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Logistique urbaine : un cadre qui reste à écrire

Publié le 6 mai 2021

2. Le fleuve, un axe à développer en ville

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Les voies fluviales, contributrices du développement d’une logistique urbaine durable de qualité ? C’est l’intime conviction de VNF, et de son directeur territorial de la zone Bassin de la Seine, Dominique Ritz. « C’est un moyen de transport propre, qui génère très peu de nuisances, et qui se combine bien avec les aspirations de nos citoyens pour un partage de la voirie plus équilibré. D’autant que nos villes se sont construites autour des rivières et des fleuves ». Principalement tournés vers des secteurs tels que le BTP, les exemples de projets fluviaux axés autour de la logistique urbaine se sont pourtant multipliés ces dernières années. « Dès 2012, Franprix a eu recours à la voie d’eau pour desservir ses magasins dans Paris. Mais depuis deux ans et demi, l’intérêt manifesté par un certain nombre d’acteurs est sans commune mesure, car ils en voient bien l’utilité. À Paris, où les entrepôts se sont éloignés de 15 km du centre-ville en une décennie, la voie d’eau apparaît comme une solution. Un bateau, c’est finalement un entrepôt, capable d’amener au plus proche des clients des marchandises à valeur ajoutée qui ensuite pourront être livrées avec des modes de transport beaucoup plus légers, voire même des piétons. Les quais peuvent être utilisables une partie de la journée pour décharger les marchandises puis rendus au public », note Dominique Ritz, évoquant des expérimentations déjà menées, telles que Urban Logistic Solutions (ULS), société accompagnée par VNF pour l’exploitation d’un service de livraison du dernier kilomètre à Strasbourg qui combine navettes fluviales et vélos-cargo.

 

« Il y a encore dix ans, dans les réflexions menées autour de la logistique urbaine, le transport fluvial était vu comme peu adapté, trop lourd et trop cher. Mais depuis, la congestion urbaine a augmenté, la sensibilité à la pollution de l’air également. Le contexte a changé, et a invité des innovations à se développer », raconte Anne-Marie Jean, vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg et présidente du Port autonome de Strasbourg. « L’année dernière nous avons accompagné cinq ou six expérimentations de cette nature pour des partenaires de natures variées : ameublement, messagerie, petits colis… C’est un sujet en train d’émerger, et s’il n’y avait pas eu la crise sanitaire, cela aurait été encore plus rapide », note Dominique Ritz. Récemment, c’est l’entreprise de matériaux de construction Cemex qui a pu tester une solution de transport fluvial par caisses mobiles à Paris, en partenariat avec la start-up Green Switch Meridian et l'éco-organisme Valdelia, articulée autour de caisses mobiles de 20 m3, transportées par barges fluviales puis déchargées et distribuées par des camions électriques ou hydrogène. Face à ces besoins nouveaux, le monde fluvial fait donc valoir ses avantages et ses efforts de modernisation, afin de contrer une image parfois « vieillotte » selon Dominique Ritz : « Nous utilisons de l’IA, de la blockchain, de la géolocalisation… De nouvelles motorisations ont également été développées, avec des bateaux hybrides dédiés à la logistique urbaine, capables de passer au tout électrique quand ils sont en coeur de ville, ou encore l’hydrogène qui émerge. Tout cela permet de rendre plus vert le transport fluvial ».

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