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Un état des lieux du fret dans l'Ouest francilien par l'Institut Paris Région

L'Institut Paris Région dresse un état des lieux de la logistique et du fret routier, fluvial et ferroviaire dans l'Ouest francilien, un territoire regroupant les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine. Des solutions sont également proposées pour résoudre les différentes problématiques.

Publié le 21 janvier 2022 - 13h22
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Institut Paris Région

L’Institut Paris Région a réalisé un état des lieux intitulé « Fret et logistique dans l'Ouest francilien » suite à une demande des départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine, lesquels souhaitent développer un transport de marchandises plus efficace et plus durable sur leurs territoires. Si l'étude est titrée sur l'Ouest francilien, une partie du document évoque tout de même l'état du fret et de la logistique au niveau national (25 pages sur 74) et francilien dans son ensemble (18 pages sur 74).


État du fret et de la logistique au niveau national

À l'échelle nationale, les flux de marchandises connaissent une croissance très forte depuis plusieurs décennies. Le transport routier de marchandises (TRM) s’est imposé. En 2019, il acheminait 88 % des produits en France. La part du fret fluvial dans le transport de marchandises en France représente environ 2 %, et celle du fer environ 10 %. Malgré leurs atouts environnementaux, les modes fer et fluvial ont perdu peu à peu leurs marchés par manque de compétitivité par rapport au mode routier. L'étude évoque les projets qui pourraient remédier à cette longue décrue.


Les ports maritimes français font pâle figure au niveau européen. Les sept grands ports maritimes (Marseille, Le Havre, Dunkerque, Nantes-Saint-Nazaire, Bordeaux, La Rochelle et Rouen) plus le port de Calais atteignent en 2019 un total de 312 millions de tonnes, contre 470 millions de tonnes rien que pour le port de Rotterdam et 238 millions de tonnes pour celui d’Anvers. Pour ce qui concerne le trafic de conteneurs, le port du Havre est classé au 10ème rang au niveau européen et au 71ème rang mondial. L’enjeu serait donc de raccorder la région Ile-de-France à sa porte maritime naturelle que sont les ports du Havre et de Rouen. Mais elle doit aussi se raccorder au cœur économique de l’Europe. Transformer l’axe Seine en une dorsale structurante multimodale intégrée au corridor ferroviaire Atlantique lui permettrait d’atteindre l’Allemagne et l’Europe de l’Est.


L’Institut Paris Région estime qu'il faut s'inspirer du fret américain, « l’un des plus rentables du monde ». Son succès viendrait du fait que, contrairement à la France, le ferroviaire est presque dédié au fret et très peu utilisé pour la circulation des voyageurs.
Pour finir, la logistique urbaine est confrontée à l’explosion du e-commerce et aux exigences environnementales. L'Institut rappelle que de nombreuses recommandations pour une optimisation de la logistique urbaine durable ont déjà été proposées dans le rapport du député Damien Pichereau sur les véhicules utilitaires légers (VUL), par France Mobilité 2025, puis dans le rapport récent du Cilog d’octobre 2021. Il estime qu'il faut maintenant passer des discours aux actes.


État du fret et de la logistique dans l'Ouest francilien

Les Hauts-de-Seine et les Yvelines partagent des problématiques communes sur le fret et la logistique. Le réseau routier est dense et continu entre les deux départements, mais la congestion routière est aggravée par le trafic des poids lourds et des VUL générant des impacts négatifs sur l'environnement.


En immobilier logistique, le territoire est déficitaire, générant des flux de transit routiers entre l’Est et l’Ouest de la région avec toutes les conséquences négatives connues (congestion, pollution, bruit, insécurité routière). Avec 2,7 millions m² d’entrepôts, les deux départements concentrent moins de 15 % du parc logistique francilien, alors qu'ils sont le lieu de 25 % des mouvements de livraison générés par l’Ile-de-France. Ils sont, mis à part Paris, les deux départements les moins équipés en entrepôts logistiques. 11 communes sur les 289 de l’EPI concentrent la moitié des surfaces. L’Institut Paris Région propose un rééquilibrage spatial de l’offre d’immobilier logistique en faveur de l’Axe Seine, en coordination avec le développement portuaire.
En logistique urbaine, le département des Hauts-de-Seine connait un intense problème à cause de sa forte densité de population et son prix du foncier élevé. Les acteurs de la logistique urbaine (la filiale de La Poste Urby, Sogaris) y cherchent des espaces. Les Yvelines sont moins concernées par ce problème.


L’Ouest francilien est caractérisée par une logistique essentiellement routière. 85 % des marchandises sont transportées par la route contre 15 % par la voie d’eau et le fer, ce dernier étant très marginal d'après l'Institut. Or, le réseau routier départemental peine à accueillir ce transport de marchandises, car il a été conçu à l’origine pour une circulation principale de voitures et non de poids lourds, en particulier dans les Yvelines. Néanmoins, une opportunité apparaît avec le développement de la motorisation GNV des poids lourds et le déploiement de stations d’avitaillement dans un contexte où les transporteurs sont incités à faire la transition vers des véhicules propres (restrictions de circulation dans certaines zones, aides financières au renouvellement). L’Institut Paris Région suggère de renforcer les certificats d’économie d’énergie (CEE) pour inciter le secteur du TRM à la transition énergétique. Par ailleurs, face à la circulation des VUL de plus en plus intense en milieu urbain pour répondre au e-commerce, la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) semble utile.


L'Ouest francilien représente 40 % du trafic fluvial francilien et comprend 23 ports fluviaux. Le transport fluvial de marchandises apparaît comme un levier pour mieux exploiter le potentiel de valorisation de la Seine jusqu’au Havre. Il existe une opportunité pour l’Ouest francilien de se positionner comme la porte d’entrée logistique du Grand Paris. Un grand projet portuaire est en cours à Achères (PSMO) et un autre est en suspens (Triel-sur-Seine). Quelques sites bord à voie d’eau peuvent être reconvertis en bases de logistique fluviale : la base EOLE à Courbevoie, le site « Singer » à Bonnières, le site EDF à Porcheville et le site de Renault Flins.


Pour ce qui est du trafic ferroviaire, l'enjeu est moindre pour l'Ouest francilien, car l’axe ferroviaire de la vallée de la Seine ne supporte qu’un trafic relativement faible. Néanmoins, quelques sites peuvent constituer un intérêt stratégique : ceux de Gennevilliers, Limay, Flins et Achères, ainsi que Trappes.

 

> Télécharger l'étude complète sur le site de l’Institut Paris Région

 

 

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