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Gérer sa maintenance chariot

Publié le 19 juillet 2016

2. Un parc efficace : Les bonnes pratiques à appliquer

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Dans la recherche perpétuelle d'optimisation financière, une maintenance préventive pratiquée consciencieusement aura des intérêts non négligeables, assurant une meilleure longévité au parc, une disponibilité optimale des chariots ainsi qu'une réduction des coûts. À leur niveau, les gestionnaires de parc et les caristes peuvent contribuer, même si leur contrat de location couvre la maintenance des appareils, à intégrer de bonnes pratiques génératrices par la suite d'une gestion de la maintenance optimisée.

Lors de la mise en service et de la remise du chariot au client, son plan d'entretien ainsi que son manuel d'utilisation (adapté au type de chariot, son engagement et son environnement), lui sont donnés. Il s'agit de recommandations constructeurs pour une performance sur le long terme. Sur place, des instructions d'utilisation seront aussi faites. Des conseils de base qu'il s'avère impératif de suivre religieusement.

 

Les bonnes pratiques

La responsabilité des opérateurs au quotidien est incontournable. Formés régulièrement, dans le cadre de leur Caces, ils doivent effectuer les vérifications et les opérations nécessaires avant la prise de poste et en fin de poste. Quelles sont ces bonnes pratiques à conserver et quelles préconisations rappeler ? Pour le cariste, tout d'abord, lorsqu'il récupère son appareil, en faire le tour, effectuer un premier contrôle visuel et vérifier certains points de fonctionnement, ce qui constitue déjà une première vigilance sur l'état de la machine. D'autres gestes de contrôle peuvent suivre. « La batterie représentant une grosse partie du coût du chariot, de fortes recommandations sont faites à ce sujet, répond Yann Rodrigues, responsable des solutions de management de flotte chez Still. Nous expliquons aux clients que s'ils souhaitent avoir une batterie de la durée de vie du chariot, il y a des règles à suivre. Il faut déjà respecter le cycle de charge de la batterie, ne pas effectuer de biberonnage (recharger la batterie pendant une demi-heure, la reprendre, la recharger) car cela l'abîme. Nous leur donnons aussi des conseils sur la mise en eau de la batterie. S’ils les respectent, ils ont beaucoup à gagner derrière. Enfin, nous allons leur demander de bien faire le niveau d'huile sur un moteur thermique, et de réaliser leur prise de poste en faisant le tour de leur chariot et en notant ce qui ne va pas sur un carnet de suivi ».

 

Ces recommandations de « bon père de famille » ne rentrent pas à proprement parler dans le cadre de la maintenance du parc mais dans celui des actions de contrôles et d'entretien, qui, bien effectuées, participent à éviter les pannes. « Ces dernières vont se définir selon le type d'engagement et surtout l'environnement dans lequel évoluent les chariots. Si vous travaillez dans une société qui fait du béton ou de la brique, cela va demander beaucoup plus d'entretien qu'un chariot qui travaille dans un laboratoire », indique Marcel Leite, président de Delagnes Manutention, concessionnaire Hyundai. Des actes préventifs pouvant s'assimiler à ceux qu'on effectuerait sur sa voiture : vérifier le niveau de la jauge, la pression des pneus… « Ces préconisations à la charge du client existent tout autant pour les contrats Full Service que préventifs où elles sont stipulées : certains graissages, le soufflage des filtres à air… », poursuit-il. « Avec des machines de plus en plus complexes et électronisées, certains diagnostics peuvent demander des investissements conséquents, nous pouvons donc demander à l'utilisateur ou au maintenancier de la société, de faire au moins des contrôles visuels, de regarder les niveaux et de nous alerter si le voyant s'allume » indique, quant à lui, Michel Labre, responsable du service Aprolis pour la région Nord/Picardie et la zone Belgique/Luxembourg.

 

La plupart de ces actions permettent de diminuer une partie des dépenses imprévues en termes de maintenance par la suite. « Il s'agit d'entretiens nécessaires. Ils sont sans doute plus faciles à réaliser chez les clients avec un petit parc ou encore dans les petites sociétés où c'est toujours le même cariste qui a le même matériel, ce qui n'est pas forcément le cas dans les grandes sociétés avec de gros parcs. C'est pour cela que l'on peut proposer nos services tels que la remise à niveau de l'eau. Aujourd'hui certains clients nous demandent de le faire parce qu'ils savent que chez eux, elle ne sera jamais correctement faite, ou ils préfèrent que leur cariste fasse de la manutention plutôt que cela », déclare David Ruel, directeur général de Ouest Manutention et Fabre Manutention, concessionnaires Yale. 

 

Sensibilisation et communication

Et si la première des vigilances dans l'entretien de son parc chariot et la mise en place de la maintenance préventive, consistait à gérer en premier lieu sa chaîne d'information ? C'est ce que pense Marcel Leite : « Certains clients nous demandent de spécifier les actions de contrôle à réaliser lors de la mise en route, de sensibiliser les caristes, car ils savent qu’elles peuvent avoir un coût dans le temps si elles ne sont pas correctement réalisées ». Communication et sensibilisation comme maîtres-mots d'une maintenance optimale. Un discours sur lequel s'accorde Jean-Michel Mette : « C'est primordial. Avec les meilleurs techniciens et les meilleurs produits du monde, on ne pourra jamais être en permanence à côté de la machine. Nous sensibilisons nos clients sur les bonnes manières d'utiliser et d'entretenir le chariot lors de l'installation ». Unicarriers effectue ensuite régulièrement des « revues de contrat » : des réunions fixées avec les clients lors desquelles est effectué un bilan complet de l'opérationnel, où sont pointés les dysfonctionnements « qui sont, la majeure partie du temps, liés à de l'indisponibilité donc des pannes récurrentes. Nous étudions les causes et apportons un embryon de solutions, ou, en tout cas, des préconisations pour que le client nous accompagne dans cette idée de progrès ou effectue des modifications. »

 

Pour responsabiliser leur cariste et maîtriser leur flotte, certaines sociétés peuvent aussi faire le choix d'adopter des outils permettant de gérer l'attribution des chariots. Les machines ne sont pas en libre service, elles sont affectées et nécessitent des codes. À l'intérieur de ce système, le gestionnaire de parc va pouvoir entrer ses propres paramètres de prise de poste qui ne seront pas forcément les mêmes sur un chariot électrique et thermique. Aujourd'hui pour connaître au mieux les détails de vie de son chariot et anticiper les désagréments qu'il est susceptible de subir, les sociétés peuvent se tourner vers les solutions électroniques de gestion de flotte. Ces outils permettent, grâce à une remontée d'informations, d'avoir des rapports à distance sur l'utilisation du chariot. Une mine d'or pour des clients de plus en plus demandeurs de « reporting » à distance de leur parc chariot : Qui utilise ? Quand ? Comment ? « Avec Yale Vision, nous pouvons détecter les pannes, les incidents, localiser le chariot si c'est un parc étendu. Pour ceux qui travaillent de nuit, l'outil peut être d'autre part couplé à des détecteurs de chocs et permettre de savoir à quelle heure et quel endroit il y a eu un choc sur le chariot », souligne David Ruel.

 

Ces systèmes présentent l'intérêt, selon Yann Rodrigues de Still (qui propose son outil de gestion de parc Fleet Data Services), de sensibiliser le cariste à l'utilisation de son engin : « Avec cet outil, on va retrouver des chariots en très bon état au bout de six mois, un an, tandis qu'auparavant, au bout de deux mois, le chariot semblait déjà avoir cinq ans… », observe-t-il. Une solution de responsabilisation donc mais aussi un outil d'optimisation de flotte comme le souligne Étienne Garnier : « Notre système de gestion de flotte, ISM Online, offre à nos clients une vue d’ensemble de leur parc. Qu’ils s’agissent des coûts associés aux contrats, des interventions effectuées ou à venir, des chocs qui ont eu lieu, le client dispose de toutes les informations nécessaires à la prise de décisions concrète. »

 

Prise de poste et vérifications

Aujourd'hui, la prise de poste en bonne et due forme, bien qu' intégrée au Caces, n'est pas systématiquement réalisée dans l'entreprise. « Cela peut relever d'un choix d'entreprise de concentrer son cariste sur son métier de manutention et éviter de lui confier d'autres responsabilités », juge David Ruel. Pourtant, détaille Jean-Michel Mette, « si le cariste détecte quelque chose d’inhabituel (un bruit, une vibration), il est le premier à pouvoir le constater et les sociétés bien structurées ayant mis en place cette vigilance s'en sortent mieux ». Au contraire, cela jouera en leur défaveur si le cariste est livré à lui-même, ne sait pas à qui rapporter ou encore si cette action de « reporting » n'est pas valorisée dans son entreprise…

 

Pourquoi cette mauvaise mise en pratique des consignes d'entretien ? Rarement par manque d'informations mais parce que les conditions d'exploitation des chariots ne sont parfois pas suffisamment formalisées dans la société. « Le premier élément vital demeure donc, au sein de chaque entreprise, de sensibiliser nos clients sur les procédures ou le management interne qu'ils peuvent déjà, à leur premier niveau, mettre en place », explique Jean-Michel Mette. Des propos qui révèlent le décalage entre les obligations et la réalité à l'oeuvre dans certaines sociétés. Une dissonance qui joue pourtant en la défaveur du gestionnaire d'entrepôt, conduisant à une efficacité moindre de son parc chariots. « Concernant le chariot électrique, il arrive souvent que la mise en eau des batteries ne soit pas faite. Pourtant, il est évident que la batterie est son élément le plus important. S’il n'a pas d'eau, le chariot ne va pas fonctionner et cela diminue la durée de vie de la batterie », fait valoir Marcel Leite.

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