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Savoye s'étoffe et se renforce à l'international

Autour de sa nouvelle baseline, « Reach what matters », l’éditeur, concepteur et intégrateur de solutions d’intralogistiques Savoye est revenu, le 10 octobre 2022, sur ses ambitions internationales, ses développements produits et sa volonté de constituer une marque employeur toujours plus solide.

Publié le 12 octobre 2022 - 09h45
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Savoye

Si Rémy Jeannin, CEO de Savoye, présente son entreprise comme « petite » dans le monde de l’intralogistique, il insiste sur sa volonté constante de grandir à l'international et sa spécificité : « Notre business est sécurisé grâce à une multitude de clients que n’ont pas d’autres grands du secteur ». C'est pour revenir sur ses dernières actualités, ses projets à venir et ses ambitions que l’éditeur, concepteur et intégrateur de solutions d’intralogistiques, conviait la presse dans les locaux de SoCloz, filiale acquise en février 2020. Avec un chiffre d’affaires annoncé à un peu moins de 216 millions d’euros en 2022 (191 millions en 2021) et 860 collaborateurs dans plus de 14 pays, l'entreprise, qui a quitté le groupe Legris Industrie en 2018, pour passer sous le giron du groupe chinois Noblelift, suit une ambition : « Rentrer dans le top 20 du classement mondial des acteurs de l’intralogistique ».


Une marque unique à deux têtes

Une ambition qui repose sur une marque unique depuis janvier 2020 où l'entreprise a pris la décision de fusionner Savoye et A-Sis  : « Vu la convergence de plus en plus étroite entre la partie software et la partie hardware de nos solutions, c’était le moment d’avoir une seule marque et de pouvoir la décliner au niveau international », explique Rémy Jeannin. Celle-ci se divise en deux grands pôles : Advanced Software pour les suites logicielles et Advanced Technologies pour l’automatisation de l’entrepôt. La même année, l'entreprise avait également fait l'acquisition de la plateforme omnicanale SoCLoz : « Nous souhaitions compléter notre offre software par ce type de produit et cela s’est concrétisé par ce rachat », indique Rémy Jeannin. « Nous aidons les retailers à améliorer l’expérience client, mais aussi à mieux gérer leurs stocks », détaille Jérémie Herscovic, CEO et fondateur de SoCloz. La plateforme unifie ainsi l’ensemble des stocks, permettant à la fois de réduire le résiduel et la rupture de stocks. « De manière globale, cela permet d’augmenter d’environ 25 à 30 % le chiffre d'affaires web et de 5 à 10 % celui du magasin », poursuit Jérémie Herscovic.


Un renforcement international

Si cette acquisition est française, les ambitions de développement de Savoye (dont l’export représente environ 60 % du chiffre d’affaires) sont aussi internationales et vont de pair avec l’étoffement de ses équipes, passant de 600 collaborateurs en 2016 à 900 en 2022. Une hausse liée au développement de la zone américaine lancée en 2018 (avec une centaine de recrutements) mais pas seulement : « Il y a eu aussi beaucoup de croissance sur la partie européenne sous la houlette de Frédéric Zielinski, [directeur de la BU Savoye EMEA], liée au développement de nos activités sur ces zones », indique Rémy Jeannin. La croissance sur ce territoire est notamment passée par le lancement de trois filiales au Benelux, en Italie, et au Moyen-Orient. Les deux premières, ouvertes il y a deux ans, se portent bien (« Nous avons rentré trois projets entre juillet et aujourd’hui au Benelux », spécifie Frédéric Zielinski) et conservent la stratégie générale de l'entreprise de vendre des solutions software et mécaniques. Ouverte il y a un an, la filiale de Dubaï devrait de son côté prendre de l’ampleur : « Nous visons l’année prochaine d’être beaucoup plus incisifs et d’aller en Arabie saoudite où nous avons ouvert un bureau », précise-t-il.

 

En France, Savoye a signé un projet de 32 millions d’euros pour une grande enseigne dans le « do it yourself » et assoit sa présence sur le territoire avec de nouveaux locaux à Lyon, et un nouveau siège social à Dijon qui devrait être opérationnel fin 2023 – « Nous allons créer environ 10 000 m² d’usines, 10 000 m² de bureaux et 2 000 m² pour un design center », détaille Rémy Jeannin.


Présence aux États-Unis et en Asie

Outre-Alantique, Savoye a lancé récemment l’installation de son équipe américaine en banlieue sud de Chicago. Arrivé en 2019 aux Etats-Unis, l'entreprise y est allé, guidée par le besoin de servir de plus en plus de clients internationaux qui souhaitaient déployer leur core models partout dans le monde. « Il a fallu mettre à jour une bonne partie de notre portefeuille produits et nous sommes en train de développer une équipe software aux États-Unis. On pense qu’il y a un espace pour y développer des produits comme SoCloz ». Savoye compte plusieurs équipes sur le territoire pour une couverture globale du marché américain et n’a pas abandonné ses velléités de servir le Canada et le Mexique.

Prochaine étape ? « Vraisemblablement trouver un site en Asie » pour fabriquer les matériels à destination de ce continent. En phase d’investigation sur le sujet, Savoye étudie notamment les potentialités du Vietnam ou de la Malaisie. L’entreprise a également ouvert dès 2019 un bureau à Shanghaï, en Chine, ce qui ne s’est pas avéré un bon calcul : « On souhaitait vendre nos produits là-bas en les positionnant en premium. On s’est aperçus très rapidement que cela ne fonctionnait pas, en termes de prix (les acteurs chinois sont à moitié prix pour les plus chers) et le business y est organisé de telle façon que, sans connexions avec le monde politique, il devient difficile d’atteindre des clients significatifs », indique Rémy Jeannin. Changement de stratégie donc, avec la volonté désormais de travailler avec des intégrateurs chinois en leur fournissant des sous-ensembles Savoye : « Nous avons refondu la totalité de notre gamme, avec des processus de fabrication et du montage locaux ». Savoye a par ailleurs choisi de s’implanter à Singapour et pense être en mesure « d'y signer quelques contrats d’ici la fin de l’année ».


Développements produits et recrutements

Sur le front des produits, Savoye est revenue sur le lancement, en 2021, d’Odatio, sa solution embarquant WMS et TMS, fruit de six ans de développement, que l’entreprise continue de pousser dans l’Hexagone et ses filiales. « C’est un gros succès (18 clients signés dont 10 déjà opérationnels). Nous avons stabilisé nos ventes en France, et nous visons l’international », déclare Frédéric Zielinski. Le groupe compte également être « sélectionneur de technologies », en renforçant sa R&D, avec la création il y a un an d’une direction de l’innovation. « Nous avons été trop longtemps perçus comme des informaticiens et des mécaniciens pris séparément : A-Sis dans le WMS et Savoye dans la machinerie. Or c'est au travers de l’orchestration de ces différents composants qu’un système logistique est bon ou mauvais. Là où nos clients nous attendent, c’est sur l’intelligence des solutions et de leur pilotage : c'est un des points sur lequel on va mettre le turbo dans les mois qui viennent », poursuit Rémy Jeannin. Avec une ambition : devenir le MES (Manufacturing Execution System) de la supply chain. Pour cela, l’entreprise va lancer au printemps 2023 son WES, décrit comme « un WCS ++ » capable de piloter tous les flux d’un entrepôt automatisé, et interfaçable avec nombre d’autres solutions.

 

Reach what matters

Pour accompagner son développement et ses ambitions, l’entreprise arbore désormais la baseline « Reach what matters » et se concentre sur sa marque employeur. Face à sa forte croissance, les besoins en recrutement, en France comme à l’international se font en effet sentir : « Nous devons accompagner cette croissance tout en continuant notre développement et l’intégration des nouvelles arrivées », indique Ester Cadau, DRH du groupe, décrivant un marché très tendu sur tous les métiers, notamment dans l'IT (développeur, intégrateur, chef de projets). « Il faut développer des politiques pour les retenir avec une promesse employeur ». Pour y parvenir et créer ce sentiment d’appartenance à la marque, Savoye a identifié plusieurs piliers : « D'abord, nous sommes convaincus que nous contribuons à la conception de la supply chain de demain. Deuxième pilier : nous communiquons autour d’une entreprise internationale avec des projets de plus en plus globaux qui peuvent challenger ce sentiment d’appartenance ». Troisième pilier : montrer qu'en intégrant l'entreprise, on peut avoir une valeur ajoutée sur la conception de ses projets. « C’est très attractif pour nos collaborateurs, surtout sur des métiers de middle management, qui vont accompagner la croissance de demain », spécifie la DRH.

 

Sur les prochaines années, Savoye va accélérer son modèle d’intégration, « c’est-à-dire avoir plus de briques et de composants techniques à intégrer dans [ses] solutions », détaille Rémy Jeannin. L’entreprise entend également développer un modèle de ventes indirectes compétitif -« Nous continuerons de fournir à la fois des équipes d’assistance, et des produits adaptés à des intégrateurs dans des pays où l'on ne se trouve pas »-, mais aussi étendre son empreinte mondiale et être un partenaire proche et pertinent pour ses clients : « C’est notre profession de foi. Nos clients ne trouvent pas chez nous des gens qui vont simplement répondre à un cahier des charges, mais aussi une intelligence relationnelle. Cette partie conseil est le fruit de notre expérience ». Dernier axe : cultiver une organisation durable et apprenante, en intégrant les bonnes personnes et en les conservant. Actuellement, une centaine de postes sont ouverts en Europe.

 

 

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