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Innovation

Searoutes : mettre l'impact CO2 au cœur des décisions de transport

Publié le 3 juin 2021
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Trouver la route la plus vertueuse pour son transport, c’est l’objectif de la start-up Searoutes depuis 2019. Un changement de paradigme que détaille Pierre Garreau, son CEO.

Quand et comment débute l’aventure Searoutes ?

Elle remonte à 2019, avec un projet de recherche de l’université Aix-Marseille avec son labo d’IA. Notre réflexion était la suivante : depuis 2006, chaque navire de transport transmet ses positions GPS. Peut-on utiliser ses informations pour recréer les routes des navires, trouver ainsi les meilleurs itinéraires et économiser en coût de carburant ? Nous lançons l’entreprise en avril et avons rapidement une vingtaine de clients intéressés. Nous avons ensuite rejoint ZeBox, l’accélérateur de start-up de CGA-CGM à Marseille, et y avons rencontré d’autres acteurs de la logistique, dont Ceva Logistics, qui nous ont invités à poursuivre notre travail sur l’ensemble de la chaîne logistique, tous modes confondus, en restant axés sur le format des containers. Peu à peu, nous avons donc développé une solution pour identifier les routes les plus vertes.

 

Que propose Searoutes ?

La gestion du CO2 en logistique reste une vraie problématique, avec des outils relativement pauvres se contentant de calculer les émissions sans proposer de solutions. Notre objectif est d’aider les chargeurs à réduire concrètement leur empreinte écologique liée au transport en trouvant les modes de transport et les services les plus écologiques. Concrètement, nous proposons du reporting automatisé pour les chargeurs, avec des calculs de leurs flux, afin d’identifier les axes à améliorer. Nous offrons aussi de la visibilité pour calculer finement l’impact CO2, avec un système comparatif qui peut être utilisé lors d’appels d’offres, mais également au jour le jour pendant l’exploitation. Nous proposons cela à travers un système d’API qui vient s’intégrer dans les systèmes existants, soit directement chez les clients, soit via notre réseau de partenaires.

 

Comment calculez-vous ces émissions de CO2 ?

Dans le monde maritime, cela nécessite trois informations précises : la distance parcourue exacte, les informations sur le navire (âge, motorisation, courbes de consommation) et sa vitesse à partir des GPS. Nous essayons d’être au plus proche de la réalité, là où les calculateurs utilisent souvent des moyennes ou des informations génériques. Nous répliquons ce type de calculs pour l’aérien, la route, le train et les barges. Cela nous permet ensuite de donner toutes ces informations au chargeur qui peut prendre des décisions. Parfois, deux prestations de transport au même tarif peuvent avoir des impacts environnementaux très différents.

 

La dimension environnementale peut-elle enfin peser dans la balance face aux nécessités économiques ?

Je le pense. Avec le Green Deal en Europe et un ensemble global de règlementations pour amener à un transport moins polluant, il y a une pression sur les chargeurs et les acteurs de la logistique. Les reportings RSE sont également de plus en plus regardés chez les grands groupes. Dans ce contexte, Searoutes permet de trouver des solutions et d’optimiser son transport.

 

Quels projets avez-vous pu mener ?

Nous avons collaboré avec le port de Marseille dans le cadre du Smart Port Challenge début 2019, avec un angle intermodal pour démontrer que certaines routes venues de la Méditerranée sont plus vertes si elles arrivent à Marseille et s’appuient sur le rail plutôt qu’en passant par Rotterdam. Une façon de prouver que les choix économiques n’ont parfois pas de sens au niveau environnemental. Avec l’accélérateur Zebox, nous nous sommes rapprochés également de Ceva Logistics pour les aider dans leurs initiatives autour de la réduction du CO2.

 

Quels objectifs pour 2021 ?

Nous voulons aller chercher plus de chargeurs et de fret forwarders pour avoir un impact positif au sein du secteur. Côté développement, nous souhaitons ouvrir des outils gratuits en ligne afin d’aider le monde du transport à repenser ses priorités. Une levée de fonds est également à l’étude.

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