media supply chain
et logistique

Interview

Entretien avec Cédric Valmalle, directeur du développement d'Idea

Le groupe Idea, centenaire en 2019, a vu son cœur d’activité évoluer avec les années. Aujourd’hui positionné comme expert de la logistique industrielle, le prestataire travaille aux solutions d’avenir et aux futures mutations de son secteur, en co-construction avec ses clients. Cédric Valmalle, directeur du développement revient sur l’actualité et la vision du groupe.

Publié le 25 avril 2019 - 14h45
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Idea

Pouvez-vous me présenter le groupe Idea et ses activités ?
Idea est un groupe coopératif né en 1919 qui fête donc ses 100 ans cette année. Historiquement créé dans la région de Saint-Nazaire sur une activité de vrac agroalimentaire jusqu’à la fin des années 90, il vit une impulsion vers la logistique industrielle au début des années 2000. Une activité qui va faire l’essentiel de sa croissance pour parvenir en 2018 à un groupe de 1 400 personnes et environ 135 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec une croissance de 10 à 15 % chaque année depuis six ans. Le groupe a profondément muté ces dernières années et s’axe sur ses savoir-faire métier qui reposent sur quatre piliers : la logistique pour les sites industriels, le transport, l’emballage et le maritime. Nous travaillons aujourd’hui sur une offre globale pour être capables d’accompagner nos clients depuis la conception de leur supply chain jusqu’à la fin de vie des produits que nous contribuons à réaliser. Nous sommes en capacité d’investir et de partager les risques pour réaliser des prototypes et des tests avant de passer au stade de l’industrialisation où nous agissons en tant que logisticien.


Quels sont les pôles d’avenir sur lesquels vous travaillez ?
Deux d’entre eux émergent en ce moment. D’une part la partie gestion de la donnée sur la supply chain de nos clients comprenant leurs fournisseurs et leurs propres clients. Le deuxième sujet touche à la gestion du cycle de vie. Ce sont deux business models que nous avons lancés il y a un an et demi et qui s’intègrent dans notre plan stratégique ID2020. Nous sentons que nos clients sont en pleine réflexion sur ces sujets et nous travaillons aujourd’hui avec eux sur des POC et des tests de petite profondeur pour leur compte.


Idea accorde une grande importance à la notion de co-construction de solutions avec ses clients…
Notre première spécificité est en effet d’être capables de co-construire avec nos clients de nouvelles solutions. Nous essayons de nous poser les bonnes questions et de sortir du cadre établi des solutions déjà éprouvées. Cette démarche peut être très rapide : nous pouvons décider de mettre en place des solutions innovantes, observer si elles fonctionnent, les déployer si c’est le cas et si non, revenir en arrière et en faire un retour d’expérience. Il s’agit de prendre le temps d’accoucher ensemble du schéma idéal. Dans ce cadre-là, nous opérons notamment pour des clients comme Naval Group, Airbus ou encore General Electric, sur de la gestion multi-sites en mettant petit à petit en place des systèmes de reportings et de pilotage homogène sur l’ensemble des sites alors même qu’ils ont des réalités industrielles différentes. Nous intégrons également de plus en plus d’outils digitaux pour fluidifier l’information, l’avoir en quasi temps réel et être capables de comparer des sites qui sont distants et ne produisent pas les mêmes produits.


De quelle manière travaillez-vous avec vos clients sur la question de la gestion de la donnée ?
Historiquement, le métier du logisticien consistait à traiter les ruptures de charge de manière physique. Aujourd’hui, le sujet est maîtrisé. En revanche, cette rupture de charge entraîne une rupture de continuité de la donnée. Cela nous a interpellé : étant donné qu’une supply chain complète peut contenir jusqu’à une vingtaine d’intervenants, nous souhaitons être capables de traiter la donnée provenant de chacune de ses parties et ne conserver que ce qui est important. La problématique réside dans le fait qu’aujourd’hui, la plupart des industriels pensent à juste titre que leurs données sont sensibles et stratégiques. Ils les communiquent donc peu ou de manière tronquée à leurs partenaires, ce qui conduit à un signal de plus en plus dégradé en remontant la chaîne. Le fait que nous soyons indépendants et présents sur toutes les parties de la supply nous permet de gérer cette donnée, d’en tirer de l’intelligence pour redonner à chacune des parties l’information qui lui est nécessaire. Et le Graal vers lequel nous essayons de tendre, c’est d’être capables de réaliser du prédictif grâce au smart data.

 

Qu’en est-il de la gestion du cycle de vie du produit, votre deuxième pôle d’avenir ?
Nous pensons que ce sujet va prendre de plus en plus d’importance. Comment, dans le cas d’un avion ou d’un sous-marin par exemple, s'assure-t-on qu’il va vivre le plus longtemps possible, que l'on va pouvoir le maintenir dans des conditions économiques et environnementales intelligentes ? C'est aussi le cas dans le secteur de l’automobile qui réalise des batteries. Ce marché fait en sorte que leur impact tout au long de leur vie soit le plus faible possible ce qui implique plusieurs problématiques : comment les réparer ? Peut-on proposer des pièces d’occasion entre industriels ? Nous pensons que de nouveaux modèles vont émerger et sommes donc en veille sur ces sujets-là. Idea est aujourd’hui labellisé Engagé RSE niveau confirmé [une certification Afnor] ce qui traduit l’engagement de l’entreprise au quotidien pour aligner au mieux les préoccupations sociales, environnementales et économiques. Il s’agit d’un levier de croissance que nous ne prenons pas comme une contrainte mais comme une source d’opportunités.

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