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[Dossier] Fret 21 : actions, engagements et retours d’expériences chargeurs

Publié le 15 juin 2023

2. Gémo vise une réduction de 15 % de ses émissions transport en 2023

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Gémo

L’enseigne de mode Gémo s’est engagée dans une réduction de son empreinte carbone de 30 % d’ici à 2030. Des efforts qui passent notamment par le transport, comme l’explique Jean-Louis Borde, directeur logistique et distribution de l’enseigne.

Pour les enseignes du monde de la mode, la sobriété et la responsabilité environnementale peuvent prendre de nombreux visages. Chez la marque de vêtements et chaussures Gémo par exemple, cette démarche baptisée Gémo For Good se traduit par une réduction attendue de toutes ses émissions à hauteur de 30 % d’ici 2030. Une transformation en profondeur qui a nécessairement impliqué la supply chain de l’entreprise. « Nous avons commencé à travailler sur le sujet en 2017, avec la conception d’une stratégie RSE aux côtes de nos prestataires de transport. Il s’agissait de voir quelles solutions ceux-ci pouvaient nous proposer pour décarboner l’activité. Cela est passé principalement par des réflexions autour des énergies. À l’époque, plusieurs sortaient du lot, et nous avons lancé assez tôt des premiers tests autour du biogaz, qui permettent de réduire de 80 % les émissions de CO2, de 95 % les particules fines et de 50 % les nuisances sonores », explique Jean-Louis Borde, directeur logistique et distribution de Gémo.

 

De premiers tests sur le réseau français

Gémo dispose de trois hubs centraux, situés en Pays de la Loire et dans le Maine-et-Loire, présentant chacun une spécificité : le premier se focalise sur les chaussures, le deuxième sur le textile, et le troisième sur l’activité retour (très importante en fin de collection) avec un complément sur le textile. Au départ de ces sites, Gémo organise la livraison de tous ses magasins en France (410 environ) et à l’international (une trentaine). En plus de ses sites, Gémo dispose de 12 plateformes régionales qui gèrent chacune de 30 à 50 magasins de proximité. Celles-ci sont prestées auprès d’acteurs de la supply chain : tantôt des PME locales (Jolival), tantôt des grands groupes (XPO, ID Logistics). « À chaque fois, nous lançons des appels d’offres pour trouver le prestataire le plus à même de répondre à nos spécificités. Nous envoyons des camions complets depuis nos trois hubs logistiques, et nos partenaires organisent les tournées de livraison vers les magasins », détaille Jean-Louis Borde. Rapidement, les premiers tests de décarbonation se sont mis en marche. « Nous avons lancé un premier camion biogaz avec le transporteur Jolival en 2019. Celui-ci avait valeur de test pour mieux connaître les coûts et les apports d’un tel modèle. Les tournées ont été optimisées pour qu’il soit utilisé le plus possible pendant toute une année. Et malgré son prix d’achat 30 % plus cher, au moment du bilan, nous étions à l’équilibre », raconte Jean-Louis Borde. Des premiers efforts encourageants mais que l’enseigne a souhaité structurer. « C’est à cette époque que nous avons assisté à une conférence autour de Fret 21 : après quelques échanges, nous avons vu qu’ils avaient des outils pour nous aider et des gens qualifiés pour nous accompagner ». Gémo a alors formalisé son adhésion à la mi-2021, avec l’objectif d’aller chercher une baisse de 15 % de ses émissions d’ici à 2023 sur son transport, avec quatre axes parallèles.

 

Un ensemble complet d’actions de décarbonation

Le premier de ces axes est la réduction des distances parcourues. « À l’époque, nous n’avions que dix plateformes régionales. Nous en avons donc ouvert deux autres, à Tours et Limoges, pour optimiser nos flux et disposer d’un point de rassemblement de notre distribution sur la région Centre, qui était auparavant livrée depuis nos grands hubs, avec des distances importantes », explique Jean-Louis Borde. Une optimisation qui représente 1 % de l’engagement visé par l’entreprise. Deuxième point, le choix des prestataires. « Nous demandons à nos transporteurs d’aller chercher un label Objectif CO2, ou au moins de s’engager dans le programme ». D’ici 2023, 100 % des transporteurs de Gémo auront l’étiquette Objectif CO2. « Nous n’avons perdu aucun transporteur dans ces mutations, ils nous ont tous accompagnés. C’est le rôle du chargeur : créer une vraie relation de partenariat avec ses prestataires. Et cela représente 4 % notre engagement total ». Troisième sujet, le taux de remplissage des camions, amélioré par l’utilisation d’un nouveau contenant pour les produits textiles. Fabriqué en plastique recyclé, il peut se stocker empilé, permettant d’optimiser le chargement. « Les flux retour sont facilités car ces contenants sont également pliables. Nous avons commencé leur déploiement en 2019 et ils sont utilisés pour 100 % de nos volumes textile désormais. Cette optimisation représente 17 % de notre engagement ». Enfin, quatrième levier : les moyens de transport. Après ses premiers tests au biogaz en 2019, l’enseigne a travaillé sur son hub de distribution Ouest : « Nous avons investi dans de nouveaux camions, et livrons dorénavant 60 % des magasins de l’Ouest de la France en biogaz. Notre objectif est d’atteindre 80 % d’ici fin 2023 ». Un périmètre qui permet à Gémo d’avancer progressivement sur ce sujet qui présente encore de nombreuses problématiques, en tête la rareté des stations d’avitaillement. « Le point noir, ce sont les kilomètres supplémentaires pour aller s’approvisionner. Nous travaillons pour avoir une station proche de notre hub, et avons monté une SAS qui réunit des collectivités locales, les deux transporteurs Jolival et Pohu, ainsi que des collectifs d’agriculteurs producteurs, afin de lancer trois unités de méthanisation sur le territoire. Une station va voir le jour au premier trimestre 2023, et sera ouverte à toutes les entreprises ».

 

De nouveaux objectifs pour 2026

Avançant sur ces quatre pans, Gémo a ainsi pu obtenir le label Fret 21 en reconnaissance des efforts réalisés. « La labellisation grave dans le marbre notre démarche et la rend durable. C’est une récompense pour les équipes et cela nous encourage à aller de l’avant. Et puis, l’intérêt de Fret 21, c’est aussi de pouvoir rencontrer d’autres entreprises, d’échanger sur les bonnes pratiques... Il y a tant de choses à partager pour avancer sur ces sujets, et tous les chargeurs veulent aller dans le même sens ». Courant 2023, Gémo va retravailler avec les équipes de Fret 21 pour définir de nouveaux objectifs à horizon 2026. « Nous avons plein d’idées. Quand on parle de RSE, les équipes sont tout de suite emballées. Cela touche aussi au personnel : c’est une façon de penser le monde de demain, celui que nous laisserons à nos enfants », estime Jean-Louis Borde.

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