media supply chain
et logistique

Portrait

Laurence Corchia, directrice supply chain d'Oscaro : une professionnelle reconnue

La directrice supply chain d’Oscaro, spécialiste européen de la vente en ligne de pièces automobiles d’origine, se livre sur son parcours informatique et logistique, entre solidité et pudeur, tout en équilibre.

Publié le 1 juillet 2021 - 09h06
A_1

DR

Depuis l’été 2019, Laurence Corchia est directrice supply chain d’Oscaro. En tant que membre du comité de direction, elle doit relever un double enjeu, celui de l’opérationnel mais aussi celui de la croissance, notamment à l’international. Et si la crise sanitaire a quelque peu perturbé la trajectoire initiale, Oscaro affiche néanmoins sa capacité à garantir le développement de ses opérations et soutenir sa croissance future en s’appuyant notamment sur sa supply chain, un sujet primordial pour le e-commerce. Voilà pourquoi Laurence Corchia a été choisie. La question de la parité est aussi un sujet chez son employeur : « Dans le monde de la pièce automobile, peu de femmes évoluaient dans les équipes, que ce soit dans les opérations ou l’encadrement. Aujourd’hui, chez Oscaro, nous sommes quelques-unes à manager. Et pourtant, d’une façon générale, en direction supply chain, nous sommes encore loin d’être à la parité, voire très loin ! Mais de plus en plus, certaines cherchent à faire monter la place des femmes, les opérations se féminisent ! », affirme la principale intéressée.

 

Évoluer dans un univers traditionnellement masculin est une routine pour Laurence Corchia. Chez elle déjà, où mariée, elle est également mère de deux garçons, aujourd’hui grands et dont elle se dit « fière ». Mais aussi durant sa scolarité, elle constate qu’à cette époque : « Les filles en section scientifique n’étaient pas si nombreuses. Ma mère avait fait en sorte que j’atteigne ces filières-là pour entrer dans de grandes écoles. Déjà en prépa, au lycée Stanislas, nous devions être trois filles pour 30 garçons », raconte Laurence Corchia. Elle enchaîne ensuite en entrant à l’Essec et en sort en 1982 après avoir s’être essayée à différentes matières, dont l’informatique. C’est justement là qu’elle fera sa première expérience sur le marché du travail : chez Citröen, en tant que cheffe de projet informatique.

 

Informatique et logistique, bras armés de la directrice supply chain

Laurence Corchia passe sept ans chez Citroën, encadre une trentaine de personnes et aborde des sujets aussi variés que la finance, l’informatique de gestion ou bien encore le management. « Pendant ce temps-là, j’ai eu mes deux garçons et au retour de mon second congé maternité, j’ai été repérée par un chasseur de tête. J’ai quitté Citroën et suis entrée chez Baccardi ». Nous sommes en 1990. Laurence devient responsable d’études informatiques dans la perspective d’accéder au poste de directrice informatique, suite à un départ en retraite. On lui offre alors de nombreuses responsabilités notamment sur l’ADV et la logistique. « J’endosse finalement une double casquette. Je ne connaissais de la logistique que ce que l’on connait lorsque l’on fait de l’informatique. Les logisticiens faisaient partis de mes utilisateurs importants, nous travaillions en forte proximité ». Elle finit par gérer la logistique du groupe et passe, là aussi, une décennie au sein de la marque.

 

Cette double compétence fera d’elle une professionnelle reconnue et régulièrement chassée par les cabinets de recrutement. Nombreux la contactent, tant pour l’informatique, que pour la logistique. Entre les deux fonctions, son cœur balance souvent. Elle arrête finalement son choix en 2000, en changeant de poste et en accédant à celui de directrice supply chain du fabricant de jouets et jeux, Mattel. Le sujet supply chain y est vaste. Elle travaille là aussi près de 10 ans à optimiser cette fonction essentielle, entame de vastes chantiers et passe à la direction de l’Europe du Sud. Entre temps, elle obtient même un MBA Executive à HEC. Mais en 2008 survient la crise. Quelque temps plus tard, à l’issue d’un plan social, elle quitte le groupe, sans rancune : « J’en garde de belles expériences et de beaux projets ».

 

Rester centrée sur l’essentiel

Laurence rebondit rapidement. Elle trouve une mission chez vente-privee.com, au sein d’une nouvelle entité baptisée Digital Commerce Factory, avec à sa tête, une célèbre femme du e-commerce : « Il s’agissait de développer un business de délégation e-commerce. J’ai été recrutée en tant que directrice des opérations. Aussi courte soit-elle, ce fut une magnifique expérience : une start-up dans la start-up, avec à sa tête Catherine Barba avec qui j’ai adoré travailler », détaille-t-elle. L’aventure dure une année seulement, mais le souvenir de cette collaboration reste encore bien présent, et pas seulement chez Laurence : « Pour lancer ce projet, j’ai voulu recruter les meilleurs. Sur la logistique, c’était donc Laurence. C’est quelqu’un d’incroyablement stable, solide et investie. Je ne compte pas les soirées, nuits, week-ends passés sur les casse-têtes logistiques. Cela était d’une complexité inouïe, mais toute l’équipe a noué une très forte solidarité. D’ailleurs, tous les ans depuis presque dix ans, la petite troupe se retrouve ! », évoque Catherine Barba.

 

Une expérience supplémentaire dans le long CV de Laurence Corchia qui traduit sa fidélité vis-à-vis de ses collaborateurs et partenaires mais également d’un point de vue plus personnel, comme en témoigne Lionel Hovsepian, son ami d’enfance : « Laurence est mariée avec un de mes meilleurs amis d’enfance. On se côtoie depuis le lycée, nous sommes amis depuis nos 18 ans et elle n’a pas changé. On s’est connu très jeune, on se connait encore, avec les mêmes conjoints. Finalement, nous sommes un peu des exceptions ! », s’amuse-t-il avant de conclure : « Laurence est une personne de confiance, attentive, nature et centrée sur l’essentiel ». Et si elle a davantage multiplié les expériences ces dernières années : Rakuten, La Grande Récré ou encore l’éditeur de jeux Asmodee, Laurence Corchia reste là aussi centrée sur le cœur de sa mission chez Oscaro depuis deux ans maintenant : la tenue du plan de croissance de l’entreprise et la poursuite de son développement international. Un projet que la directrice supply chain porte également d’un point de vue personnel. Elle qui a gravi l’Etna et connait bien New York, a des envies de voyages après plusieurs mois de crise sanitaire. « J’ai des fourmis dans les jambes et dans la tête ». Signe que pour cette adepte de la course à pied, le chemin à parcourir reste entier.

CHAQUE JOUR
RECEVEZ LES ACTUALITÉS
DE NOTRE SECTEUR
INSCRIVEZ-VOUS
À LA NEWSLETTER
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !