Interview
Trois questions à Marc Chiron, directeur commercial-marketing-innovation de DS Smith
Le groupe international spécialisé dans les solutions d'emballage DS Smith dévoilait sur le salon All4Pack sa vision des enjeux posés par la distribution omnicanal et ses répercussions sur les nouveaux concepts d’emballage.
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DS Smith
L’omnicanal est mis en avant sur votre stand cette année. Quel message souhaitez-vous faire passer ?
Aujourd’hui, les consommateurs veulent disposer d’un large choix de produits, rapidement et n’importe où. Il faut considérer la complexité grandissante de la supply chain induite par cette stratégie omnicanal. Pour le distributeur, cela implique des contraintes de stockage car il doit être capable de gérer le flux traditionnel et celui de l’e-commerce. D’autre part, les livraisons à domicile changent la donne du dernier kilomètre pour les industriels, impliquant des emballages sécables pour gagner en flexibilité. Nous devons aider nos clients à atteindre cette agilité. Quel que soit le canal, des options existent. En partant du principe que l’emballage sera présent depuis l’usine du client jusqu’au consommateur, il a un rôle à jouer pour répondre à cette complexité. Dans le cas d’une livraison à domicile, en point relais, ou encore en drive, les solutions d’emballage peuvent varier mais nos clients ne peuvent se permettre industriellement d’en produire huit à neuf différentes pour un même produit. Nous devons donc poser le problème avec eux et connaître leur stratégie en amont, en discutant avec divers interlocuteurs : des équipes marketing et commerciales aux responsables de leurs usines et de leur supply chain, pour comprendre où se trouve leur goulot d’étranglement. Très souvent, lorsque nous travaillons sur l’omnicanal, nous allons challenger ce que nos clients ont l’habitude de faire dans une logistique traditionnelle de grande distribution, que ce soit sur le nombre de PCB [Ndlr : « par combien », nombre d’unité d’un même produit par carton], ou encore le positionnement des produits, etc. Il s’agit de trouver le meilleur compromis possible, ce qui implique de proposer du sur-mesure, chaque société développant sa propre stratégie.
Pouvez-vous me parler de votre nouvelle solution Made2Fit pour l’e-commerce ?
Nous travaillons dessus depuis un an et demi. Nous avons finalisé nos tests et les deux premières machines seront installées en tout début d’année prochaine. Cette innovation permet de former une caisse en fonction de la taille du produit à emballer qui a été scanné. Nous proposons ensuite trois magasins de taille de carton différente capables d’apporter 10 millions de solutions. Une fois la bonne plaque de carton choisie, il s’agit de la découper et de la former pour ensuite venir la remplir avec le produit. Ce système va permettre d’avoir sur le marché le maximum de solutions possibles avec une vitesse de 1 200 colis à l’heure. L’avantage d’être cartonnier, c’est que nous avons réfléchi à la conception de la machine mais également à l’approvisionnement du carton en amont, de manière à réduire de 20 % le nombre de déchets.
Une autre manière de poursuivre votre démarche sur la gestion du vide dans l’emballage évoquée dans l’étude menée avec Forbes Insight en septembre dernier ?
Oui, c’est tout l’objet de notre cellule dédiée au e-commerce. Nous avons par ailleurs développé un logiciel pour optimiser les besoins de nos clients en matière d’emballage. En partant de leur gamme existante de cartons et en reprenant l’historique de leurs commandes dans notre logiciel, nous pouvons par exemple leur dire : « Là où vous aviez 50 formats différents, nous sommes capables, avec 12 formats, de livrer 95 % de vos commandes avec moins de vide à l’intérieur ». Cela aboutit ensuite à des solutions qui peuvent être mécanisées ou mises en œuvre manuellement si le client ne possède pas les volumes suffisants pour une mécanisation. Ce service s’intègre à notre stratégie e-commerce sur laquelle nous travaillons depuis plus de deux ans et que nous sommes en train de déployer.