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 Cédric Doux, 2022

Pourriez-vous rappeler la filiation de Relais Colis et de Ciblex ?
Exerçant sous deux entités juridiques distinctes, Relais Colis et Ciblex se regroupent sous une enseigne nommée Walden Express International, elle-même rattachée au groupe Walden. Ce dernier est dirigé par Stéphane Baudry, qui en détient avec sa famille la majorité des actions.


Quelles sont les singularités et les complémentarités de vos deux sociétés ?
Elles partagent premièrement une dimension historique au sein de leur secteur d'activité respectif. Relais Colis, qui cumule 53 ans d'existence, a été la première à mettre en place des points relais il y a une cinquantaine d'années. Elle fut notamment le bras armé de la livraison pour La Redoute, et a su étendre son emprise sur le marché français du BtoC en élargissant le cercle de ses clients. Riche pour sa part de 49 ans d’évolutions, Ciblex est le seul expressiste du domaine du colis proposant encore, à une échelle nationale, des livraisons BtoB de nuit. Nous prenons en charge aussi bien des verres pour les opticiens que le matériel spécialisé, en passant par des produits de santé destinés aux hôpitaux, aux cliniques…

Initié depuis 2022 par Stéphane Baudry, le rapprochement entre Relais Colis et Ciblex s’axe sur une complémentarité des savoir-faire permettant l’évolution conjointe des deux sociétés au sein d’un marché très mouvant. Ayant connu une bulle pendant la période Covid, le BtoC a évolué lors des trois dernières années ; tant du côté des chargeurs que des destinataires, le respect de délais rapides et le partage d’un maximum d’informations sont devenus impératifs dans l’express. Le BtoB demeure quant à lui sensible au ralentissement de l’activité et au contexte socio-économique. L’objectif a ainsi consisté à profiter de la croissance du BtoC et des importants volumes gérés par Relais Colis, en y rattachant la rigueur et les process établis de longue date chez Ciblex. Et ce, en mettant en place des moyens et une mutualisation, aptes à industrialiser les flux, réduire les coûts et raccourcir les délais de livraison.


Que représentent à l’heure actuelle les réseaux physiques et les effectifs de Relais Colis et de Ciblex ?
Relais Colis compte aujourd'hui 10 000 points de retrait, répartis entre 8 500 points de proximité en magasin et 1 500 consignes. Son réseau et celui de Ciblex (livrant 440 000 colis par jour en moyenne) s’appuient sur 52 agences réparties sur tout le territoire, avec quatre hubs logistiques majeurs localisés en régions parisienne et lyonnaise. Les effectifs cumulés des deux entreprises atteignent les 1 200 salariés.


Comment vous positionnez-vous sur l’évolution du marché des consignes automatiques, vis-à-vis des points relais traditionnels ?
Les commerces de proximité constituent l’ADN de Relais Colis ; nous souhaitons distribuer majoritairement nos colis via des points relais physiques ayant toujours fait la force du réseau. Les lockers offrent de nombreux avantages, particulièrement dans des zones où il n'est pas forcément évident de créer un point Relais Colis. Mais ils ne répondent pas à tous les besoins et ont des contraintes de capacité. Nous continuerons à nous appuyer sur un maillage de proximité afin que les consommateurs puissent trouver un point relais en une dizaine de minutes à pied. Nous recherchons en permanence des commerces idéalement localisés et offrant le maximum d'avantages aux destinataires, particulièrement en ce qui concerne les jours et horaires d'ouverture.


Vous avez annoncé en mai 2025 avoir engagé, chez Ciblex et Relais Colis, une « ambitieuse trajectoire de transformation numérique ». Pourriez-vous nous en apprendre plus sur les principaux objectifs visés ?
Nous avons notamment engagé un important programme de numérisation avec la société Kardinal, qui fournit les PDA de nos prestataires de livraison et leur permet d’opérer des tournées optimisées. Lorsqu’un livreur doit distribuer une soixantaine de colis dans une trentaine de points, son parcours s’agence en effet dynamiquement grâce aux informations récoltées précédemment lors du scan des différents code-barres. Avec à la clé des gains de productivité, ainsi qu’une réduction des kilomètres parcourus et des émissions de CO2. Nos chargeurs disposent de plus, le long de la tournée, de l’ensemble des informations et preuves de livraison nécessaires. Nous travaillons parallèlement au renforcement des capacités de numérisation et de tri de nos hubs, déjà mécanisés. L’objectif : traiter encore plus efficacement aussi bien les flux de Relais Colis que de Ciblex, avec des plans de transport affinés, une logistique unifiée et une expérience web améliorée.


Quelles actions mettez-vous en place afin de décarboner vos activités ?
Comme toute entreprise de notre secteur, nous ambitionnons de ne plus être le mouton noir des chargeurs en matière d’émission de CO2, car c’est bien souvent le transport qui est en premier pointé du doigt. Nous équipons de fait l’ensemble de nos agences de bornes électriques, afin que nos prestataires puissent effectuer les livraisons du dernier kilomètre les plus vertueuses possible. Nous utilisons également le rail-route sur les acheminements longue distance. Nous sommes prêts à tout essayer et tenter, tant que nous sommes en mesure de le faire. Il est cependant important de noter qu’en notre qualité d’interface entre l'expéditeur et le destinataire, nous sommes fortement dépendants de la volonté du marché, des décisions et engagements pris par les donneurs d’ordres.


L’entreprise japonaise Yusen Logistics (groupe NYK) s’est positionnée pour acquérir les activités de logistique de santé du groupe Walden. Ce rachat pourrait-il impacter directement ou indirectement Relais Colis et/ou Ciblex ?
Ciblex a noué des contrats commerciaux en interne, portant sur l’acheminement de colis pharma d’autres filiales du groupe Walden. Ceux-ci resteront actifs dans le cadre de la reprise opérée par Yusen Logistics. Par ailleurs, le fort positionnement de Ciblex dans l’express pharma et sa dimension européenne [avec une présence en Belgique et aux Pays-Bas, ndlr] pourraient potentiellement intéresser Yusen Logistics dans le cadre de son implantation.

 

 

À lire également : Ciblex s'appuie sur Zetes pour numériser son transport et sa logistique

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