Entrepôts
Même lorsque les chariots sont loués avec maintenance comprise, les dépenses liées à une flotte constituent un investissement important. Pour les entreprises, une maintenance optimisée reviendra à rationaliser le temps de disponibilité de son parc tout en restreignant les coûts. Une difficile équation à mettre en oeuvre au quotidien.
1. Limiter les défaillances : Privilégier la maintenance préventive
Assurer le bon fonctionnement d'un parc de chariots nécessiste d'importants investissements. Pour éviter les mauvaises surprises avec des coûts trop élevés, il est nécessaire d'effectuer régulièrement des opérations de maintenance préventive.
« On peut considérer que si vous investissez un euro sur un appareil, vous allez probablement, durant son cycle de vie, réinvestir un euro sur la partie maintenance. Il s'agit d'un ratio classique. » Partant de ce principe énoncé par Jean-Michel Mette, directeur ventes et marketing chez Unicarriers France, la gestion de la maintenance de son parc chariots devient une problématique cruciale pour l'entreprise. Qu'ils soient achetés neufs, d'occasion, loués en longue ou courte durée, l'ensemble des actions ayant pour objet de maintenir en condition le bon fonctionnement des chariots représente un investissement non négligeable. D'où la nécessité de répondre à la difficile question : « Comment optimiser la disponibilité de mon parc tout en restreignant les coûts ? ». Aujourd'hui, les principales raisons de coûts de fonctionnements trop élevés de la maintenance pour une entreprise sont liées, soit à une mauvaise utilisation de la machine, soit à un environnement destructeur (froid, salaison, oxydation), mais aussi à des infrastructures difficiles (éclairage, encombrements).
Pour faire des économies, la société devra d'abord prendre en considération son environnement de travail et l'adapter si besoin. Des sols en mauvais état constituent, dans ce cadre, l'une des principales raisons de dépenses liées à des dégradations sur la machine : « C'est la première cause de défaillance machine et c'est également la première cause de maladie professionnelle reconnue par la Cram. Bien avant de modifier les engins, la Cram demande à ce que l'on refasse l'état des sols », illustre Michel Labre, chef de zone service Nord-Picardie pour Aprolis. Outre le lieu de travail, le conducteur joue un rôle primordial dans la conservation en bon état du chariot. La formation et la sensibilisation du cariste à l'inspection lors de sa prise de poste notamment, sont essentielles et assurent les bases d'une maintenance efficiente. « Si le client veut réaliser des gains financiers et optimiser son parc, il faut déjà que cela passe par la formation et l'information des caristes pour qu'ils fassent attention à leur matériel », poursuit-il.
Maintenance préventive bien réalisée
Pour éviter des investissements lourds, une des principales préconisations consiste à réaliser avec rigueur et exactitude ses opérations de maintenance préventive. Plus cette dernière est bien opérée, plus on observe une vigilance forte sur l'état de la machine en anticipant des actions de base telles que le graissage, le nettoyage, le soufflage, moins aura-t-on à déplorer les pannes et les dégradations de la machine générant des coûts de réinvestissement, des modifications ou de l'injection de pièces. Exemple ? « Sur un chariot électrique, il ne s'agira pas de vérifier les filtres à air ou le niveau d'huile. En revanche la tension des chaînes, qui est un organe de sécurité, peut être distendue. Si elle est trop importante, on est hors norme, et ce ‘jeu’ peut mener à des dysfonctionnements divers qui vont venir générer des risques de pannes ou une usure prématurée d'éléments complémentaires. Ce sont ces dégradations- là qui vont entraîner des frais supplémentaires ou des pannes. Donc voir une machine deux fois par an, c'est juste le strict minimum », illustre Jean-Michel Mette. Une maintenance préventive réalisée méticuleusement serait donc le but ultime à atteindre pour n'importe quel gestionnaire de parc. « Cela signifie techniquement qu'on ne devrait consacrer que la maintenance préventive à un chariot élévateur avec un engagement moyen, de manière à n'avoir quasiment pas d'autres dépenses à faire, hormis les consommables. Il s'agit bien sûr de prendre aussi en compte les événements aléatoires pouvant survenir, mais, les produits étant aujourd'hui de plus en plus fiables et adaptés à leur environnement de travail, cela conduit à une diminution de la maintenance curative », poursuit Jean-Michel Mette.
Une opinion validée tout autant par l'utilisateur de chariots que par le prestataire lorsque cette maintenance est externalisée. En effet, lorsque ce dernier propose à son client un contrat de location « Full Service », capable de gérer à la fois le fonctionnement, la fiabilité et l'entretien de toute la flotte chariots, ledit client, ayant payé pour sa prestation, verra son intérêt à ce que sa « machine tourne ». Dans le cadre d'un contrat de location longue durée, le fabricant de son côté veillera tout autant à ce que les chariots soient les mieux entretenus possible puisque, restant leur propriétaire, il les récupérera à l'issue du contrat. Il serait alors le premier pénalisé en cas de maintenance mal réalisée. « Pour le client comme pour le constructeur, l’entretien préventif est primordial pour limiter les coûts de réparation et pour permettre une meilleure maîtrise de son budget », résume Étienne Garnier, chef de produits SAV chez Jungheinrich.
Focus
Définitions
■ Maintenance préventive : maintenance exécutée à des intervalles indéterminés ou selon des critères prescrits et destinée à diminuer la probabilité de défaillance ou la dégradation du fonctionnement d'un bien. [Extrait. Norme NF EN 13306 X 60-319].
■ Maintenance corrective : maintenance exécutée après détection d'une panne et destinée à remettre un bien dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction requise. [Extrait. Norme NF EN 13306 X 60-319/06-2011]. L'expression maintenance curative est souvent utilisée comme synonyme de maintenance corrective. Elle est en fait une partie de la maintenance corrective (celle qui se solde par la restauration de l'élément matériel à l'état antérieur), par opposition à une maintenance corrective dite « palliative » (dépannage provisoire).