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et logistique

Transport

Gestion du transport : les TMS prennent de la vitesse

Publié le 1 décembre 2016

4. Suivi du fret routier : Shippeo aide Henkel à mieux échanger avec ses partenaires

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En janvier 2016, Shippeo a initié avec l’ECR (Efficient consumer response) des projets de suivi en temps réel des flux de transport entre chargeurs, distributeurs et prestataires logistiques. L’une des entreprises participantes, l’industriel Henkel, se dit satisfaite de cette expérimentation et pourrait développer un partenariat sur le long terme avec Shippeo.

Shippeo, éditeur de la plateforme éponyme de gestion d’ordres de transport et de suivi du fret routier en temps réel, a lancé en début d’année 2016 cinq projets de tracking collaboratif entre membres de l’ECR France, association rassemblant des industriels, des distributeurs et des prestataires logistiques du secteur de produits de grande consommation alimentaires et non alimentaires. Les acteurs ont été répartis par trinômes, avec à chaque fois un industriel, un distributeur et un logisticien. Lucien Besse, co-fondateur de Shippeo et responsable de l’expérimentation, revient sur les objectifs du projet : « Avec l’ECR, nous avons voulu étudier les questions suivantes : “Quelles sont les problématiques transport d’un industriel quand il livre les GMS (grandes et moyennes surfaces) ?” et “Quelles sont les problématiques transport de la GMS quand elle se fait livrer des centaines de camions par jour de la part d’industriels ?” Nous nous sommes en effet rendus compte qu’il y avait énormément de pertes d’informations qui entraînaient des baisses de productivité, des problèmes d’organisation et des pertes financières très importantes du côté de la GMS et des industriels. Les résultats nous ont montré que dans les groupes d’échanges, il y avait un réel besoin d’échange d’informations entre industriels et distributeurs. »

 

Les trois parties prenantes du projet, peu importe leur groupe, présentaient les mêmes problématiques, comme le détaille Lucien Besse : « Premièrement il y a les no show à la livraison, c’est-à-dire un camion qui ne se présente pas mais qu’il faut tout de même pouvoir gérer. Il y a à peu près 10 à 15 % de no show dans la GMS ; cela représente pour le distributeur des pertes de productivité très importantes en logistique, parce qu’il doit mobiliser des manutentionnaires dans son entrepôt pour un camion qui n’est pas là du tout. Deuxièmement, les retards à la livraison, avec la question de savoir comment s’organiser plus efficacement pour les anticiper. Il y a ensuite toute la partie outils qui représente un débat sans fin entre les industriels et les distributeurs. Notre outil permet de fournir une information objective aux deux acteurs. L’idée est de permettre aux deux parties de résoudre plus facilement leurs litiges et éventuellement à terme de baisser les facturations qui sont imposées par la GMS. Enfin, le quatrième axe de gains porte sur toute la partie administrative, avec un accès beaucoup plus rapide, en temps réel, à la preuve de livraison pour déclencher la facturation. »

 

Afin de faciliter l’échange entre les différents participants, Shippeo a mobilisé ses équipes pour équiper les chauffeurs d’une application mobile permettant de remonter aux clients le déroulé de la livraison via des sources multiples (télématique embarquée, solution TMS, géolocalisation…). L’application assure un tracking en temps réel, génère des notifications lors du chargement et de l’arrivée des camions et des alertes en cas de retard. Elle intègre également une fonction scanner pour enregistrer les preuves de livraison de façon dématérialisée. Le tout est remonté directement sur la plateforme collaborative centrale de Shippeo, sur laquelle l’ensemble des participants peut consulter les informations de ses partenaires.

 

Améliorer la collaboration client

Christine Levy, directrice administrative de Henkel France en charge de la branche cosmétique et responsable de l’activité dépôt et transport de l’industriel, a piloté le projet pour sa société, membre de l’ECR. Elle détaille la constitution de son trinôme : « Nous avons eu comme prestataire logistique FM Logistic. C’est lui qui prépare nos commandes, expédie nos produits et entrepose notre marchandise. C’est un prestataire avec lequel nous travaillons depuis plusieurs années et qui s’inscrit parfaitement dans le schéma du projet. Comme client, nous avons choisi Intermarché, en l’occurrence la plateforme de Lisses, dans l’Essonne, sur laquelle nous rencontrions des problèmes de livraison. » Le site Intermarché de Lisses n’est situé qu’à une centaine de kilomètres de la plateforme FM Logistic d’Épaux-Bezu à Château-Thierry, dans l’Aisne (02). En cas de retard d’une livraison de produits Henkel par FM Logistic, Intermarché n’a que très peu de temps pour réorganiser son planning. « Les plannings des plateformes logistiques des enseignes sont extrêmement chargés ; le moindre retard peut être pénalisant pour tout le monde, explique Christine Levy. Les attentes que nous avions par rapport au projet de Shippeo étaient essentiellement liées à la collaboration avec nos clients. Nous souhaitions coopérer plus encore avec eux, avoir un vrai partenariat. Le tracking des livraisons était un moyen pour nous d’aller encore plus loin dans cette démarche et de pouvoir informer notre client si nous apercevions pendant le transport un retard ou une anomalie, pour les prévenir suffisamment tôt afin qu’ils puissent éventuellement replanifier ses livraisons. »

 

En plus d’assurer une meilleure collaboration entre acteurs, la solution de Shippeo a permis de considérablement réduire le temps de traitement des preuves de livraison, un autre problème de poids en France selon la responsable d’Henkel France : « Le traitement manuel des preuves de livraison est un processus très lourd. Lorsque c’est réalisé à la main, il faut scanner le document, ce qui nécessite en premier lieu une imprimante avec scanner. Très souvent dans les sociétés de transport il y a une cellule qui est en charge de cette mission. Généralement, les transporteurs reçoivent beaucoup de documents dans la journée et ne traitent pas forcément la preuve de livraison le jour même. Aujourd’hui, dans le meilleur des cas, le processus complet prend 15 jours. C’est trop long en sachant qu’en France on dispose de 30 jours pour résoudre un litige. » En participant à l’expérimentation ECR-Shippeo, Henkel France avait comme objectif secondaire de réduire ses pénalités de retard et ses litiges au sens large. Satisfait du projet, le pôle supply chain de l’industriel est entré en discussion avec son équipe dirigeante pour envisager un partenariat long terme avec Shippeo.

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