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Emballage : les défis de l'omnicanal

Publié le 31 octobre 2019

2. Éviter le surconditionnement ?

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À la question de l’étude YouGov pour le salon All4pack Paris L’emballage à l’aube de sa révolution : « Pensez-vous que les nouveaux modes de livraison de produits vont modifier la conception des emballages ? », parmi les sondés, un groupe de 23 designers interrogés répondent positivement, jugeant que les conditionnements de grandes surfaces doivent être remplacés par des emballages spécifiques adaptés aux outils et aux moyens de logistique de la livraison à domicile. Dans la même lignée, lorsqu’on demande « Qu’est-ce qui, selon vous, permettrait de continuer à disposer d’emballages performants et efficaces, sans puiser de façon irrémédiable dans les ressources naturelles de notre planète ? », 38 % du panel des 8 253 consommateurs répartis dans six pays européens questionnés jugent qu’il faut interdire le suremballage. « Le problème principal de l’e-commerce est de vendre des produits qui ont été conçus et emballés pour la grande distribution et non pour des ventes e-commerce, puis de les réemballer pour les disposer dans des colis logistiques à destination des consommateurs, estime Fabrice Peltier, designer consultant en éco-conception et auteur de l’étude. Étant donné que les canaux de distribution de l’e-commerce sont en train de se développer, nous arrivons peut-être à une étape de révolution de l’emballage où il sera plus économiquement rentable de développer des conditionnements spécifiques au e-commerce. On ne peut plus résoudre cette équation par le suremballage qui n’est pas adapté aux échelles industrielles auxquelles nous sommes parvenus ». Une réorganisation totale du conditionnement qui se verrait séparé en deux flux pour une livraison différenciée entre la grande distribution et l’e-commerce.

 

Une démarche en réflexion

L’observation fait son chemin dans la tête des acteurs du secteur qui observent ses avantages et ses inconvénients : « Cela signifie qu’il faut penser des packagings capables de s’insérer dans les deux flux. Nous sommes convaincus de l’intérêt de cette démarche et y travaillons mais cela dépend du produit, commente Armand Chaigne chez DS Smith. Si celui-ci peut s’acheter de façon unitaire, nous pensons qu’il faut que ce soit un emballage qui puisse être palettisé et partir dans le flux traditionnel, mais également être envoyé directement par l’usine de production. À l’inverse, dans le cas d’un panier de produits alimentaires de plus d’un article, un suremballage est alors nécessaire car il s’agit d’une réunion de différents produits venant de plusieurs fournisseurs ». Une nouvelle configuration envisageable pour des achats uniques donc et imposant des adaptations conséquentes en matière de process logistiques : « Cela implique qu’une machine de conditionnement soit capable de traiter des commandes unitaires et groupées. Nous en sommes au début de ce mouvement. En revanche, les petits fabricants dont la taille permet plus de flexibilité le font déjà : ils personnalisent et envoient à la fois en e-commerce et en supermarché », poursuit Armand Chaigne. Chez Smurfit Kappa, Gérard Mathieu interroge sur le sujet : « Cela oblige à comprendre la façon dont le circuit e-commerce est organisé : soit l’e-commerçant expédie directement parce qu’il possède son propre site, soit il passe par un prestataire logistique ou encore une place de marché qui redirige vers une plateforme après le passage de la commande. Mais dans une configuration garantissant un délai de livraison en 24h avec une commande de six articles provenant de six endroits différents, si vous ne voulez pas suremballer, cela veut dire que vous expédiez chaque produit dans leur emballage d’origine, depuis le fournisseur original ou depuis chez vous mais en colis unitaire, ce qui conduit à une fragmentation et une nonmaîtrise du coût de la commande », observe-t-il.

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