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Entrepôts

Entrepôts logistiques : vers une substitution de l'opérateur par les robots ?

Publié le 16 décembre 2015

Pour l’instant, le robot n’est qu’un simple outil bien utile. Le secteur logistique commence à faire appel à des robots autonomes, et la question se pose quant à la place qu’ils prendront et les fonctions qu’ils occuperont dans les années à venir. Un problème couplé qui plus est à celui de l’automatisation, capable elle-aussi de supplanter l’homme.

1. L'avis de François Mondou, Fondateur de SDZ France, professeur et ingénieur

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« Pensez-vous que dans un avenir proche certaines professions du secteur logistique, comme le préparateur de commandes, pourraient être amenées à disparaitre au profit de robots autonomes ? » À cette question, François Mondou, directeur général de la société d’ingénierie SDZ France et directeur du génie industriel du département ingénierie des infrastructures logistiques à l’École nationale des ponts et chaussées, répond « oui ».

« Notamment pour réviser la manutention lourde et répétitive tels que les mouvements de stockage et de déstockage de palettes, ainsi que toutes les opérations qui réclament de fortes cadences dans un laps de temps de traitement très court, comme on peut le voir dans les métiers de la répartition pharmaceutique. Ce sont ces fameuses plateformes logistiques qui servent deux à trois fois par jour toutes les officines pharmaceutiques en milieu urbain ou péri-urbain et qui sont capables de répondre à des demandes sous deux ou trois heures. Dans ce cas de figure, la robotique ou l’automatisation, qui est déjà très avancée depuis une vingtaine d’années, permet de préparer des commandes dans un temps record, mais aussi de pouvoir, par des circuits de transitique et robotique différents, amener des produits d’un poids allant de quelques grammes à un kilo. Ce sont ce que nous appelons des produits polymorphes, c’est-à-dire de dimensions physiques différentes.

 

Pourquoi la robotique est une réponse ? Parce que les cut off, c’est-à-dire les limites horaires auxquelles une plateforme peut recevoir une commande et la livrer dans un temps record, sont de plus en plus courts. Si je prends l’exemple de la pièce détachée en milieu automobile, on a des cut off aujourd’hui en 18/8, c’est-à-dire que toute commande reçue à 18 heures un lundi est garantie d’être livrée en tous points de France le lendemain matin pour 8 heures. Ce sont ces contraintes qui rythment désormais l’organisation des plateformes logistiques et qui obligent à régler une problématique très forte : le pic d’un besoin en ressources. Ces pics d’activité sont évidemment très difficiles à gérer, car ils obligent dans le cadre d’une organisation conventionnelle à des gestions de ressources humaines qui font beaucoup appel à l’intérim ou à des “coups de poings”, c’est-à-dire des gens que vous recrutez deux ou trois heures.

 

En robotique ou en automatique cela pose aussi un autre problème : si vous investissez en robotique pour ne travailler que quelques heures, l’amortissement de ces investissements n’est pas optimum. Il faut projeter de vraies règles de calcul pour tomber “juste”. Assurément l’opérateur sera supplanté par la robotique, d’autant que les engagements de services seront de plus en plus serrés afin d’être plus rapide que son concurrent pour livrer le produit qui a été commandé. Une condition demeure : l’automatisation et la robotique doivent s’affranchir de cette fameuse polymorphie. »

Focus

Des flottes de robots pour faciliter le picking

Scallog, entreprise française fondée en 2013 par Olivier Rochet, a conçu une solution d’optimisation de la préparation de commandes détail pour les plateformes logistiques. Le principe est simple : des robots mobiles soulèvent des étagères remplies d’articles pour les ramener directement vers les opérateurs, postés dans leurs stations de préparation.

Scallog a développé un système goods-to-man inspiré des robots de Kiva Systems, start-up rachetée en 2012 par Amazon. L'entreprise l’a adaptée aux contraintes des plateformes logistiques européennes, beaucoup moins étendues que les entrepôts américains du géant du e-commerce, en faisant de la flexibilité le point central de sa solution. Les robots de Scallog se déplacent, grâce à un programme embarqué et des capteurs, sur des bandes de guidage posées au sol en forme de quadrillage, qui leur permettent de se frayer un chemin délimité et optimisé. Les routes peuvent être agrandies ou raccourcies rapidement, en fonction des besoins du stockage. Les flottes de robots de Scallog viennent faciliter le travail des opérateurs, qui n’ont plus à effectuer 10 à 15 kilomètres de marche par jour. Une alternative à des systèmes d’automatisation plus rigides, mais aussi aux prototypes peu fructueux de robots de picking unitaire : les robots mobiles de l’entreprise française contournent le problème de la polymorphie en soulevant toute une partie du stock d’un coup.

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